L’Hôtel Salam de Bamako a servi de cadre, le jeudi 16 mai 2019, à la cérémonie de lancement officiel de la campagne « Stop à la Guerre contre les Enfants » initiée par Save The Children. Au Mali, la campagne vise à offrir un cadre de mobilisation et d’actions aux acteurs en charge des droits de l’homme et singulièrement des droits de l’enfant, pour mettre fin aux violences dont sont victimes les enfants maliens dans les zones affectées par le conflit armé. On note au cours de la cérémonie de lancement de ladite campagne qu’il y a plus de 200 000 enfants maliens dans les zones affectées par le conflit armé, qui ne bénéficient pas de leur droit.
La cérémonie de lancement était présidée et parrainée par Mahamane Maïga, commissaire à la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), en présence de Amavi AKPAMAGBO, Directeur Pays de Save the Children, Mme Dembélé Oulématou Sow de la CVJR (Commission vérité justice et réconciliation) et d’autres personnalités. Prenant la parole, la présidente du parlement national des enfants, Mariam Aldianabangou a déploré la crise sécuritaire qui secoue le Mali depuis 7 ans maintenant. Avant d’inviter les uns et les autres à œuvrer pour que le Mali soit un havre de paix, un espace propice à un développement harmonieux de ses fils.
« La crise a fait de nous des orphelins, des déplacés, des enfants en situation de handicap, elle a fait de nous des enfants soldats, des apatrides en raison du non enregistrement à la naissance de milliers d’enfants, elle nous expose aux restes d’explosifs de guerre, fait de nos sœurs des objets sexuels et par-dessus tout, elle nous ôte la vie, brisant nos rêves. S’il est vrai que les enfants constituent l’avenir d’un pays, il est plus que jamais nécessaire de mettre en place toutes les conditions pour assurer le retour de la paix et faire en sorte que les enfants soient protégés en période de conflit », a-t-elle dit.
Elle sera suivie de Amavi AKPAMAGBO, Directeur Pays de Save the Children qui a rappelé que le 15 février 2019, Save the Children, en prélude au présent lancement, a publié un rapport accablant sur la situation des enfants affectés par les conflits armés dans le monde. Ce rapport révèle que plus de 420 millions d’enfants vivaient en 2017 dans des zones concernées par des conflits, ce qui représente 1 enfant sur 5 dans le monde.
« L’autre information majeure contenue dans le rapport et qui nous interpelle tous, est que le Mali fait partie des 10 pays au monde où les enfants sont les plus affectés par les conséquences des conflits. Ces enfants sont victimes de violations graves telles les tueries et les mutilations, le recrutement dans les groupes armés, les violences sexuelles, les enlèvements, le refus d’accès à l’aide humanitaire et aux services sociaux de base tels que l’éducation et la santé. Ces actes sont d’une gravité extrême de par les dispositions de la résolution 1612 du Conseil de Sécurité des Nations Unies de 2005 », a souligné le directeur pays de Save The Children.
Il a précisé qu’il y a plus de 200 000 enfants maliens dans les zones affectées par le conflit armé, qui ne bénéficient pas de leur droit à l’éducation parce que leurs écoles ont été attaquées ou ont subi des menaces. Et d’ajouter qu’il y a des centaines de milliers d’enfants qui souffrent de malnutrition parce qu’ils n’arrivent pas à accéder à l’assistance socio-sanitaire ou humanitaire.
« Save the Children, tout comme tous les acteurs intervenant dans le domaine, reste et restera toujours disponible pour accompagner les différentes parties prenantes à sécuriser, sauver les enfants affectés par le conflit. Toutefois, nous recommandons vivement que les enfants victimes du conflit, bénéficient de toute l’assistance juridique, psychosociale et politique afin qu’ils puissent s’établir durablement et servir la nation malienne en tant que citoyens à part entière », a-t-il dit.
Enfin, il dira que 17% des centres de santé sont fermés pour des raisons liées à l’insécurité. Le parrain de l’événement, Mahamane Maïga, commissaire à la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) a fait savoir que la CNDH a pour vocation de veiller et protéger les droits de l’Homme, de prévenir la torture et les traitements inhumains.
A l’en croire, la thématique est d’actualité eu égard à la recrudescence des conflits à travers le monde. Enfin, il dira que la situation des enfants est alarmante au Mali, car, plus de 900 écoles sont fermées. Durant la cérémonie de lancement, un panel a été développé par les experts sur le thème de la campagne « Stop à la Guerre contre les Enfants ».
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain