La journée mondiale de l’aide humanitaire  a été célébrée le 15 août à travers une conférence de presse à l’hôtel Kempiski de Bamako. Organisée par la communauté humanitaire, cette activité  a été animée par  la coordinatrice humanitaire résidente des Nations unies au Mali, assistée par le ministre de la Solidarité et de l’action Humanitaire et la chef du bureau OCHA.

« Les civils ne sont pas une cible ». Tel est le thème cette année de la journée mondiale de l’aide humanitaire célébrée le mercredi, avant la date retenue du 19 août. Cette anticipation n’enlève en rien à cet évènement sa substance. L’objectif est de  rendre hommage aux 22 personnes tuées dans l’attentat  du 19 août contre les bureaux des Nations Unies  à Bagdad et par extension à tous les travailleurs humanitaires.

Au Mali, la situation humanitaire ne cesse depuis  2013 de se détériorer. Les violences et les exactions dans le nord et centre du pays ont contraint les populations à une vie de délabrement, de déplacement et de souffrance. Face à cette situation,  les humanitaires en dépit de moyens limités tentent de répondre aux besoins des populations, souvent à leur risque.

L’initiative donc, cadre bien avec la circonstance. « Ce thème vise à rappeler à tous que dans les situations  de conflit, les civils, y compris les humanitaires, ne doivent pas être une cible », indique Mme Mbaranga Gasarabwe, coordinatrice humanitaire des Nations Unies au Mali. L’occasion est un moment de « pensée envers ces personnes dont la vie et la dignité doivent être protégées par les parties en conflit », souligne la coordinatrice, estimant que « les attaques en direction des humanitaires et des infrastructures sociales de base freinent l’assistance et provoquent des retards dans la fourniture de l’assistance humanitaire ».

Pour Mme Ute Kollies, chef du bureau OCHA, le pays a urgemment besoin  de l’aide humanitaire. « Le Mali n’est pas sur la une en ce qui concerne la crise humanitaire, alors que nous  avons 5 millions 200 mille personnes qui ont un besoin aigue », a-t-elle regretté.

La situation d’insécurité dans ces parties du pays a contraint les populations à des déplacements à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Dans leur mission d’assistance, le contexte n’est pas toujours favorable aux interventions.  Depuis octobre, la communauté humanitaire dénombre 9 humanitaires  tués, 33 blessés et 7 autres kidnappés. Face à cela, Hamadoun Konaté, ministre de la Solidarité et l’action Humanitaire réagit. « L’objectif est faire cesser  les souffrances et la peur endurée par les civiles en zone de conflit », dit –il déplorant « des épisodes qui laissent des traces » sur les victimes. Selon lui, le gouvernement continuera à réserver une place importante à la  réponse  tout en renforçant des initiatives pour les résiliences des communautés.