Le vendredi 28 juin dernier, le Conseil de sécurité des Nations Unies a de nouveau prorogé d’un an le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Avec ce nouveau mandat, la Minusma a deux priorités principales : appuyer la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali et faciliter l’application d’une stratégie globale dirigée sur le plan politique par le Mali afin de protéger les civils, de réduire les violences intercommunautaires et de rétablir l’autorité et la présence de l’État ainsi que les services sociaux de base dans le centre du Mali.
Ce n’est point une surprise : le conseil de sécurité des Nations Unies vient encore de proroger jusqu’au 30 juin 2020 le mandat de la MINUSMA. Les deux priorités stratégiques de la mission onusienne au Mali sont les suivantes : appuyer la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali par le gouvernement, les groupes armés que sont la Plateforme et la coalition Coordination ainsi que par d’autres parties prenantes maliennes ; faciliter l’application d’une stratégie globale dirigée sur le plan politique par le Mali afin de protéger les civils, de réduire les violences intercommunautaires et de rétablir l’autorité et la présence de l’État ainsi que les services sociaux de base dans le centre du Mali.
Dans la Résolution 2480, le conseil de sécurité a encouragé le gouvernement malien et les groupes armés à continuer d’accélérer la mise en œuvre de l’accord de paix « en prenant d’urgence des mesures substantielles, constructives et irréversibles ». Il a été aussi demandé aux parties maliennes « à signer sans délai une feuille de route révisée » assortie d’un « calendrier clair, réaliste et contraignant », portant sur un nombre restreint de priorités liées aux principaux piliers de l’accord. Lors de sa dernière réunion, le 17 juin dernier à Bamako, le Comité de Suivi de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger exprimait sa « préoccupation quant à la persistance des difficultés et des lenteurs dans la mise en œuvre de certaines dispositions essentielles de l’Accord».
« Désarmer sans délai toutes les milices »
Alors que plus de 70 civils ont été tués en juin, le centre du Mali semble plus que jamais basculer dans le chaos. Les troubles poussent, aujourd’hui, des habitants de la région à prendre la route pour fuir des nouvelles violences. Des centaines de civils ont ainsi fui le cercle de Bandiagara. Ainsi malgré leur dissolution officielle, des groupes d’autodéfenses, qui se sont transformés en groupes de terreur, échappent complètement au contrôle de l’Etat malien. Selon des experts, les tueries de masse sont imputables aux combattants des milices locales, notamment en raison de conflits territoriaux et de violences intercommunautaires.
Face à ces violences intercommunautaires au centre du pays, le conseil de sécurité a invité les autorités maliennes à s’employer « sans tarder et de manière prioritaire » à l’élaboration et à la mise en œuvre d’une stratégie globale visant à protéger les civils, à réduire les violences intercommunautaires et à rétablir la présence et l’autorité de l’État ainsi que les services sociaux de base dans le centre du pays. Le conseil de sécurité a aussi demandé aux autorités maliennes de « désarmer sans délai toutes les milices », de renforcer l’action qu’elles mènent pour rétablir des relations pacifiques entre les communautés et de faire en sorte que tous les responsables de violations dans le centre du Mali aient à répondre de leurs actes et soient traduites devant la justice dans les meilleurs délais.
Le Conseil de sécurité prie le Secrétaire général de veiller à ce que la MINUSMA, les forces de défense et de sécurité maliennes, la force conjointe du G5 Sahel, les forces françaises et les missions de l’Union européenne au Mali coordonnent comme il se doit leurs activités, échangent des informations et, selon qu’il convient, se prêtent l’appui voulu, dans le cadre de leurs mandats respectifs et des mécanismes existants. « Le Conseil encourage le G5 Sahel à veiller à ce que la Force conjointe continue d’intensifier ses activités « afin d’améliorer ses résultats opérationnels concrets ». Il souligne que l’appui opérationnel et logistique de la MINUSMA peut aider la Force conjointe du G5 Sahel. »
les forces françaises sont aussi autorisées à user de tous moyens nécessaires, dans la limite de leurs moyens et dans leurs zones de déploiement, pour intervenir à l’appui d’éléments de la MINUSMA en cas de menace grave et imminente, à la demande du Secrétaire général de l’ONU.
M.K. Diakité
Source: Le Républicain