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Kayes : Un réseau de voleurs de véhicules démantelé

Ils formaient un groupe bien organisé dans la vente de véhicules dérobés à Bamako. La police de la cité des Rails a mis fin à leur sale besogne

 

Ce réseau de voleurs de véhicules défrayait la chronique depuis un bon moment à Kayes. Selon nos sources, les voleurs de véhicules dont il est question formaient un réseau dont les membres étaient dispersés entre Bamako et la cité des Rails. Partant d’un certains nombres de constats, s’il faut croire nos sources, tout laisse à croire que les malfrats s’emparaient des véhicules à Bamako pour les acheminer à Kayes. Là, le butin est à la limite bradé, car les receleurs qui ne manquent jamais de preneurs, cèdent leurs marchandises, à des prix qui défient toutes concurrences.

Curieusement, dès que les receleurs leur proposaient les véhicules, les éventuels clients sautaient sur l’occasion sans réfléchir au pourquoi ces véhicules étaient aussi moins chers.
Le phénomène avait pris une ampleur dans la cité des Rails au point que les policiers ne pouvaient rester sans réagir. Alertés, ils veillaient et attendaient une occasion propice pour sévir et mettre hors d’état de nuire ceux qui seraient impliqués dans ces vols. Au commissariat de police du 2è arrondissement qui a révélé l’affaire, le commissaire principal, Moustapha Diakité est formel. Tout est parti d’un taxi « Mercedes 190 » qui a été volé à Bamako, puis vendu à Kayes dans des conditions très douteuses.

La découverte a été faite le 1er mai dernier aux environs de 14h30. Ce jour-là, MD, un transporteur était de passage à Kayes, en provenance du Sénégal. Par un simple fait du hasard, il est tombé sur un véhicule représentant les mêmes caractéristiques que celui d’un de ses amis répondant au nom de A.L qui résidait pourtant à Bamako. Instinctivement, selon notre source, il a pris le véhicule en filature. MD voulait savoir deux principales choses. Primo, il voulait savoir si réellement le taxi en question était bel bien pour son ami A.L de Bamako. Secundo, le cas échéant, il voulait comprendre en détails les raisons de sa présence dans la circulation à Kayes.

MD a ainsi discrètement filé le taxi jusqu’au niveau du 1er pont de la cité des Rails où des policiers se trouvaient en faction. Il a sollicité le concours de ces agents pour l’aider à intercepter le conducteur du véhicule, au besoin, l’interpeller pour qu’il s’explique. Une fois informés, les policiers n’ont pas perdu de temps pour s’exécuter. Le conducteur du taxi suspect a été interpellé, puis identifié comme un certain AD. Il a été conduit au commissariat de police pour qu’il s’explique sur la provenance du véhicule qu’il conduisait à Kayes.

Chez les policiers, AD a été auditionné durant plusieurs dizaines de minutes. Surpris d’être interpellé en pleine circulation, alors qu’il cherchait des clients, le chauffeur n’est pas allé avec le dos de la cuillère. Il a clairement dit qu’il n’est qu’un simple employé d’un certain MK à qui appartiendrait le taxi. Avec ces bribes d’information en leur possession, les éléments de la Brigade de recherches ont rapidement cherché et déniché MK pour l’amener dans leurs locaux pour des besoins d’enquêtes. Mais en allant, MK s’est fait accompagné par SK, un de ses frères qui serait également un collaborateur.

Auditionné, SK confirme qu’il est effectivement un employé de son frère MK qui l’a chargé de vendre des pièces détachées de voiture dans sa boutique. Durant son audition, sans le savoir, ce suspect a littéralement chargé son employeur MK. Il a expliqué que celui-ci a acheté le véhicule concerné à Bamako avec AK, actuellement en détention à la Maison centrale d’arrêt de Bamako pour son implication dans plusieurs cas de vols de véhicules dans la cité des Trois caïmans. Comme pour ne rien arrangé pour son employeur devant les policiers, SK précise avec force détails que celui-ci a l’habitude d’acheter des véhicules avec AK, dans de conditions peu orthodoxes.

MK a été ainsi lâché par son frère et collaborateur entre les mains de la police. Pendant son audition, il ne pouvait pas nier les faits. Il a décidé de collaborer avec les policiers pour faciliter la suite des enquêtes. C’est ainsi qu’il a confirmé avoir acheté quatre autres véhicules de provenance douteuse avec AK. à ses dires, ce dernier lui vendait des véhicules sans le moindre document. Par la suite, les policiers ont enquêté et tombé sur deux autres individus, dont un mécanicien garagiste, tous impliqués d’une manière ou d’une autre dans le vol et le recel de véhicules.

Finalement, la police de Kayes était convaincue qu’elle avait en face d’elle un véritable réseau de voleurs de véhicules qui avait ses ramifications à Bamako. Ainsi, les bandits ont tous été déférés au parquet du Tribunal de grande instance de Kayes.

En parallèle, la police a retrouvé cinq taxis, tous acquis dans des conditions douteuses, et toujours avec une implication du principal suspect. Celui-ci avait mis d’autres engins du même type en pièces détachées pour d’autres fins avant son arrestation.

Bandé Moussa Sissoko
AMAP/Kayes

Source : L’ESSOR

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