Dans son point de presse tenu lundi dernier à son siège sis à l’ACI-200, le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD), a une nouvelle fois mis à nu l’incapacité du régime en place. Selon son Président Soumaïla Cissé, le massacre d’Ogossagou est l’illustration achevé de la délinquance, de la déliquescence du pouvoir en place et de son incapacité à protéger les populations civiles. Ce drame, dit-il, est en effet le fruit de la négligence des autorités, restées sourdes aux appels de l’administration locale, de l’opposition politique, des populations, des ONGs et de divers activistes sur les réseaux sociaux. A cet effet, le FSD exige la démission immédiate du Premier ministre et de son gouvernement.
La rencontre a vu la présence de plusieurs figures politiques de l’opposition. Après Koulongou, Ogossagou constitue, selon le chef de file de l’opposition, le pire cas de violences avec des témoignages d’actes d’horreur inqualifiables et jamais atteints au Mali.
Cependant le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD), condamne avec la dernière rigueur la violence gratuite qui s’abat sur les populations civiles. Le FSD estime toute sa solidarité et tous son soutien à l’endroit des déplacés, de toutes les populations du centre du pays qui ont subit de lourdes pertes en vies humaines ces dernières temps et “qui restent malheureusement encore sous la menace d’autres attaques“, déplore Soumaïla Cissé.
Pour lui, notre Mali ne peut pas être une nation faible qui ne sait ni prévoir, ni juguler les menaces de tous ordres qui pèsent sur son avenir. Ce massacre constitue l’échec du gouvernement tout entier et il est temps de prendre le chemin de la vérité, car, Ogossagou attend de nous une réponse rapide adaptée, a expliqué le Président du FSD.
Il laissera entendre que la hiérarchie militaire est sous le commandement du pouvoir politique et au service de la nation et non d’une famille ou d’un clan. Pour M. Cissé, le constat est clair, l’échec que notre pays connait aujourd’hui est politique. C’est pourquoi dit-il, nous exigeons la démission immédiate du Premier ministre et de son gouvernement. Nous exigeons l’instauration immédiate d’un dialogue politique inclusif, une enquête internationale afin que les auteurs, co-auteurs et les éventuels complices de ce drame inacceptable soient punis conformément à la loi.
Selon le chef de file de l’opposition, il ne suffit pas de dissoudre la milice Dana Amassagou, il faut la désarmer ainsi que toutes les milices. “Il faut lancer des poursuites judiciaires contre tous les auteurs, co-auteurs et complices des violences sur l’ensemble du territoire“, préconise-t-il. “Ce sont des crimes imprescriptibles, à ce titre, épiloguer sur les différentes infractions commises est un terrible aveu de complicité de l’Etat“, indique-t-il.
Il martèlera : “Il revient que Dana Amassagou refuse sa dissolution et que le gouvernement compte y arriver par la corruption à travers 200 millions de F CFA et 500 miliciens à intégrer aux Famas, où va le Mali ?“.
C’est à l’Etat qu’il revient d’assurer sa mission régalienne de défense du territoire et de protections des citoyens avec une armée mieux équipée.
Un vibrant hommage a été rendu aux Famas, à cette occasion, au cours de ce point de presse.
Le FSD demande qu’une une enquête sur les violences des droits de l’homme dans le centre, et l’application par la Minusma des dispositions pertinentes des résolutions de l’ONU, notamment la résolution 23-63 du 29 juin 2017 et la résolution 23-67 du 3 juillet 2018 visant à protéger les populations civiles en danger dans les régions de Mopti et de Ségou. Le FSD souhaite que, parallèlement l’Assemblée nationale du Mali initie une commission d’enquête parlementaire. Il appelle les Nations Unies et les organisations humanitaires à apporter une assistance humanitaire urgente aux habitants d’Ogossagou et à toutes les populations du centre sans distinction et aux déplacés internes.
A en croire le Président du FSD, Soumaïla Cissé, l’urgence au centre c’est de sécuriser, protéger les civils, stabiliser puis engager les solutions politiques en particulier des assises régionales pour la paix et la bonne gouvernance.
Cissé dit vouloir un Mali débout, libre, offensif et positif. A ce titre, il lance un appel à tous les partis politiques, à toutes les associations, aux leaders religieux, forces armées et de sécurité, aux travailleurs, aux jeunes, aux femmes et la société civile pour l’instauration urgente d’un dialogue inclusif en vue de sauver notre pays.
Ibrahima Ndiaye
Mali Tribune