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L’eau potable, un luxe pour des ménages déplacés

L’accès à l’eau potable reste difficile pour des personnes déplacées internes. Ces personnes pour la plupart ne disposent pas d’eau dans leur localité d’origine. Comme alternative, certaines s’approvisionnent directement dans l’eau du fleuve ou dans les mares. Une situation qui impacte sur leur quotidien.

« Nous achetons une barrique d’eau à mille francs voire deux mille francs CFA. Quand on n’a pas d’argent, on s’alimente directement dans l’eau des mares ou du fleuve. Si on boit ça ballonne nos ventres », témoigne tristement Ahmedhi Ag Sadou, un déplacé qui a quitté Bourra pour Ansongo.  Dans cette ville située à plus de 1 200 kilomètres de la capitale malienne, l’or bleu est une denrée rare.

« On a été chassé de notre village. Sur la route, nous avons dépensé tout ce qu’on avait. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas avoir de l’eau potable à cause du manque d’argent. On veut bien rester ici, mais le manque d’eau complique davantage les choses pour nous », explique Ahmedhi Ag Sadou.

Une situation confirmée par les autorités locales. Elles appellent à l’aide pour la construction de châteaux d’eau pour les personnes déplacées internes. « Les points d’eau dans la ville d’Ansongo sont insuffisantes. Certaines personnes s’approvisionnent directement dans l’eau du fleuve », affirme Idrissa Seydou Maïga, conseiller communal à la mairie de Bourra dans le cercle d’Ansongo. Selon lui, « s’abreuver directement dans l’eau du fleuve est un réel danger pour la santé ».

Les personnes déplacées internes de la ville de Gossi dans la région de Tombouctou, vivent le même calvaire. Dans cette localité qui reçoit au quotidien des déplacés internes, l’eau est plus qu’une denrée rare. « Actuellement, nous avons 4 700 ménages qui ont un besoin accru en eau potable » explique Aguissa Ag Arhahi Yallah 3ème adjoint au maire de Gossi. L’élu local affirme que certains utilisent « l’eau de la mare, qui n’est pas du tout potable ».

Notons qu’au Mali, l’accès à l’eau potable est un véritable casse-tête. Selon des estimations de la direction nationale de l’hydraulique, en 2022, 40% de la population n’avait pas accès à l’eau potable.

Studio Tamani

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