La campagne nationale « Pour chaque enfant, éducation : ne laisser aucun enfant pour compte » a été lancée ce jeudi (10-10-2019) à l’Institut national des aveugles du Mali à Bamako en réponse au taux élevé de non-scolarisation des enfants, surtout les enfants les plus vulnérables et ceux à besoins éducatifs spéciaux.

Pour apporter une réponse à ce phénomène de non-scolarisation, 4700 Enfants ambassadeurs de la rentrée scolaire et Jeunes de la deuxième décennie ont été formés dans toutes les régions du Mali pour faire un plaidoyer direct pour le retour à l’école de leurs camarades non-scolarisés. Le 28 septembre, les enfants et jeunes ont commencé à sensibiliser leurs communautés sur l’importance de l’éducation à travers des activités de porte-à-porte, des émissions radiophoniques et des dialogues communautaires.

Avec son sous-thème « Ne laisser aucun enfant pour compte », l’édition 2019 de cette campagne annuelle met un accent particulier sur l’éducation inclusive. Selon les dernières estimations, plus de deux millions d’enfants en âge scolaire sont toujours hors système scolaire. Les filles, les enfants des ménages les plus pauvres, les enfants déplacés et les enfants vivant des zones affectées par la crise, où plus de 900 écoles sont toujours fermées, sont les plus à risque d’exclusion scolaire.

En ce qui concerne les enfants à besoins éducatifs spéciaux, tels que les enfants vivant avec des déficiences visuelles ou auditives, il est estimé que moins de 10% étaient inscrits dans des établissements spécialisés pendant l’année scolaire 2018/19.

« L’éducation ne devrait jamais être un privilège. C’est un droit pour chaque fille et chaque garçon, » a affirmé Lucia Elmi, Représentante de l’UNICEF au Mali. « A la veille du trentième anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant, c’est le moment pour l’état et ses partenaires de se réengager pour assurer une éducation inclusive pour chaque enfant au Mali. »

Un des facteurs les plus importants de déscolarisation des enfants reste le mariage d’enfants, qui affecte une fille sur deux au Mali. « Les filles devraient terminer leurs études et se marier après, » explique Seydou Traoré, 17 ans, Enfant ambassadeur de la rentrée scolaire à Bamako, qui vit avec une déficience visuelle. « Il y a énormément de femmes qui travaillent ces jours-ci, y compris pour le Gouvernement du Mali et elles font des bonnes choses. »

Les 4700 filles et garçons ont également été formés dans la collecte de données. Grâce à l’innovation EduTrac, les enfants et jeunes sont outillés pour suivre le retour à l’école de leurs camarades déscolarisés à travers des téléphones portables.

La constitution du Mali prévoit neuf ans d’école obligatoire et l’éducation est un droit fondamental protégé par la Convention relative aux droits de l’enfant, dont le trentième anniversaire sera célébré cette année.

Source: Unicef