Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Institutions parallèles au régime d’Assimi Goita : Sur les traces de Ainea Ibrahim Camara

Les ambitions du panel des Démocrates maliens rappelle une action similaire enclenchée au lendemain des ANR. Est-ce à dire que ce sont des fanfaronnades politiques ou que le pouvoir militaire n’a pas retenu les leçons ? Le plan de transition civile ne date pas d’aujourd’hui. Après les ANR, qui étaient censées être la posologie en décembre 2021, l’opinion verra un compatriote de la diaspora hausser le ton.

Ainea Ibrahim Camara, puisque c’est de lui qu’il s’agit, avait désavoué les concertations faites et refusait toute prolongation annoncée de la transition. Une démarche qui l’avait conduit à lancer un processus de création d’un gouvernement d’union hors du Mali. Sa sortie avait d’ailleurs provoqué des secousses diplomatiques avec un pays voisin où il se serait établi à l’époque. Seulement voilà : après le Dialogue inter malien, l’histoire se répète avec le panel des Démocrates maliens. Alors qu’Ainea semblait esseulé et n’avait pas le soutien des acteurs politiques qui sont restés muets, cette fois-ci la donne est tout autre car des leaders, à l’image d’Ismael Sacko du PSDA, sont partants. D’ailleurs, la journée du samedi dernier fut mise à profit par les compatriotes dissidents pour mettre en place leur organe législatif. À l’instar de M Camara, qui avait fait son adresse à la nation et même affiché l’imminence d’un cabinet ministériel. On voit bien que l’histoire se répète et cela devient inquiétant. Pas que ces initiatives de compatriotes estimant avoir leurs raisons soient fondées ou pas, mais la réédition d’une transition civile. Au lendemain des assises nationales et maintenant le Dialogue inter malien, s’enchaînent des velléités de gestion du pouvoir pour avoir ” trop vu les affaires “. Ce qui rappelle les dénonciations par la CEDEAO, en 2022, d’une relégitimation du pouvoir après les 18 mois actés après août 2020. Divergences ayant finalement conduit aux sanctions encore qualifiées ” d’illégales” et ” inhumaines ” par les barons du pouvoir. Si l’instance régionale semble forclose avec la création de l’AES, il va sans dire qu’il y a problème. Notamment celui du consensus même si aucun pouvoir ne peut aussi satisfaire tous les caprices de l’arène politique. L’histoire s’est pourtant répétée alors que la Transition est sortie depuis des sanctions et a formellement épuisé les 24 mois gagés par les rois de Kati. Au-delà du panel des Démocrates maliens ou de Mister Camara (qui est passé à autre chose), des pans entiers de l’opinion semblent défavorable aux conclusions du Dialogue Inter-Maliens. La crise des partis politiques suspendus avant l’ouverture de l’étape communale et l’absence remarquée des mouvements armés du Nord sont des indicateurs concrets. L’absence de certains anciens présidents dont Alpha Oumar Konaré en dit long sur un processus qui aura été un bis répétita des ANR dont les recommandations sont encore énoncées en Mai 2024. Un éternel recommencement sur les défis alors que rime la continuité des 5 colonels qu’on pourrait bien appeler les 6 généraux. Au régime transitoire de se remettre en cause car, malgré les sorties infinies des soutiens dans les médias, le temps semble donner raison aux mécontents avec ces diverses répétitions dans les faits et les recommandations.

L’heure est venue de faire le point de la politique générale, dans un contexte où le plan d’action gouvernemental sera bientôt épluché par les députés nommés : ils pourraient bien retirer leur confiance au Premier ministre qui est finalement à la croisée des chemins, à l’image de ses employeurs finalement partis pour rester.

I KEÏTA

MALI : Le panel des Démocrates annonce la rupture avec la Transition

C’est par le biais d’un communiqué, il y une semaine environ, que ce mouvement composé d’acteurs opposés au Dialogue Inter-Maliens a annoncé l’installation imminente de nouvelles institutions. Deux annonces ont été faites dans ce sens, au soir du samedi dernier.

Si la réaction des partis politiques opposés à la Transition juste après les récentes assises était prévisible, nul ne s’attendait à pareil cas de figure. Le panel des Démocrates maliens, mouvement basé en Europe, est rentré dans la danse lui aussi en fustigeant les recommandations. Entré autres griefs retenus figurent la réduction du nombre des partis politiques, la prolongation de la transition malienne 2 à 5 ans et la candidature du Colonel Assimi Goita. Une ” mascarade” selon ledit mouvement, qui dénonce la violation de la Charte de la transition en ses articles 1 et 9 qui impose une neutralité au gouvernement de transition dans le jeu électoral. Autrement dit, aucun membre de l’Exécutif ne peut postuler à et prendre part aux élections locales. Les acteurs politiques et mouvements convergents sont par ailleurs invités à rallier la cause avec en toile de fond la constitution d’un gouvernement transitoire en exil contre la dictature et pour rétablir la souveraineté populaire au nom de l’ordre constitutionnel. C’est ainsi qu’un parlement civil et un gouvernement d’union nationale étaient annoncés ce samedi 18 Mai 2024, lors d’une assemblée qui fut “diffusée en ligne”. L’organe législatif comprendra une assemblée citoyenne et un Sénat coutumier tandis que l’exécutif comprendra 7 membres désignés par le Parlement. Plus de 100 compatriotes étaient en ligne pour ce tournant où le panel des Démocrates du Mali a désigné un certain Adama Traoré aux commandes du Parlement citoyen. Il serait l’initiateur de la transition civile en exil et fera bientôt prévaloir ses attributions de nomination du gouvernement. L’organe législatif qu’il conduit a désigné pour ce faire Mohamed Ag Ahmedou comme secrétaire général du futur Gouvernement, qui doit mener les consultations pour choisir les membres de l’exécutif en gestation. Si le panel des Démocrates maliens prévoit une durée de 5 ans à ce régime annoncé, il entend choisir un chef d’État honorifique qui sera désigné parmi les Sénateurs. Enfin un général d’armée sera désigné par le Parlement afin de mener la lutte contre le terrorisme : il fera office de chef d’État-major. La concrétisation des annonces faites sera l’occasion de défier le procureur de la République en mettant en avant ” la mobilisation massive des citoyens venus de tout le Mali ” selon le communiqué final. Les rois de Kati font face à une fronde similaire à celle de 2022 avec un certain Ainea Ibrahim Camara qui est désormais perdu des radars.

I. KEÏTA

Source : Le Témoin

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance