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« Kadhafi », « Lassidan » : ces surnoms que les chefs de famille portent sans (jamais) s’en rendre compte

Selon notre blogueuse, chaque chef de famille a un surnom, qui lui est attribué en fonction de son tempérament, son humeur ou son physique. Il peut être laudatif comme ironique, et sert de code aux membres de la famille.

 

 

« J’appelle mon mari ‘bébé’, parce que bien avant d’être mariée je lui ai attribué ce nom affectif, confie Mme Coulibaly. Alors, je n’ai pas cru nécessaire de changer ce surnom une fois la bague au doigt. Et c’est devenu une habitude. Souvent je le dis publiquement, les gens me regardent d’un mauvais œil, mais je ne prête pas attention. »

Les femmes, dans nos familles, avaient l’habitude de surnommer leurs époux en signe de respect envers les patriarches. Et ces noms étaient entre autres « kôkê », « Sotigui », « Moussa fa », « Ba Coulou », « Ba Diallo ». Des noms significatifs qui faisaient que le chef se sentait responsable quand on l’appelle.

Avec le temps, ces appellations ont laissé place à des surnoms comme  « bébé », « mon cœur », « ma vie », jugés pas trop « respectueux » vis-à-vis de la belle famille qui les voit d’un œil critique.

Monsieur « A plus tard »

Par ailleurs, avec l’évolution, les enfants se sont invités dans la danse et attribuent les surnoms en tenant compte de certains critères tel que le tempérament, l’humeur et le physique parfois. « Kadhafi » ou «Lassidan» sont attribués aux chefs de famille autoritaires. «Inspecteur Derrick», c’est le sobriquet du père qui fouine trop, surveille de près les faits et gestes des membres de sa famille…

« Nous avons surnommé notre père à travers son comportement qui consistait à changer de chaîne de télévision chaque minute. Alors on l’a surnommé ‘DJ’. On l’appelait également ‘A plus tard’, car c’était son expression favorite. Chaque fois qu’il sortait ou rentrait, il disait ‘à plus tard’. Ce qui lui a valu les deux surnoms », confie, en souvenir, une connaissance dont le père est malheureusement décédé.

« Surnom débile »

Ce qui est marrant, peu de parents savent qu’ils portent de tels sobriquets. Sinon les «Ben Laden», qui suscitent la peur bleue dès qu’ils mettent pied en famille, se seraient bien vengés !

Konaté est un chef de famille « free », qui a toujours prôné la communication avec sa famille. Il n’y a pas de sujet tabou chez lui. « Un jour je voulais faire la sieste, pour ne pas rater mon rendez-vous de 16 heures, raconte-t-il avec un sourire contagieux. J’ai demandé à ma fille ainée de me réveiller une heure en avance. Elle a passé le message à sa benjamine en sortant. Voici le message : ‘’Gros pain dit de le réveiller à 15h, n’oublie pas car je sors de ce pas pour aller à la fac’’. C’est en ce moment que j’ai appris que mon surnom était ‘gros pain’. Alors, j’en ai ri car c’est un surnom débile. Mais après, j’ai compris qu’elles se sont référées à mon physique pour me l’attribuer.»

Toutefois, la liste n’est pas exhaustive. Et il faut reconnaitre qu’il y en a qui ne font pas forcement rire. Ils sont même irrespectueux : «Le fou» ou «Chien méchant».

Source : Benbere

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