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Les limites de l’action militaire contre les djihadjistes au Mali

L’attaque du camp militaire d’Indelimane, revendiquée par l’Etat islamique et qui a causé la mort de quarante-neuf soldats maliens, souligne les limites de l’action militaire dans la lutte contre les djihadistes.

L’attaque, vendredi 1er novembre, d’un camp militaire d’Indelimane, près du Niger, dans le nord du pays, a causé la mort de quarante-neuf soldats maliens. Deux autres ont été tués le lendemain, samedi 2 novembre, dans l’explosion d’un engin explosif dans le Centre. Depuis 2012, les attaques djihadistes se multiplient dans le nord du pays, en dépit de la présence de l’armée malienne, de la force française Barkhane et des soldats de la Minusma, la force militaire de l’ONU.

Selon Boubacar Salif Traoré, spécialiste des questions de sécurité et de développement, les seules actions militaires ne suffisent pas pour chasser les djihadistes de ces régions.

“Nous sommes dans un processus de reconstruction post-conflit. Les différents projets de développement doivent prendre le dessus. Quand on prend effectivement la force conjointe G5 Sahel, le volet développement représenterait 69% de l’ensemble de l’initiative. Mais dans les débats, on voit que c’est l’aspect militaire qui prend le dessus. Et je pense qu’il faut très rapidement mettre en œuvre ces questions de développement. Parce que le vide laissé par l’Etat est rapidement occupé”, soutient le chercheur.

Promesses

Les fonds nécessaires au financement du volet développement du G5 Sahel s’élèvent à 14,8 milliards de dollars, selon son secrétariat permanent. Les projets de développement concernent les infrastructures, l’éducation, l’adduction d’eau potable ou le soutien aux communautés locales. Début décembre 2018, à Nouakchott, les partenaires internationaux ont promis 2,4 milliards d’euros pour aider ces régions. Mais pour l’instant cet argent n’arrive pas sur place.

Complicité

Autre faille exploitée par les djihadistes : la complicité dont ils bénéficient au sein des populations. Une coopération souvent forcée pour éviter les représailles.

“Avec l’absence de l’Etat, il n’y a pas de protection de l’armée. Les populations sont ciblées par les djihadistes qui viennent dans les villages et les menacent en leur disant que si elles les dénoncent, elles subiront des représailles. C’est ce qui pousse les populations à ne pas parler”, témoigne Moustapha Touré, porte-parole de la plateforme Ensemble pour Gao (nord-est).

Les populations du nord du Mali se sentent en effet abandonnées par le pouvoir central de Bamako. Elles vivent dans la pauvreté et n’ont souvent pas accès aux infrastructures sociales de base. Les djihadistes exploitent cette frustration.

Deuil national

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a décrété un deuil national de trois jours à partir de ce lundi après l’attaque de vendredi, finalement revendiquée par le groupe Etat islamique (EI). Un groupe qui revendique égalelement l’attaque qui a tué un soldat français de l’opération Barkhane samedi.

Patience

C’est dans ce contexte tendu que la ministre française des Armées Florence Parly a entamé ce lundi par le Tchad une visite dans les pays du Sahel.  “Ce voyage se tient dans un contexte sécuritaire extrêmement difficile“, a indiqué à l’AFP la ministre dans l’avion l’emmenant à N’Djamena, où elle a été reçue  par le président tchadien Idriss Déby, ainsi que le général Pascal Facon, nouveau commandant de la force Barkhane, qui mobilise 4.500 militaires français dans la bande sahélo-saharienne.

Source: dw

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