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La saison froide, une période rude pour les déplacés

Nous sommes en décembre. Et déjà, la fraîcheur s’abat sur tout le pays. Les déplacés internes constituent l’une des couches les plus impactées par cette vague de froid. Ils sont logés dans des abris de fortunes, et sont sans protection efficace contre la fraîcheur. Les enfants y sont les plus touchés sur les sites de Bamako et à l’intérieur du pays. Pour se protéger, ils demandent aux bonnes volontés des habits de protection.

Si la période du froid est bien appréciée par certains pour se retrouver au chaud en famille, chez les déplacés c’est le contraire. Cette période, comme celle de la forte chaleur, est un véritable calvaire. Sur les sites de déplacés, les abris faits à base de tôles ondulées et parfois de pailles ne protègent pas assez contre le froid.

Ainsi, cette situation préoccupe beaucoup de déplacés. Ils sont nombreux à ne pas avoir d’habits et de couvertures contre le froid. Le site des déplacés de Faladiè Garbal à Bamako de par sa position géographique est exposé au froid.

Le manque de couvertures, une urgence

Selon Sakou Sidibé l’une des responsables, les abris ne permettent pas de se protéger contre le froid, en plus les couvertures de protection manquent. « Nous avons beaucoup de difficultés, les couvertures qu’on avait reçues sont déchirées et aujourd’hui nous avons besoin d’autres et aussi des pull-overs. » C’est ce qu’a affirmé cette dame. Elle ajoute qu’actuellement dormir à l’intérieur des tentes c’est comme se coucher à l’air libre.

Toujours sur le même site, de nouveaux déplacés viennent et ceux-ci manquent de tout. Les plus anciens avaient bénéficié de quelques couvertures de la part du service de développement social et de certaines organisations humanitaires. Mais selon Hamidou Dicko l’un des jeunes responsables, de nos jours, les couvertures reçues sont usées. Il indique que « ceux qui viennent d’arriver sont vraiment secoués par le froid, parce qu’ils n’ont rien apporter avec eux ».

Des mêmes difficultés rencontrées partout dans le pays

Nous nous sommes rendus au centre Mabilen de Sogoniko à Bamako. Ici, c’est le même constat qui se dresse. Sur place nous avons échangé avec Bilal Koné arrivé récemment. Accompagné de ses deux femmes et de ses enfants, M. Koné n’a pas encore trouvé un local pour loger toutes ses épouses. Il appelle à l’aide car selon lui, les enfants souffrent et manquent d’habits pour se réchauffer. « Nous souffrons beaucoup, moi qui vous parle, je n’ai pas de logement. J’ai deux femmes, une est dans une maison et l’autre n’a pas de logement. Le froid est un phénomène qui fatigue nos enfants car ils n’ont pas de quoi se protéger en terme d’habits. », déplore Bilal. Ce chef de famille avance également qu’à l’intérieur de leurs tentes, le froid rentre très facilement. « Nous avons vraiment besoin une assistance », lance-t-il.

Dans des localités de l’intérieur comme Douentza, Badiangara et Yorosso le froid frappe aussi ces déplacés qui ont fui les violences et tout laisser derrière eux. Et pour bien passer cette période de l’année, les déplacés ne demandent qu’une chose « des couvertures ». Ces femmes déplacées de Yorosso et de Koury lancent des appels à l’aide aux autorités et aux ONGs. Cependant, elles se soucient encore plus pour leurs enfants. « Nous sollicitons une aide dans pour protéger nos enfants », nous a confié ces mamans.

Des gestes simples qui sauvent des vies

Outre ces difficultés, c’est encore pire dans certaines localités. C’est le cas dans la ville de San. Le site des déplacés est entouré par les eaux dans cette région. Une position qui accentue le froid dans ce camp. Le responsable des déplacés de San, Idrissa Sangaré nous affirme avec tristesse que les tentes ne sont pas efficaces pour se protéger. Selon lui, les conditions dans lesquelles ils vivent surtout pendant cette période, sont très compliquées. « Tous les déplacés qui viennent d’arriver n’ont pas encore eu un logement alors qu’il fait très froid. Nous sommes à côté de l’eau ici à San. » Ajoute le responsable.

Par ailleurs, en plus des déplacés du sud du pays, ceux qui vivent sur les dunes de sables au nord du pays souffrent également selon un agent du développement social de Tombouctou. Les spécialistes de la santé expliquent que le froid impose au corps de faire des efforts supplémentaires. Selon eux, le cœur bat plus vite pour éviter le refroidissement de l’organisme. Ce qui peut être un risque pour les plus fragiles comme les personnes âgées, les enfants et les malades.

Studio Tamani

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