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Le jeu trouble de la Mauritanie

Le président mauritanien, récemment, a affirmé devant son homologue nigérien que la Mauritanie pourrait participer à la force africaine d’intervention à condition que celle-ci soit placée sous mandat onusien. Une manière de dire que son armée n’est pas prête à combattre, à faire la guerre, et que ses soldats ne sont pas prêts à mourir pour le Mali, à la place des soldats maliens.

Le Premier Ministre Django Cissoko et le Président Mauritanien

Le Premier Ministre Django Cissoko et le Président Mauritanien

En effet, il n’est un secret pour personne qu’au cas où l’Onu se décidait à venir ici, ce serait pour une mission de maintien de paix ou une mission d’interposition. Mais surtout pas pour faire la guerre. Depuis quelques temps, la France, qui a lancé la guerre de libération du nord malien avec l’opération Serval contre les jihadistes, serait plutôt favorable à cette dernière option. Des négociations diplomatiques seraient entreprises dans ce sens pour forcer les autorités maliennes à demander une mission onusienne au Mali, une fois que les groupes islamistes auraient été neutralisés.
Parce que, comme l’a si bien dit le président nigérien, pour l’heure, il s’agit plutôt de faire la guerre, la paix viendra plus tard. De faire la guerre à tous les groupes terroristes, qu’ils soient islamistes ou indépendantistes, qui ont pris les armes contre l’autorité centrale. De faire la guerre pour les capturer et les mettre à la disposition de la justice ou de les mettre hors d’état de nuire. Mais ça ne semble pas être le plan de la Mauritanie car ce pays préfère veut se draper d’un mandat onusien pour soustraire ses affidés indépendantistes du courroux de la justice malienne ou internationale.
De toutes les manières, une telle attitude du président mauritanien ne surprend personne, son pays servant toujours de sanctuaire aux terroristes du Mnla (Mouvement national de libération de l’Azawad). Tout comme la France où parade un certain Moussa Ag Assarid, porte-parole du Mnla.

Traque des groupes terroristes
A quoi bon oublier le Mnla ?
Moussa Ag Assarid, porte-parole du Mnla (Mouvement national de libération de l’Azawad), comme pour donner raison à ceux qui pensent que son mouvement n’a jamais renoncé à diviser le Mali en deux, ne parle que de l’Azawad, s’agissant des trois régions du nord, et des Azawadiens, concernant les habitants de cette zone, faisant fi de la République du Mali dans son intégrité territoriale. Il est même parvenu à convaincre la France que son mouvement pourrait être un supplétif utile et nécessaire aux armées françaises et tchadiennes dans la guerre de libération du nord. Mais ce que tout le monde oublie, assez facilement, d’ailleurs, c’est que pour lancer ses attaques contre les forces armées et de sécurité maliennes, le Mnla a eu besoin de s’allier aux groupes armés islamo-narco-terroristes qui écumaient le nord malien, et qu’ensuite, quand il a voulu imposer son leadership à ces mêmes groupes armés islamo-narco-terroristes, il a été proprement chassé de tout le nord par ceux-ci. On oublie aussi, assez facilement d’ailleurs, que le même Mnla, contrairement aux vœux des populations pour lesquelles il demande une indépendance, contrairement aux vœux de ses partenaires africains et occidentaux qui ne veulent pas entendre parler d’un Etat islamiste dans le Sahel, contrairement aux vœux de l’internationale amazigh fortement attachée à l’esclavagisme et au féodalisme, le même Mnla était prêt à sacrifier la laïcité pour un Azawad indépendant, mais soumis à la charia dans toute sa rigueur. Et que pour cela, quelques jours encore avant le déclenchement de l’opération Serval, certains des responsables étaient en discussion avec Ansar Eddine d’Iyad Ag Ghaly.
Mais si les autorités maliennes, qui ont encore besoin de la France, hésitent à se lancer à la chasse des indépendantistes, il y en a qui ne se trompent point. Il s’agit du lieutenant-colonel major, Alladji Gamou. L’officier loyaliste a déclaré sur les antennes de Rfi que lui ne faisait pas la distinction entre les groupes armés qui ont assassiné des civils et des militaires dans le nord. Autrement dit, pour lui le Mnla est aussi criminel et terroriste qu’Aqmi, Ansar Eddine ou Mujao. Leurs éléments doivent être traités de la même manière sinon il y aurait forcément une injustice qui pourrait aboutir à une justice privée et expéditive.
Quel crédit des individus comme Moussa Ag Assarid et ses camarades peuvent-ils encore avoir ?

Exactions et brimades
Un double traitement ?
L’Aef (Audiovisuel extérieur de la France), incarné par le mariage forcé de Rfi (radio) à France 24 (télévision), quelques lobbyistes touareg planqués en Europe ou ailleurs et les organisations de défense des droits humains sont prompts à dénoncer des «exactions et brimades» à chaque fois qu’un Arabe ou un Touareg est appréhendé par l’armée malienne, soupçonné de collaboration ou d’aide en faveur des groupes islamistes terroristes. Quoi de plus normal et de naturel que d’appréhender des Arabes et des Touareg quand on sait c’est le Mnla (Mouvement national de libération de l’Azawad), composé essentiellement de Touareg, qui introduit le ver dans le fer, que le Mnla a été le complice des terroristes pendant des mois, que tous les membres du Mnla n’ont pas eu le temps de fuir et que certains se terrent encore dans certaines localités du nord. Il n’y a rien de plus normal et de naturel, surtout que beaucoup de ces Arabes et Touareg sont interpellés suite aux dénonciations des populations qui sont restées, pendant toute la crise, dans les localités du nord où chacun connait chacun.
Rien de plus normal également si l’Aef a fait part de l’arrestation, dans l’île de Kadji, près de la ville de Gao, de plusieurs dizaines d’individus soupçonnés d’avoir collaboré avec les islamistes, de les avoir aidés ou cachés. Mais ni Rfi ou France 24 ni les lobbyistes touareg ni les organisations de défense des droits de l’homme n’ont levé la voix pour parler d’exactions ou de brimades sur des citoyens innocents. Est-ce parce que ces interpellés de Kadji sont des sédentaires à la peau noire ? Il faut le croire car il est certain que si un seul Targui figurait parmi eux, on aurait encore crié au scandale que les prétendus amis du Mali et les soi-disant défenseurs des droits humains sont prompts à dénoncer. Parce qu’ils se soucient très peu de la violation des droits des Noirs. Double traitement.
Cheick Tandina

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