Hier, mercredi 16 septembre 2020, les responsables du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) étaient face à la presse au Camp militaire Soundiata Keïta de Kati pour faire le compte rendu du sommet de la CEDEAO (Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest) auquel ils ont participé le 15 septembre dernier à Accra au Ghana. Selon le conférencier, colonel major Ismaël Wagué, porte-parole du CNSP, le CNSP est parti à Accra avec deux objectifs : Partager avec la CEDEAO les conclusions des concertations nationales qui ont eu lieu à Bamako du 10 au 12 septembre 2020 et solliciter la levée des sanctions contre le Mali. Le conférencier précise que la CEDEAO conditionne la levée des sanctions par la désignation d’un président et d’un premier ministre civils chargés de diriger la transition au Mali. Mais, le CNSP semble avoir une position. «Nous ne sommes pas allés à Accra pour prendre une décision…Notre position, c’est de se mettre en accord avec la majorité de la population qui a demandé une transition militaire », a souligné le colonel major Ismaël Wagué.
Cette conférence de presse, tenue hier, dans l’après midi, était principalement animée par le porte-parole du CNSP, colonel major Ismaël Wagué, en présence d’autres responsables du comité. L’objectif de cette conférence de presse était de faire le compte rendu du sommet de la CEDEAO, tenu le 15 septembre 2020 à Accra au Ghana. « Le 14 septembre, le président du CNSP (Ndlr, colonel Assimi GOÏTA) a été convié à un mini sommet à Acrra au compte de la CEDEAO sur la situation particulière du Mali. Nous sommes partis avec deux objectifs clairs. Le premier objectif était de partager avec eux les conclusions des concertations nationales qui ont eu lieu du 10 au 12 septembre en même temps voir avec eux la possibilité de lever les sanctions sinon les alléger », a souligné le conférencier, colonel major Ismaël Wagué. Selon lui, la CEDEAO est certes d’accord avec la durée de la transition fixée à 18 mois et éventuellement un militaire à la tête du conseil de la transition (organe législatif), mais exige un président et un premier ministre civils chargés de diriger la transition au Mali. Aux dires du conférencier, c’est la condition sine qua non pour la CEDEAO de lever les sanctions contre le Mali. Ayant pris note des exigences de la CEDEAO, le CNSP indique qu’il n’est pas « allé à Accra pour prendre une décision ». L’orateur indique que le CNSP a une semaine pour donner une réponse à la CEDEAO. Selon le conférencier, il n’y a pas eu d’accord avec la CEDEAO sur la transition mais la mission n’a pas été un échec. Car, selon lui, le sommet a permis au CNSP d’évoquer la situation du Mali. « Nous avons un objectif clair, il y a beaucoup de personnes qui pensent qu’on a pris trop de retard mais je pense qu’on est à un mois de notre mise en place, il ya beaucoup de choses qui ont été faites en tenant compte des concertations de la prise en compte d’une grande partie de la population malienne pour les associer au devenir de leur pays. Pour nous, c’est extrêmement important, ça va donner une forme de légitimité à tout ce qu’on va poser comme action parce que c’est le peuple qui a dit. Ces phases étant terminées, maintenant, il est temps d’avancer rapidement. Voilà pourquoi, dès aujourd’hui, on a commencé à constituer le collège qui va mettre en place rapidement les organes de la transition. copier coller sur bamada..netIl n’y a pas eu de temps perdu. C’était une nécessité de passer par ces étapes. Maintenant que ces étapes sont en train d’être passées, on va continuer la suite, installer les organes de transition et commencer à travailler normalement », a précisé Wagué. Selon lui, la continuité de l’Etat est en train d’être assurée par les différents secrétaires généraux des départements ministériels. A l’en croire, l’Etat fonctionne, l’armée aussi bien que les opérations militaires continuent. « En ce qui concerne les sanctions, on verra ce qui sera prise comme décision pour le maintien ou pas d’un président civil ou militaire. Toutes les options sont sur la table. La gestion de l’Etat n’est pas facile, il y a des compromis à faire. Aujourd’hui, c’est l’existence même du Mali en tant qu’Etat qui est en jeu. Le Mali est un Etat en guerre. Le Mali est dans une crise profonde. Nous sommes là avec un objectif clair, c’est de trouver des solutions viables et à long termes pour sortir de tout ça. Tout ce qu’il faut comme compromis pour le bénéfice du Mali et pour le bénéfice du peuple, on va le faire », a indiqué le porte-parole du CNSP. Répondant aux questions des journalistes, le colonel major Ismaël Wagué donne la position du CNSP par rapport à la transition au Mali. « Dans les concertations, il y a une grande majorité qui a parlé d’une transition militaire pourtant, il y a une minorité qui a demandé une transition civile et il y a aussi la communauté internationale qui est plutôt favorable à une transition civile et voila pourquoi, nous avons mis dans la charte, un président militaire ou civil sachant que nous, notre position, c’est de se mettre en accord avec la majorité de la population qui a demandé une transition militaire, ça c’est très claire, mais nous avons dit que la gestion de l’Etat n’est pas simple, il y a beaucoup d’aspect qu’il faut intégrer. Donc quelque soit ce qu’une majorité veut, la réalité pourra être autre. Notre position est très claire. Le collège qui va être mis en place va intégrer les résultats des concertations et la position inflexible de la CEDEAO pour prendre ses décisions », a-t-il dit. A ses dires, une décision réfléchie sera prise et sera assumée. « Notre intention avouée, c’est vraiment d’être au côte de la majorité des Maliens qui a demandé une transition militaire », a-t-il dit. Enfin, il dira que le but de l’acte fondamental qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive est de rendre légal le CNSP.
Aguibou Sogodogo
Source: Journal le Républicain-Mali