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Le Gatia quitte le CSP-PSD

La dissidence du GATIA a quitté ce mardi 25 juillet le Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité, le développement (CSP-PSD) au motif que son orientation ne suit plus la ligne convenue.

En plus de la mise en place de son nouveau bureau dirigé par le secrétaire général Youssouf Ag Mohamed, la dissidence du groupe autodéfense Touareg IMGHAD et Alliés (GATIA) a adopté la décision radicale de quitter définitivement le CSP-PSD regroupant la CMA, la plateforme des mouvements du 14 juin 2014 et une partie des mouvements de l’inclusivité.
En effet, dans une lettre signée ce mardi 25 juillet, le bureau de Youssouf Ag Mohamed taxé d’être proche de Bamako et agissant sur instruction du général Alhadji Ag Gamou a constaté que l’orientation « actuelle du CSP-PSD ne suit plus la ligne convenue ». Par conséquent, le GATIA, à travers son courrier, informe le nouveau président du CSP-PSD sa décision de quitter définitivement le groupe.
Également, le secrétaire général Youssouf Ag Mohamed a protesté pour ne pas être invité à participer à la rencontre du CSP tenue le 24 juillet au profit de Fahd Ag Almahmoud dont le mandat, selon lui, est arrivé à terme depuis décembre dernier.
À cet effet, dit-il, Fahd Ag Almahmoud n’est plus habilité à agir en tant que responsable du GATIA.
« Vous ne nous avez également pas invités à la rencontre du CSP-PSD du 24 juillet que nous avons cependant créé ensemble. Je constate que vous y avez invité des personnes de l’ex bureau du GATIA qui n’exercent plus de mandat en son sein. Ce faisant, vous avez délibérément ignoré les termes de ma lettre et les réalités du GATIA », a déclaré Youssouf AG Mohamed.
Pour lui, en acceptant des membres du bureau dit de l’ex-équipe, les responsables du CSP prennent position en faveur de Fahad ag Almahmoud contesté par des leaders du GATIA.
Cette situation illustre les profondes divergences entre les mouvements armés signataires de l’Accord signé en 2015, qui peine à satisfaire les différentes parties et dont le dividende de la paix se fait attendre. Ainsi, à l’image du MAA, de la plateforme, le GATIA risque aussi d’être divisé en deux groupes armés.
Cette situation était prévisible depuis quelques mois avec les divergences autour de la rédaction de la nouvelle constitution maintenant adoptée puis promulguée par le Président de la transition ouvrant la voie de la 4e république.
S’inscrivant parmi les réformes majeures pour poser le jalon du Mali Kura, le Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD), dans une déclaration en date du 28 mars, affirmait ne pas se reconnaître dans « la version dite finalisée de la nouvelle Constitution du Mali » et encourageait la démarche de la médiation internationale en vue de sauver le processus de paix.
«Le CSP-PSD constate avec regret que ledit projet n’enregistre aucune évolution particulière à la constitution du 25 février 1992, en matière de dispositions indispensables à une concrétisation des mesures législatives et réglementaires, des engagements politiques et institutionnels pris à l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du Processus d’Alger », a critiqué le président du CSP-PSD Alghabass Ag Intallah.
Se démarquant de l’initiative, il a rappelé toujours dans sa déclaration du 28 mars que, selon les termes de l’article 3 du chapitre I de l’APR, le Mali ne peut entreprendre de réforme constitutionnelle sans leur bon vouloir. Cet article 3 dit en effet que «les Institutions de l’État malien prendront les dispositions requises pour l’adoption des mesures règlementaires, législatives, voire constitutionnelles nécessaires à la mise en œuvre des dispositions du présent Accord, en consultation étroite avec les Parties et avec le soutien du Comité de suivi prévu par le présent Accord».
À contre-courant de cette lecture, le Conseil supérieur des Imghads et alliés (CSIA), composante essentielle de la Plateforme du 14 juin membre du CSP-PSD comme pour se désolidariser du président Alghabass Ag Intallah, trois jours plus tard, le CSIA « félicite le Président de la Transition pour la prise en compte des dispositions de l’Accord dans le projet de Constitution qu’il soumettra bientôt au choix du peuple malien. Le CSIA apporte son soutien total à l’adoption de ce projet de Constitution et invite les forces vives de la Nation et les Mouvements signataires à lui apporter leur total soutien ».
Le Conseil supérieur des Imghads et alliés, présidé par le Général Alhadji Ag Gamou, encourage et invite «le Peuple malien à adopter ce projet de Constitution désormais indispensable à la refondation salutaire de l’État au Mali».

PAR SIKOU BAH

Info Matin

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