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Le ministre Salif Traoré, lance un cri de cœur : « Ne rendons pas la tâche facile aux ennemis du Mali… »

Face à la recrudescence de la situation sécuritaire dans tout le pays et particulièrement au Centre, les élus de la nation ont interpellé le gouvernement pour explication dans le cadre d’un débat démocratique. C’était le mercredi 3 avril à l’Assemblée Nationale du Mali. Répondant aux questions des élus de la nation, le ministre de la Sécurité Intérieure et de la Protection Civile, a invité ces derniers à ne pas tomber dans le piège des ennemis de la nation. « Ne rendons pas la tâche facile aux ennemis du Mali… » a- t-il déclaré.
Durant les trois précédents mois, le Centre du Mali a été fortement émaillé par des attaques terroristes. De Koulogho, en passant par Dioura jusqu’à Ogossagou, le sang des militaires et même des civils a coulé. L’émoi était total à travers le monde.


Sous l’égide du président de l’Assemblée Nationale Issiaka Sidibé, ce débat a duré 3 heures environ. Pour une fois, on pouvait constater une forte représentativité des députés. Du côté du gouvernement, le banc était occupé par deux ministres. Il s’agit du chef du département de la Sécurité Intérieure et de la Protection Civile, le Gal Salif Traoré avec sa collègue en charge de la Fonction Publique et de Relations avec les Institutions, Diarra Raky Talla.
Se succédant au pupitre, les députés ont soulevé des interrogations pertinentes. Plusieurs d’entre eux, ont cherché à comprendre, ce qui n’a pas marché dans le dispositif sécuritaire lors des différentes attaques terroristes à Dioura et Ogossagou, le bilan de ces attaques en termes de pertes en vies humaines, de matériels et d’équipements et si le gouvernement en dissolvant la milice ‘’Dana Amassagou’’, voulait la tenir responsable des tueries à Ogossagou.
Après avoir réclamé la dissolution de toutes les milices d’autodéfense sans exception aucune, certains aussi, ont demandé à savoir la nature de coopération entre le gouvernement et les forces étrangères. (MINUSMA, BARKHANE et G5 Sahel). Sans langue de bois, un député a remis en cause la sincérité de ces forces à aider le Mali dans le processus de sa sortie de crise de même que la bonne foi des parties signataires de l’accord pour la Paix et la Réconciliation.
Par contre, d’autres élus se sont fortement étonnés quant à l’incapacité de l’armée malienne à faire face efficacement à cette situation, malgré l’adoption et la mise en œuvre de la Loi d’Orientation et de Programmation Militaire.
‘’ Conflit intercommunautaire’’ une expression piège
En répondant aux différentes inquiétudes soulevées par les élus, le ministre Traoré, n’a pas du tout nié la gravité de la situation sécuritaire au Mali. « Nous sommes conscients de ce que notre pays traverse aujourd’hui » a-t-il précisé.
Maitrisant le sujet du jour, il a situé aussitôt les choses dans leur véritable contexte. Du coup, il dira que la situation dans le Centre du pays, n’est autre qu’un glissement de celle vécue au Nord.
A la suite de cette mise au point, le ministre Traoré a répondu, une par une, aux interrogations soulevés par les députés.
D’abord, il a tenu à faire une précision de taille. Il s’agit de l’amalgame, que les ennemis de la paix au Mali, veulent entretenir à propos des tueries au centre. « Le Mali ne vit pas un conflit intercommunautaire, cela doit être clair pour tout le monde » a-t-il déclaré.
Pour le ministre Traoré, cette expression ‘’ conflit intercommunautaire’’ loin de la réalité est créée de toute pièce pour fragiliser le vivre ensemble au centre et déstabiliser le pays tout en entier. Pourtant, dit-il, l’expression semble convaincre plusieurs personnes à l’intérieur et surtout à l’étranger. Comme pour inviter les élus de la nation à éviter la promotion de cette fausse expression, à la vigilance et à la convergence des forces, le ministre de la Sécurité affirme : « ne rendons pas la tâche facile aux ennemis de la nation ».
Dans cette dynamique, il dira que le gouvernement combattra toute forme d’amalgame, surtout toutes les idées soutenant une guerre ethnique au Mali.
La volonté du Gouvernement face à l’immensité du territoire
Concernant les interrogations sur les récentes attaques, le Gal Salif Traoré a brandit les stratégies du gouvernement pour faire face à la situation. Dans un premier temps, il a reconnu avec les interpellateurs la lourdeur du bilan concernant les attaques de Dioura et d’Ogossagou.
D’un ton ferme, il a souligné que des enquêtes ont été diligentées sur le terrain et des responsabilités seront situées sous peu. Cependant, il a fait constater aussi l’immensité du territoire malien. Comme pour souligner toutes les difficultés liées à la couverture militaire de l’ensemble du territoire.
A ce niveau, il a profité pour dire à ceux-là, qui s’étonnent de l’impact de l’adoption de la Loi d’Orientation et de Programmation Militaire, qu’il n’est pas facile de faire une armée bien équipée, performante et avec un effectif important capable de couvrir l’ensemble du territoire en cinq ans. « Le Mali est trop vaste, il faut du temps pour occuper le terrain » a-t-il déclaré.
En plus, pour mettre le doigt sur les efforts du gouvernement, il a mentionné entre autres, le déploiement de 15 000 hommes sur le terrain. Ces hommes, poursuit-il, qui sont permanemment en mouvement, nécessitent extrêmement de moyens. « Le gouvernement est résolu à poursuivre ses efforts dans ce sens » a-t-il soutenu.
Par ailleurs, il a souligné qu’une grande opération de maillage est en cours.
Dana Amassagou, n’est pas accusée par le gouvernement
Toujours dans une démarche d’éclaircissement des zones d’ombre de cette crise, le ministre Traoré a tenu à être clair sur la dissolution de la milice Dana Amassagou. « Le gouvernement n’a pas accusé l’association Dana Amassagou d’être responsable de l’attaque d’Ogossagou » a-t-il précisé, tout en soulignant qu’il a jugé nécessaire tout simplement de lui retirer son récépissé d’association. Il a aussi déclaré que toutes les autres milices d’auto-défense seront identifiées et dissoutes.
Sur un autre sujet, il dira que le Mali est en phase avec la MINUSMA concernant son mandat de stabilisation du Mali. « Nous avons demandé au Conseil de Sécurité afin que lors du renouvellement du mandat de la MINUSMA, qu’elle puisse être autorisée à faire plus d’opérations offensives » a déclaré le ministre de la Sécurité Intérieure et de la Protection Civile.
Par Moïse Keïta

Source: Le Sursaut

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