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Kidal: le départ des FAMa

L’histoire se répète. Comme ce triste samedi 17 mai 2014 de mémoire, nos soldats ont été encore chassés de Kidal, désarmés, conduits sous escorte de la Minusma (que nous avons chassé de notre pays) avant d’être expédiés en colis vivants par les airs à Gao. Y a-t-il une élégante façon de raconter le fin mot de l’histoire ? L’épisode restera telle une écharde dans la blessure d’une nation qui n’a pas fini d’avaler les couleuvres et de payer la facture de son indépendance et de son unité. Vont-ils et doivent-ils l’emporter au paradis ?

Même s’il ne s’agit point d’une défaite militaire comme celle de la visite de Mara, le départ de Kidal du Bataillon des forces armées reconstituées (BATFAR, composé de la CMA, de la Plateforme et des FAMa), à la demande des séparatistes, est encore un coup de poignard dans le dos de la République célébré par ‘‘les forces armés de l’Azawad’’ comme une victoire militaire avec la prise de possession du camp des FAMa de Kidal et du matériel militaire qui s’y trouve.

En exigeant et en obtenant le rappel du Bataillon des forces armées reconstituées (BATFAR), les séparatistes achèvent leur rejet du processus de paix. Désormais, plus rien ne leur lie à l’Accord pour la paix et la réconciliation que le Mali était obligé de signer le couteau sous la gorge (suite à la bravade du Premier ministre de l’époque, Moussa Mara).
Ils se sont opposés à la volonté du peuple souverain exprimée à travers le référendum du 18 juin 2023. En effet, sous le fallacieux prétexte que la nouvelle Constitution est un «un obstacle pour une bonne gouvernance et un recul démocratique au regard de l’absence d’un consensus national sur le projet et de la difficulté de réussir une large participation de tous les fils du pays sur l’ensemble du territoire », le Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD)», a empêché la tenue du référendum constitutionnel (Mohamed Elmaouloud Ramadane, porte-parole du CSP-PSD).

Alors même que sur la relation entre le projet de Constitution et l’Accord de paix, notamment en ses dispositions relatives au cadre institutionnel et à la réorganisation territoriale, la médiation internationale avait estimé que « sur la base de l’expertise qu’elle a commise, le projet de Constitution, qui reconnaît le principe de la libre administration des collectivités locales, ne fait pas obstacle à l’opérationnalisation de l’architecture institutionnelle prévue par l’Accord ».

Ils ont levé des troupes et se sont opposés à l’autorité légitime de la République en constituant «une armée», en se déclarant en guerre contre les forces armées et de sécurité et en attaquant à celles-ci à Gao, à Bourem, à Léré, à Dioura, à Bamba, à Taoussa, à Anefis… alors même que «républicaines, apolitiques et soumises à l’autorité politique (elles..) sont au service de la Nation (…) chargées de la défense de l’intégrité du territoire national, de la protection des personnes et de leurs biens, du maintien de l’ordre public et de l’exécution des lois (et) participent aux actions de développement économique, social, culturel et de protection de l’environnement du pays» (articles 89 et 90 de la Constitution).

Ils se sont attaqués à la République, à son unité et à son intégrité territoriale. Alors même que l’Accord dont ils se prévalent pour s’opposer à la 4e République consacre en son article 1er le «respect de l’unité nationale, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’Etat du Mali, ainsi que de sa forme républicaine et son caractère laïc» ; le «rejet de la violence comme moyen d’expression politique et le recours au dialogue et à la concertation pour le règlement des différends» ; le «respect des droits de l’Homme, de la dignité humaine et des libertés fondamentales et religieuses» et la «lutte contre le terrorisme, le trafic de drogues et les autres formes de criminalité transnationale organisée».

Ils se sont opposés à la volonté souveraine de l’Etat du Mali en demandant à travers leur fameux Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD), le renouvellement du mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée pour la stabilisation au Mali (Minusma) alors même que le Mali exigeait son retrait le 16 juin dernier.

Que veulent-ils ? L’escalade, la confrontation, la guerre… qu’ils appellent guerre de libération de la domination du sud sur le nord. Que faire ? Continuer à s’aplatir, à encaisser au nom de la cohésion et de l’unité de la nation, tolérer les enfants gâtés de la République au nom de la fraternité et de la malianité ?
Cela fait un mois jour pour jour ce mardi 10 octobre que les délégués de la CMA ont quitté Bamako parce qu’ils ne se sentaient plus en sécurité, parce qu’ils n’y avaient plus de raison de rester et déclaré le début des hostilités, pour ne dire la guerre, contre le Mali. Le lendemain, ils attaquent les FAMa aux abors de Ber…
Malgré toutes sortes d’alliances contre-natures avec les terroristes, l’armée malienne n’a perdu aucune base, aucune garnison, aucune ville. Les FAMa n’ont été chassées d’aucun de leurs camps, aucun de leurs camps n’a passé sous le contrôle des terroristes pendant une journée, aucune ville malienne n’a été contrôlée par les terroristes pendant une journée.
La République a le dos large. Pour autant, pour autant… Elle ne peut et ne doit accepter que ses forces armées et de sécurité soient chassées d’une partie de son territoire. Faut-il faire la guerre pour Kidal ? « Paris vaut bien une messe » et que ne ferait Paris pour les beaux yeux de la belle Hélène ? Au nom de l’unité et de l’honneur de la République et de la Nation, Kidal doit revenir enfin dans le giron malien, quel qu’en soit le prix. Il y va de l’honneur de ces hommes et femmes qui se battent depuis 10 ans, de la mémoire de tous ceux qu’ils ont enterré ; il y va de notre orgueil et de notre fierté de Maliens ‘’horonya ni danbé tigi ya la’’.

LA REDACTION

Info Matin

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