La plupart des pays africains ont accédé à la démocratie dans les années 90, soit 30 ans environ. Une génération après, nous assistons à une recrudescence des coups d’Etat militaires dans certains pays. Et cela avec la plus grande facilité sans grande opposition interne, ni institutionnelle ni populaire. Est-ce le dividende de la faiblesse de nos institutions et l’absence des formations politiques et idéologiques ?
La recrudescence des coups d’Etat en Afrique surtout francophone ne peut être que le dividende de la faiblesse de nos institutions et le manque de formation politique de la majorité des citoyens. Les seigneurs de la démocratie en Afrique n’ont jamais songé à renforcer les institutions. Ils ont toujours préféré avoir avec eux des institutions faibles qu’ils vont eux-mêmes manier à leur guise sans opposition aucune.
Pas d’Assemblée nationale forte, avec des députés bien élus sur des vrais critères de la démocratie avec un titulaire du Perchoir, qui devrait être forcément et populairement le deuxième homme le plus élu du pays.
Pas de cours de justice fortes et indépendantes qui pourront tenir une fois que le président est atteint. A chaque fois, le seul président atteint, puff ! L’ordre constitutionnel est interrompu et un retour à la case de départ est décrété.
En plus de cette absence de riposte institutionnelle, aucun mécanisme interne et populaire n’existe pour dire non. Au contraire, la rue est vite envahie pour applaudir d’abord les auteurs militaires inconnus sans savoir qui est qui exactement. Et après, la personne désignée reçoit l’onction populaire sans que l’on sache qui est-il réellement.
Cette inculture populaire de la démocratie ne peut être imputée qu’aux partis politiques. Ces partis qui devraient être des vraies académies et des centres de formation politique et idéologique, ne sont devenus que des clubs porteurs de candidats aux élections.
La formation aux vertus de la République et au respect des institutions devrait être élargie aux civils et à tous les militaires. Les partis devraient être des institutions d’abord démocratiques et des écoles d’idéologie pour une vraie construction citoyenne sur des principes démocratiques et républicains. C’est ce qui a manqué et nous voilà, les coups d’Etat sont applaudis. Et nous repartons pour un autre départ. Un autre retard.
L’Afrique restera la risée du monde jusqu’au prochain top !
Koureichy Cissé
Mali Tribune