Au Burkina Faso, le président de la Transition, capitaine Ibrahim Traoré a effectué du 22 au 23 mars dernier, une visite de 48 heures dans la région du Centre-nord du pays. A Kaya, le Chef de l’Etat du Faso a rencontré les forces vives de la ville. Les échanges ont porté sur la situation sécuritaire du pays et le mécanisme mis en œuvre pour un retour très rapide de la paix sur l’ensemble du territoire burkinabè.
Le Burkina Faso est l’un des pays du Sahel, les plus touchés par les violences djihadistes depuis plus d’une décennie. Une situation qui a provoqué des manifestations antigouvernementales et un double coup d’Etat militaire. Au cours de sa visite de 48 heures dans la région du Centre-nord, singulièrement à Kaya, le président de la transition, capitaine Ibrahim Traoré, auteur du deuxième coup d’Etat, a eu des échanges directs avec les forces vives de ladite région. Ces échanges ont porté sur la situation sécuritaire du pays et les dispositions prises pour ramener très rapidement la paix et la sécurité dans le pays des hommes intègres.
Il sied de rappeler que Kaya est l’une des régions du pays qui vivent depuis des années une situation sécuritaire très préoccupante. Une situation qui s’aggrave au jour le jour dans cette zone en particulier et dans le pays en général. Depuis plusieurs mois, une recrudescence des attaques font des nombreuses victimes, occasionnant aussi des déplacés internes. Cela, malgré la riposte lancée sur toute l’étendue du territoire national. Lors de son dernier grand entretien accordé à la télévision burkinabè, le chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré avait rassuré que son pays se donnera dans un avenir très proche des moyens pour bouter hors du territoire burkinabè les terroristes.
Retour à la paix et de la sécurité
Au cours de son entretien avec les forces vives de la région du Centre-nord, le président de la transition du Burkina Faso a appelé à un engagement et à l’implication de l’ensemble des couches du pays pour la reconquête du territoire burkinabè. Cette rencontre a aussi enregistré la présence du gouverneur de la région du Centre-nord, colonel Z. Blaise OUEDRAOGO. Par ailleurs, le président Traoré a tenu un discours rassurant et réconfortant dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et le retour de la paix dans un avenir très proche. Il a appelé donc à une lutte collective pour une reconquête totale du territoire burkinabè avant de rassurer aussi que la patrie restera toujours debout.
Le Chef de l’Etat burkinabè a réitéré l’engagement ferme des autorités à s’inscrire dans une dynamique de reconquête totale de l’étendue du territoire burkinabè. A plus de cela, il a demandé aussi une collaboration civile et militaire. « Nous sommes encore là, à Kaya ce matin, pour relancer une autre phase de la lutte. Kaya chef-lieu de la région du Centre-nord a été éprouvé ces derniers temps pas pour rien, mais pour s’en prendre à la région d’où est venu le changement. Jamais nous n’abandonnerons notre patrie », a déclaré le capitaine Ibrahim Traoré aux forces vives de la région Centre-nord.
Aussi, le chef de l’Etat a exhorté la jeunesse burkinabè à se mobiliser dans cette lutte commune et nationale contre le terrorisme et l’extrémisme violent. Il en appelle également à l’engagement ferme et la détermination de l’ensemble du peuple du Burkina Faso dans cette lutte. En outre, le président de la transition a aussi salué l’engagement et l’implication des populations pour faciliter l’enrôlement des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). « Je salue l’engagement de l’ensemble des populations de la région, qui se sont mobilisées pour les enrôlements massifs des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) », s’est félicité le capitaine Ibrahim Traoré.
Une lutte commune
S’agissant des souffrances que subissent les populations dans les zones en conflit au Burkina Faso, le capitaine Traoré a rassuré ces dernières que des actions concrètes sont en cours pour leur venir en aide. En effet, ces actions concernent, dit-il, les populations hôtes et déplacées. Il leur avait assuré de la résolution de tous les maux notamment l’adduction à l’eau potable, l’accès à l’éducation au Centre-nord et dans toutes les régions du Burkina Faso.
La lutte contre le djihadisme, c’est aussi la dotation des équipements militaires à l’armée. Chose que selon, le capitaine Ibrahim Traoré, est l’une des priorités des autorités de la transition. Le président de la transition a aussi rassuré que l’Etat et ses partenaires s’engagent pour doter l’armée du matériel adapté et sophistiqué afin de l’aider à s’améliorer dans la lutte contre des forces du mal. Pour parvenir à cette lutte, le président Ibrahim Traoré a invité les forces vives à combattre d’abord la désinformation et les messages de haine. Des phénomènes qui peuvent fragiliser cette lutte, selon lui, et permettre aux forces du mal de se réconforter encore plus dans leur position. « Je vous invite à faire attention aux réseaux sociaux, aux informations diffusées ou à diffuser sur ces plateformes numériques, contraires à notre dynamique de lutte », a demandé à la population, le chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré.
Par ailleurs, les forces vives de la région du Centre-nord ont salué l’engagement et les efforts consentis des autorités pour un retour très rapide à la paix et de la sécurité sur l’ensemble du territoire burkinabè. Outre cela, les représentants des forces vives ont aussi renouvelé leur soutien indéfectible aux autorités de la transition. A cet effet, les populations ont exprimé au chef de l’Etat des fortes recommandations. Il s’agit notamment de l’établissement de la sécurité sur l’ensemble du territoire du pays, l’accès aux services sociaux de base, la paix et la cohésion sociale.
Notant ces recommandations, le premier responsable du pays des hommes intègres a assuré, les forces vives de l’engagement sans faille et de la disponibilité de la transition à trouver des solutions idoines et rapides. Mais cela, estime-t-il, dénote aussi de l’engagement ferme et la disponibilité de tous les fils et filles du Faso.
Notons qu’au Burkina Faso, depuis 2015, les attaques de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda et à l’organisation de l’État islamique ont fait plus de 2 000 morts, civils et militaires, et contraint à peu près de 2 millions de personnes à quitter leur foyer.
Suite à cette situation, le pays des hommes intègres a été confronté à des déplacements internes pour la première fois de son histoire de telle envergure. Fin avril 2022, un peu plus de 1.902.000 personnes y se sont déplacées, principalement au nord et à l’est.
La situation humanitaire ne cesse de se dégrader, notamment au niveau de la sécurité alimentaire, selon un rapport du Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides, publié en octobre 2022.
Ibrahim Djitteye
Source: LE PAYS