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La mauvaise gouvernance, l’idéologie dominante de ces 40 dernières années.

Le Mali possède une population très jeune, 47% a moins de 20 ans, ce qui est un atout considérable, par rapport à d’autres pays plus développés, mais vieillissants. Cette jeunesse n’a pas connu la révolution de mars 1991, elle n’est pas non plus familière avec la pensée du père de l’indépendance Modibo Keita, ou d’autres figures comme Kwameh Nkrumah, Sékou Touré. Idem pour les figures historiques comme Samory Touré, El Hadj Oumar Tall, Mohamed Touré Askia etc…. Elle est une jeunesse mondialisée, qui vit à l’heure d’internet, notamment pour les plus urbanisés.

De la construction idéologique

Entre 15 et 30 ans, c’est la période où l’on se construit et affirme ses opinions, jadis c’était  les thèses communistes-trotskystes étaient à la mode, on rejetait l’impérialisme postcolonial, et l’on considérait les sociétés socialistes plus justes, face au capitalisme.

De nos jours, on remarque un affaiblissement, voir une disparition des idéologies, les jeunes ne lisent plus autant que leurs ainés, et les grands penseurs africains, on moins d’influence que par le passé. Leur pensée, a peu à peu disparu laissant place à une pensée universelle, et à des sociétés uniformes, moins fracturées sur le plan idéologique.

Au regard de la tournure prise par les débats de société, et de la conception de la citoyenneté, on peut constater que cette génération souffre de cette mort progressive de ce que l’on peut appeler les « idéologies africaines ».

La mondialisation des idées, un frein à l’émancipation?

On peut considérer comme « idéologie africaine », une interprétation du monde ou de sa propre situation, c’est-à-dire un ensemble d’idées sur la structure de la société, ses conflits et ses modes de résolution de crise. Il s’agirait donc de prendre en compte les réalités africaines dans notre mode de pensée, et non appliquer à la lettre des théories plus adaptées aux sociétés européennes. Cela d’autant plus ; que lorsque l’on regarde nos Constitutions, nos Lois, nos Institutions, elles sont en inadéquation avec nos réalités, mais l’on s’efforce de s’y tenir, comme si on espérait obtenir le même succès que ces pays dont on s’inspire.

Avoir une vision locale, sur des problèmes locaux, et adopter une solution locale, est une idée à laquelle beaucoup de maliens seraient prêts à souscrire, cependant peu seraient aptes à donner du contenu à ces théories, et cela est dû à une faible connaissance de notre propre histoire et des idées developpées au fil des générations. Nous ne partons pas du néant.

On peut penser que l’éducation nationale a joué un rôle important dans ce décrochage, l’histoire nous est enseignée de manière chronologique, sans pour autant s’attarder sur le contenu. Elle est purgée de sa dimension idéologique, quand dans les cours de philosophie, on n’hésite pas à expliquer la conception de l’Etat selon Rousseau, Tocqueville, comme pour dire qu’il fallait s’inspirer de ceux-là, et que les autres modèles que nous avons connus ne représentent que des dates et rien d’autre. Quand on sait que Tombouctou, Djenné, Gao ont vu passé à leurs apogées des grands théologiens et penseurs, comme Ahmed baba, Mohamed Bakayoko, on ne peut que regretter cette démarche.

Les intellectuels maliens ne sont pas mis en avant, ils sont condamnés à écumer les foires aux livres pour la promotion de leurs livres, auprès d’un public là aussi déjà acquis à leurs causes, ils ne parviennent pas à diffuser leurs idées auprès de leurs compatriotes.

L’échec des leaders politiques à exister sur le plan idéologiques

Les partis politiques qui sont des réceptacles et des promoteurs d’idées, peinent à convaincre autour de projets de société construit sur une vision, et répondant aux besoins. Il y a la volonté de conquérir le pouvoir, mais les raisons évoquées sont très souvent assez généralistes. Ils veulent tous lutter contre la pauvreté, envoyer les enfants à l’école, investir dans l’agriculture. Quelle modèle de scolarité, quelle type d’agriculture, quelle forme de société équitable ? A ces questions vous n’aurez que très peu de réponses. La politique n’est plus le lieu de la confrontation des idées, mais celui des ambitions personnelles.

Conclusion

La mort des idéologies, a donc des conséquences qui vont au-delà de la simple formation personnelle des individus, elle a des impacts sur la société en générale. La nature, ayant horreur du vide, notre société s’est donc organisée autour d’un système de mauvaise gouvernance qui a été érigé en modèle cyclique. Il ne serait pas exagérer de dire que, le système de mauvaise gouvernance, constitue le modèle dominant, il n’a pas de concurrent, chacun se plait à vouloir le combattre, sans pour autant proposer un modèle alternatif.

La rédaction

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