Le Niger était non seulement apprécié comme zone d’entraînement, mais également pour les primes et les opportunités de carrière offertes aux officiers. Le continent est un théâtre d’opérations qui offre aux officiers la possibilité de gagner des grades
Dans un revirement inattendu, le gouvernement français a annoncé le retrait de ses 1 500 soldats stationnés au Niger, suite au récent coup d’État qui a secoué le pays. Cette décision représente un véritable coup dur pour l’armée française, qui voit ainsi une nouvelle page de son histoire se tourner en Afrique, après les événements survenus au Mali et au Burkina Faso.
Selon Le Monde, de nombreux militaires expriment leur dépit face à cette décision, considérant qu’il s’agit d’une perte significative pour l’armée française sur le continent africain, qui est depuis longtemps un terrain privilégié pour les exercices militaires. La présence de l’armée française sur le continent était justifiée jusqu’à présent au nom de la lutte antiterroriste et de la préservation de l’influence française face aux ambitions russes.
Cependant, des voix s’élèvent désormais pour dénoncer la difficulté du décrochage de l’armée française, mettant en avant des problèmes d’organisation des troupes plutôt que des raisons sécuritaires. Le Niger était non seulement apprécié comme zone d’entraînement, mais également pour les primes et les opportunités de carrière offertes aux officiers.
Ce retrait soulève également la question d’un éventuel changement de stratégie militaire de la France en Afrique, face au rejet croissant de sa politique sur le continent. L’Afrique revêt plusieurs significations importantes pour les militaires français. Tout d’abord, c’est un terrain d’entraînement apprécié en raison de ses conditions difficiles, tout en offrant un environnement francophone et relativement sécurisé. Cela permet de faire tourner les troupes, de collecter du temps de commandement et de distribuer des primes.
Le Monde indique que l’Afrique est un théâtre d’opérations valorisé dans les carrières militaires, offrant aux officiers la possibilité de s’illustrer et de gagner des grades et des médailles. En outre, la présence militaire française en Afrique est justifiée par des enjeux géostratégiques, notamment la défense de son influence face aux ambitions montantes d’autres puissances, comme la Russie.
Malgré les limites opérationnelles rencontrées, l’engagement de l’armée française en Afrique a toujours été défendu au nom du prestige et de l’identité qu’il confère à l’institution militaire. Néanmoins, la difficulté du décrochage de l’Afrique est de plus en plus dénoncée en interne, allant au-delà des discours officiels sur les enjeux sécuritaires.
L’annonce du retrait des troupes françaises au Niger a été l’un des coups les plus durs encaissés par l’institution militaire ces dernières années. Après le départ de l’opération Barkhane au Mali en 2022 et l’évacuation des troupes du Burkina Faso, certains gradés nostalgiques voient s’éloigner “le monde ancien” auquel ils étaient attachés.
Le rejet croissant de la politique française en Afrique soulève désormais des questionnements sur la stratégie militaire à adopter. La France est confrontée au défi de redéfinir ses ambitions militaires face aux changements en cours sur le continent africain. Certains militaires avaient anticipé l’instabilité au Niger, mais ils ont sous-estimé la rapidité avec laquelle la présence française a été rejetée, informe Le Monde.
Le retrait des soldats français au Niger marque donc un tournant historique pour l’armée française en Afrique. Cette décision remet en question les fondements de la présence militaire française sur le continent et nécessite une réévaluation de la stratégie de la France en matière de sécurité et d’influence en Afrique.
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