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Kidal : fin d’une décennie de cauchemar

Le mardi 14 novembre 2023, la base arrière des séparatistes du Nord du Mali est revenue par la force dans la république après une semaine d’intenses opérations stratégiques des Forces Armées Maliennes (FAMa). Cela a, de facto, mis fin à un long mythe comme cause de l’insécurité au Mali.

Mois de Mai 2013, novembre 2023, fin d’un cauchemar vieux de plus d’une décennie au Mali. Pour la première fois, l’armée malienne remet pieds dans la ville stratégique de Kidal sans escorte Onusienne et sans autorisation préalable depuis la fameuse opération Serval du 13 janvier 2013 ou la France est arrivée au Mali en pompier pour stopper l’avancée fulgurante du MNLA et ses alliés terroristes d’Ansar Dine, du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et autres sur Bamako. Après avoir évacué, à l’époque, Tombouctou et Gao, l’armée française a pris position à Kidal le 30 janvier 2013 avant d’interdire, trois mois plus tard, à l’armée malienne de pénétrer dans cette partie du territoire de son pays. Depuis, Kidal servait de base arrière aux séparatistes du MNLA et tous leurs alliés terroristes et narcotrafiquants qui s’adonnaient à tout genre de violence et d’actes de vandalisme des symboles et du drapeau national du Mali. Cela, au vu et au su, non seulement de la France, mais aussi de la mission onusienne (Minusma) qui l’a remplacée un peu après malgré la signature en 2014 d’un accord de paix et de réconciliation (Accord d’Alger) qui reconnaît l’intégrité territoriale du Mali. Depuis le mardi 14 novembre dernier, ce blocus n’est plus qu’un triste souvenir, car l’armée a repris de force le contrôle de la totalité de cette huitième région administrative de la République du Mali. Résultat de la Montée en puissance de l’armée ou fin d’un complot extérieur de plusieurs années contre la nation malienne ? En tout cas, les forces armées maliennes (FAMa) sont gaillardement rentrées ce mardi sans conditions et ont ramené de force les insoumis dans le giron de la république du Mali. Une gloire qui aurait pu être sans nulle doute celle de la paix et de tous les enfants du Mali si et seulement si les ex, ex-rebelles avaient su gérer leur ego sur l’inutile question de la rétrocession des emprises de la Minusma au profit des acquis de l’Accord d’Alger. Hélas, que de temps perdu, que d’efforts anéantis, que de morts et de souffrance de trop pour les habitants de Kidal quand même bien que l’Accord demeure toujours valable, car aucune des parties, ni le gouvernement ni les mouvements signataires n’ont mis fin à leur participation à l’Accord pour la paix et la réconciliation national issu du processus d’Alger. Certes, le document en l’état était difficilement applicable d’où l’expression « application intelligente de l’accord » qui avait eu, il faut le reconnaître, des avancées notoires comme par exemple la mise en œuvre d’une partie du processus du désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR), la participation dans la gestion des affaires publiques, notamment au sein du gouvernement et du Conseil national de transition (CNT) des représentants des mouvements armés, le nouveau découpage administratif et territorial qui tient compte de certaines doléances des séparatistes, la révision constitutionnelle qui tient compte d’autres, l’institutionnalisation des autorités intérimaires. La liste n’est pas exhaustive. Malgré cela, il faut reconnaître que efforts restaient encore à faire, mais cette question aurait pu être régler par d’autres moyens, notamment autour de la table surtout que l’Accord lui-même en question a laissé, selon des experts sur la question, des marges pour sa propre relecture.

Issa Djiguiba

Source : LE PAYS

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