Les responsables du Collectif pour la Défense de la République (CDR) étaient face à la presse, le jeudi 6 avril 2023, à la Maison de la Presse du Mali (Bamako) pour exprimer leur ras-le-bol face à l’arrestation de leur guide, Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath, le 13 mars 2023 par le tribunal de la commune IV du district de Bamako. Cette conférence de presse était animée par Me Mohamed Aly Bathily, ancien ministre de la justice, avocat de Mme Sidibé Rokiatou Doumbia dite «Madame vie chère» et de Ras Bath, en présence du secrétaire administratif du CDR, Aliou Touré, des responsables des partis politiques et d’associations et d’autres personnalités. Au cours de cette conférence de presse, les responsables du CDR ont exigé la libération immédiate de Ras Bath et de Rose Doumbia. Ils comptent mener des actions d’envergures pour avoir gain de cause.
«Le constat est alarmant et très inquiétant. Le Mali tend-il à nouveau vers une dictature ? Tout porte à croire que oui. Et le Collectif pour la défense de la République (CDR) ne comprend pas l’acharnement des autorités de la Transition contre leur Guide porte-parole qui est à son 3ème arrestation. Sa première arrestation extrajudiciaire est intervenue le 21 décembre 2020 par la sécurité d’Etat et puis incarcéré à la Maison centrale d’arrêt de Bamako (MCA). Ras Bath sera ensuite arrêté en mai 2021 pour « outrage à magistrat ». Le Guide porte-parole du CDR vient d’être encore arrêté le lundi 13 mars 2023 pour « simulation d’infraction » pour avoir dénoncé haut les circonstances étranges de la mort de Soumeylou Boubèye Maïga que beaucoup murmurent plus bas. Déjà, sous mandat dépôt avant son jugement prévu pour le 13 juin prochain, Rasta est encore inculpé et placé sous mandat de dépôt par le parquet de la commune IV avec trois nouveaux chefs d’accusation », révèle le communiqué de presse du Collectif pour la défense de la République (CDR) suite à la 3ème arrestation de son Guide porte-parole Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath. Le même communiqué indique que Mme Sidibé Rokiatou Doumbia dite « Madame vie chère » séjourne actuellement à la maison d’arrêt de ” Bollée” parce que tout simplement elle a dénoncé la cherté de la vie. Selon le secrétaire administratif du CDR, Aliou Touré, les arrestations comme méthode de gestion de l’Etat conduisent à l’impasse. Elles sont de nature, souligne-t-il, à alourdir d’avantage le climat politique et social du Mali en proie à une crise sans précédent de son histoire. « Que les autorités de la Transition sachent que notre Peuple ne renoncera jamais aux libertés acquises de haute lutte depuis le 26 mars 1991. La défense de la liberté, le respect de l’état de droit ainsi que les droits de la personne doivent être défendus en premier lieu par les tenants du pouvoir, car ils constituent une précaution préventive pour tous. Le CDR condamne vigoureusement ces arrestations, car les déclarations de Rasta devaient servir de piste pour enclencher une véritable enquête sur ces circonstances évoquées, tirer les conséquences judiciaires et politiques ; exprime sa solidarité à Rose et à son Guide porte-parole Ras Bath ainsi qu’à tous ceux qui ont été victimes de cette approche violente de la Transition malienne; exige la libération immédiate de Rasta et de Rose et le respect de tous leurs droits ; invite les tenants du pouvoir à prendre les mesures qui s’imposent pour faire cesser ses pratiques de terreur d’une autre époque », conclut le communiqué de presse du CDR.
Quant à Sidi Sissoko, un des conférenciers, il a souhaité la fin de l’injustice et de la vie chère au Mali. Pour le conférencier principal, Me Mohamed Ali Bathily, il a remercié Me Kassoum Tapo pour la défense de son fils Ras Bath. Selon lui, la liberté d’expression est un droit constitutionnel. Avant d’ajouter que la déclaration que Ras Bath a faite à la conférence nationale de l’Asma-CFP n’est pas une « simulation d’infraction ». En outre, il dira que le CDR auquel Ras Bath est membre n’est pas une « association de malfaiteurs ». Par ailleurs, il a invité le procureur à exhiber la preuve d’ « offense au chef de l’Etat ». Selon Me Bathily, le jour du procès, le 13 juin 2023, sera déterminant. Pour lui, il y aura des arguments solides.
Répondant aux questions des journalistes, le conférencier, Me Bathily, a fait savoir que la présomption d’innocence devrait être respectée par le procureur. A défaut d’avoir gain de cause, à savoir la libération de Ras Bath, il n’exclut pas de saisir d’autres juridictions nationales ou internationales. Quant à Aliou Touré du CDR, il a signalé que des actions d’envergures sont en vue pour obtenir la libération de Ras Bath.
Aguibou Sogodogo
Source : Le Républicain