Une nouvelle loi en Iran pourrait autoriser la vente d’organes des condamnés à mort pour la transplantation mais à condition qu’ils donnent leur accord avant leur exécution.
Sous la direction d’Ebrahim Raeesi, le nouveau chef de la magistrature iranienne, un article de la législation pénale qui a été inclus dans le droit pénal stipule que « Si un condamné offre volontairement son organe avant ou après son exécution et qu’aucun obstacle médical ne se présente, le juge peut l’approuver en coordination avec le ministère de la justice et le bureau du Coroner ».
L’Association iranienne des chirurgiens a fermement condamné cette décision, la qualifiant « d’extrêmement préoccupante, préjudiciable à la profession et au prestige de l’Iran aux yeux du monde civilisé ».
Le professeur Ali Jafarian, de l’unité de transplantation hépatique de l’hôpital Khomeini de Téhéran, également membre de l’American Society of Transplantation, a déclaré à l’agence de presse semi-officielle ISNA qu’aucun chirurgien spécialiste en Iran ne serait prêt à suivre la loi parce qu’elle « est immorale et contre toutes les valeurs de la profession ».
« Toute personne condamnée à mort ne serait pas dans un état d’esprit sain d’offrir ses organes volontairement à moins d’y être sous une pression immense », a déclaré le Dr Jafarian.
« Les membres de notre association de chirurgiens ne respecteront jamais cette loi », a-t-il ajouté.
Il existe un grand marché en Iran pour les transplantations d’organes en raison du grand nombre de patients atteints de maladies rénales, cardiaques et hépatiques dans ce pays. Des milliers de personnes des pays arabes visitent également l’Iran spécifiquement à cette fin, dépensant des millions de dollars dans les cliniques privées iraniennes.
Katayoun Najafizadeh, directeur de la Société iranienne des dons d’organes, a déclaré que plus de 25 000 patients iraniens, sur une population de 81 millions d’habitants, sont en attente pour une greffe, mais l’année dernière, seuls 926 organes, provenant principalement de victimes d’accidents de voiture, ont été mis à disposition des hôpitaux spécialisés du pays.
Cette pénurie a conduit à l’émergence d’un marché illicite où de nombreuses personnes pauvres annoncent ouvertement la vente d’un de leurs reins à ceux qui en ont besoin pour aussi peu que 360 dollars.
Le seul pays au monde qui utilisait les organes des prisonniers exécutés était la Chine, qui a interdit cette pratique en 2015.
Source : middleeastobserver