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L’Ambassadeur Cheick Sidi Diarra au sujet de la phase nationale du Dialogue : « Nous osons espérer que des résolutions concrètes adaptées aux préoccupations actuelles vont sortir de ce processus »

Depuis son bureau de Hamdallaye ACI 2000, le président du Comité national d’organisation du Dialogue national inclusif, l’Ambassadeur Cheick Sidi Diarra nous a fait le niveau de préparation du Dialogue national inclusif, les démarches entreprises pour la participation de l’opposition dans toute sa diversité ainsi que de la CMA. Il nous a fait part également de l’espoir qui se fonde sur ce processus dans la résolution de la crise multidimensionnelle que traverse le Mali. Lisez l’interview !

 

Le Pays : Le volet national du Dialogue est prévu pour le 14 décembre 2019, pouvez-vous nous parler brièvement des préparatifs en cours ?

L’Ambassadeur Cheick Sidi Diarra : Les préparatifs sont de deux ordres. Il y a d’abord les préparatifs d’ordre matériel qui consistent à la confection des invitations, des badges pour les participants, la préparation du site et aux rencontres avec les médias pour faire la sensibilisation. Il y a également la préparation scientifique qui consistait, pour nous, à extraire des presque 700 rapports qui nous sont parvenus des communes, des cercles, des régions, du district et des Maliens de l’extérieur, des résolutions contenues dans ces différents documents et de préparer une sorte de synthèse à l’intention des participants. Sur ce travail, il y a eu beaucoup d’avancées, nous avons fait d’énormes progrès.

Avez-vous réussi à convaincre l’opposition à se joindre à vous ?

Les efforts en direction de l’opposition ne finissent jamais. Depuis le début du processus jusqu’à aujourd’hui, chaque fois qu’il y a eu un événement officiel et même officieux de concertation, nous avons adressé une invitation à l’opposition, à tous ses segments afin qu’ils participent à ces discussions et contribuent à élaborer le programme du Dialogue, les termes de référence du Dialogue et maintenant le Dialogue lui-même. Des invitations ont été adressées et des badges ont été envoyés à l’opposition.

Il existe des aspects politiques qui ne relèvent pas du Comité d’organisation du Dialogue. Ces aspects peuvent être seulement traités par les facilitateurs et les hautes autorités de l’État pour convaincre l’opposition à participer. En tout cas, nous, nous créons toutes les conditions qu’il faut pour assurer une participation de l’opposition. Tout ce qui est fait en direction des autres acteurs est également fait en direction de l’opposition dans sa diversité. Car il n’y a pas d’opposition exclue ou incluse.

La CMA avait posé des conditions pour sa participation à ce Dialogue, où en sommes-nous avec cette situation ?

J’ai vu effectivement dans un communiqué les conditions qui ont été posées par la CMA. Mais je pense que dans le cadre du CSA et des échanges avec les hautes autorités, des assurances leur sont données. Au cours de l’Adresse à la nation du président de la République, des assurances leur ont également été données. Les facilitateurs ont rencontré la CMA plus d’une fois pour échanger avec elle et lui donner des assurances. Je pense qu’il y a beaucoup de chances que la Coalition des mouvements de l’Azawad (CMA) participe à ce Dialogue national inclusif. Je ne peux pas dire à 100% qu’elle va venir, mais je suis très optimiste parce que tous les signaux nous ont laissés penser qu’elle va participer.

Au niveau de la base, quand les discussions se faisaient dans les communes, bien que la CMA ait suspendu sa participation, les communes de Kidal, Tessalit, Aguelhok, Tenessako, etc., avaient réussi à organiser ces réunions communales. Ensuite, quand on est allé au niveau des cercles, nous avons fait la même chose. Au niveau des régions également, nous avons reçu les rapports de la région de Kidal et de Taoudéni, ajoutés aux autres régions. Il y a une prédisposition qui me laisse croire qu’il y a des chances que la CMA, la plateforme, le mouvement de l’inclusivité participent en tant que diversité au Dialogue national inclusif.

Aujourd’hui, est-ce qu’on peut porter espoir sur ce Dialogue dans la résolution de la crise multidimensionnelle que traverse le pays ?

Je fonde beaucoup d’espoir là-dessus parce que tout ce qu’on a fait jusqu’ici a été exécuté avec beaucoup de professionnalisme, d’attention et d’écoute pour les différentes sensibilités. Les rapports qui nous sont parvenus nous font croire qu’il s’agit des réelles attentes de ceux qui les ont élaborés. Nous les prenons en charge, les portons à l’attention de la Conférence de haut niveau qui se tient à partir de samedi. Nous osons espérer que des résolutions concrètes adaptées aux préoccupations actuelles vont sortir de ce processus. Nous pensons également que les autorités politiques seront sensibilisées suffisamment pour mettre en œuvre ces résolutions. Je suis optimiste.

Avez-vous un dernier message ?

Je voudrais sensibiliser les gens qu’il faut croire à ce processus. À cette phase de l’histoire de notre pays, on est tous en danger et il faut qu’on tente ce processus. Il n’y a pas de calcul derrière la tête des organisateurs de ce Dialogue. Nous fondons beaucoup d’espoirs sur ça. Nous voudrons que les gens s’approprient ce Dialogue et qu’ils s’y identifient pour faciliter la mise en œuvre de ses résolutions. Un appel à participer à tous les acteurs qui ont été identifiés comme les acteurs majeurs (opposition, majorité, société civile, familles traditionnelles, les professionnelles, les acteurs économiques, les syndicats, etc.) pour qu’ils participent à ce Dialogue qui est une des rares chances que nous avons eues. Après tant de violences, je pense que c’est l’alternative qui nous reste.

Réalisée par Fousseni TOGOLA

Source : LE PAYS

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