Le discours du soldat Goïta sera celui d’un roi, ce lundi 7 juin, devant un parterre de hauts cadres maliens et peut être internationaux.
Le peuple doit s’attendre à une redite du discours d’investiture de Bah N’DAW de septembre 2020. Les enjeux, le contexte et les réalités sociopolitiques sont restés intacts après 9 mois de Transition. C’est dire que Assimi reprend la main pour gérer une transition axée sur les élections transparentes de février 2022, la justice pour les victimes des massacres de juillet 2020 et la lutte contre la corruption.
Dans la pénombre des prises de parole publics de Assimi Goïta, l’on s’est vite rendu compte de son mal-être et de son malaise dans cet exercice. Tel le Roi Georges VI, le Colonel est hésitant. Sa lecture saccadée donne une impression, nous espérons trompeuse, d’une moindre maîtrise des codes de la gouvernance et parfois de la langue française. Tel le Roi Georges VI, il ne faudra pas lier ce débit de parole hésitant à la personnalité « imperturbable » du Vice-président, devenu chef de l’Etat. Il dégage
Quant au discours dans le fond, préfigurons qu’il reprenne les aspirations du peuple et dans ce cas, le Colonel aura-t-il les moyens et parfois la volonté de tabler sur tous les angles du M5-RFP, dont le premier responsable est pressenti Premier ministre ? Par exemple, sur les enquêtes en lien avec les événements des 10, 11 et 12 juillet 2020, le Chef de l’Etat n’aura pas la main libre vu qu’il a tendance à céder à ses amis de l’ex-CNSP, qui peuvent pour des raisons objectives et subjectives lui intimer l’ordre de mettre en sourdine ce dossier.
Face aux retraits des partenaires aux développement multilatéraux et bilatéraux, le nouveau Chef de l’Etat doit aussi faire montre d’ingéniosité pour ne pas avoir à subir l’ire et être victime de l’hydre de Lerne, ce serpent aux deux têtes qui repoussent après avoir été coupées.
Le Mali est le pays des trois fronts (front militaire, front politique et front social) qui nécessitent un parfait équilibre pour donner le sentiment d’une certaine stabilité. Chaque déséquilibre est géniteur d’une nouvelle tête du serpent de mer à couper.
Le Roi, en recevant ses attributs, devra, dès cette prise de parole qui entame son mandat de neuf mois, donner des assurances à la Nation sur sa capacité à mener le combat. Ce discours sera suivi de la fin d’un long suspens à savoir la nomination du Premier ministre. Choguel Maïga est le préposé au poste mais sait-on jamais.
Y.KEBE
Source: BamakoNews