Le président de la Commission défense et sécurité et non moins fils du président de la République, Karim Keïta semble souffler le chaud et le froid. Après sa boutade ratée dans l’affaire des hélicoptères cloués au sol, c’est une grosse couleuvre qu’il a avalée de la justice dans le procès en diffamation contre deux journalistes.
Cité dans plusieurs affaires qui défraient la chronique au Mali, Karim Keïta est indexé par les populations. Si certains continuent en son élection comme président de cette commission hautement stratégique pour la défense et la sécurité du pays. D’autres voient lui un homme peu discret qui se mêlerait de tout. C’est dans cette atmosphère de suspicion qu’il vient encore donner de la matière à la rue.
En effet, accusé à tord ou à raison dans l’affaire de la disparition du confrère Birama Touré, il a décidé de sortir de sa réserve pour se défendre dans une interview exclusive accordée à un confrère de la place. Dans cet entretien, le député élu en commune II du District de Bamako se dit blanc comme neige dans cette affaire. Et, il évoque le mot ‘’élimination’’. Une nouvelle expression qui jusqu’à ce niveau de l’enquête n’a été prononcé par personne. Il n’en fallait pas plus pour attirer les regards de plus d’un sur lui dans cette affaire. Comme si cela ne suffisait pas, Karim Keïta s’est autorisé une petite virée matinale chez les familles fondatrices de Bamako (famille dont est issue le fameux Birama Touré). Sur les réseaux sociaux, il s’est affiché avec le patriarche avant d’indiquer que lors de sa visite, il n’a pas été question de la disparition de Birama Touré. Les fondateurs de Bamako n’ont pas mis du temps pour organiser une conférence de presse où leurs porte-paroles ont indiqué qu’il a bel et bien été question de Birama Touré. Et même qu’il avait été demandé au député de les aider dans les recherches de leur fils.
Comme quelqu’un qui a perdu la baraka des cieux, le même Karim Keïta participe en France à un colloque sur la présence de ‘’l’opération Serval’’ muée depuis en ‘’Force Barkane’’. Devant, une assistance composée de maliens résidents dans ce pays et autres chercheurs, le président de la Commission défense confirmé les propos que son paternel de président de la République avançaient dans les colonnes de Jeune Afrique, une semaine avant, selon lesquels, les deux hélicoptères Puma achetés à hauteur de plusieurs milliards de F CFA ne vole plus. Il ajoute qu’avant ils marchaient mais par la suite, ils sont cloués au sol faute d’entretien. Il va jusqu’à insinuer qu’il aurait eu erreur sur la marchandise de la par de la société française de l’aéronautique ‘’Airbus’’.
A Bamako comme ailleurs, ces propos ont sonné comme une insulte à l’endroit du peuple et à la mémoire des victimes civiles et militaires tombées dans le Nord et le Centre. Aussitôt, les réactions ont fusé de partout. Ces amis et services de communication ont tenté vaille que vaille de positiver les propos de Karim Keïta. Mais c’était sans compter avec la détermination des maliens qui ne les ont laissé aucune chance. Ils étaient nombreux qui estimaient qu’il a raté une bonne occasion de se taire, surtout en sa qualité de président de la commission défense et sécurité. Selon eux, en sa qualité de président de cette commission parlementaire, il a tous les moyens de diligenter une enquête parlementaire pour situer les responsabilités dans ce qu’il a qualifié de « tromperie » de la part de la société française, au lieu de discourir de façon hasardeuse. D’autres plus acerbes vont jusqu’à soupçonner le régime d’avoir détourner l’argent destiné à la Loi de programmation et d’orientation militaire (LOPM).
A peine, ce gros nuage fini de se dissiper, revoilà Karim Keïta qui avale une grosse couleuvre devant la justice dans l’affaire Birama Touré où il a cité deux confrères en diffamation. En première instance, la justice a estimé que la plainte du fils du président de la République ne tient en rien.
C’est la deuxième fois, que Karim Keïta mord la poussière devant la justice en diffamation contre des confrères.
Ces multiples procès et sorties les plus hasardeuses les unes que les autres, le capital sympathie des maliens s’est effrité et fait de Karim Keïta, le plus mal aimé de la République. Il passe désormais aux yeux de ses concitoyens comme Karim Wade ou le fils bling-bling du président Equato-guinéen.
Pour sûr, acculé et assailli de tout part, Karim ne sait plus donner de la tête. En attendant, sa prochaine bourde pour alimenter les débats au Mali, il fait l’objet de la risée de toute la République.
Dieu veille !
Harber MAIGA
Source: Azalaï-Express