Arrêtés dans la nuit du 16 au 17 juin 2018 par les éléments de la Gendarmerie de Toukoto, Sékou Diallo et cinq présumés complices, auxquels une terreur était attribuée dans la région de Kayes, ont pu bénéficier d’une liberté provisoire, la semaine derrière.
Revenons aux faits. En effet, à la suite d’une opération de braquage le chef de ce groupe présumé terroriste, M. Diallo, un commerçant âgé d’une cinquantaine d’année, résident de ladite localité, essuie une blessure de la part de sa victime, un touareg de la même contrée, le Kaarta. En partance pour des soins dans un CSCOM de la place, il est arrêté par les habitants de ladite localité qui l’ont remis à la Gendarmerie de Toukoto. Après les interrogatoires du juge d’instruction, ils ont été, lui et sa bande supposée, transférés à Kita. La présomption court malgré tout, même si de sources locales soupçonnaient ledit gang, dirigé probablement par Sékou Diallo, d’être à la solde du Front de libération du Macina d’Amadou Kouffa, auquel il pourrait servir de relais de renseignement et d’enrôlement dans la zone, de ravitaillement en liquidité. Il se susurre par ailleurs que le même Sékou Diallo avait des liens avec la bande qui semait la terreur sur l’axe Bamako-Kayes.
Mais la présomption d’innocence plane comme l’épée de Damoclès sur les autorités judiciaires de Kita pour qui M. Diallo n’est pas le principal cerveau du gang et de la terreur qui règne sur la région de Kayes. Les assaillants du 9 juillet 2018 entre Toukoto et Kita étaient des peulhs, selon le témoignage d’un rescapé approché par nos soins. « Mon malheur a été que quand j’ai vu un des bandits fouiller une dame jusqu’au niveau de ses intimités, j’ai dit en langue peulh que cette pratique était prohibée par nos mœurs et nos croyances religieuses. C’est ainsi qu’ils se sont jetés sur moi et m’ont sérieusement tabassé. C’est grâce aux supplications des autres victimes qu’ils m’ont laissé la vie sauve. C’est là que j’ai compris qu’ils parlaient la même langue que moi », nous a-t-il confié.
Il faut rappeler qu’en deux ans les braquages à main armée ont fait perdre des centaines de millions de nos francs aux pauvres usagers de l’axe Bamako- Kayes et fait perdre la vie à un agent forestier, sans jamais d’arrestations autres que celle de Sékou Diallo et complices.
Cinq mois après, ils viennent de bénéficier d’une liberté provisoire. Une libération célébrée par une fête à Dineanko-Homo où réside l’intéressé.
Si leur arrestation a été un grand soulagement, aujourd’hui, avec cette libération, la population du Kaarta vit avec la crainte d’un retour de l’insécurité dans ladite localité et même de représailles du gang avec comme mode opératoire le braquage sur les axes routiers. Car, comme par coïncidence, avec l’arrestation de M. Diallo, les braquages à main armée étaient devenus des mauvais souvenirs.
Amidou Keita
Le Témoin