Aujourd’hui, le gouvernement doit se préparer pour apporter une réponse adéquate à l’insécurité alimentaire qui plane sur le Mali. Comme chaque année, le Système d’alerte précoce (Sap) a évalué la situation alimentaire et nutritionnelle, à travers le cadre harmonisé dont les résultats d’évaluation ont été validés par les partenaires techniques et financiers. Il s’agit du Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (Cilss) de la Cedeao et de l’Organisation de coopération et de développement économique (Ocde).
Ainsi, cette année, plus de 3,5 millions de personnes sont sous menace d’insécurité alimentaire dont 650 000 en besoins d’assistances alimentaires urgentes. Et ces chiffres risquent d’évoluer durant la période de soudure, de juin à août prochain. Là, ce sont 4,8 millions de personnes, soit 23,84% de la population malienne, qui seront sous menace d’insécurité alimentaire dont 1,1 million de personnes seront en besoins d’appuis alimentaires urgents.
Cette situation est très préoccupante au regard de la pandémie de coronavirus ou Covid-9 qui se propage partout maintenant.
Pour faire face, il urge de procéder à l’achat de 56 000 tonnes de céréales (mil, sorgho, maïs et riz) afin de soutenir les populations en insécurité alimentaire qui seront identifiées, de l’achat de 16 000 tonnes d’aliments bétails en vente subventionnée à 50%. Une manière aussi d’appuyer les agro pasteurs des zones d’élevage.
Ce n’est pas tout. Pour couvrir les besoins en semences des producteurs victimes de l’attaque des oiseaux granivores du Sahel Occidental, il faut 20 tonnes de semence mil et sorgho.
Afin de donner une réponse adéquate à la situation nutritionnelle des femmes enceintes et des enfants dans les zones en insécurité, l’achat et la transformation de 10 000 tonnes de céréales (maïs, mil et sorgho) en farine et semoules est nécessaire. Sans oublier la prise en charge des frais logistiques pour assurer l’acheminement des céréales jusqu’au niveau des communes et des villages bénéficiaires.
Le coût de ces opérations est estimé à plus de 22 milliards de Fcfa dont une contribution de l’Etat à hauteur de 15 milliards de Fcfa. Pour le reste, à savoir 7 milliards de Fcfa, il faut compter sur des partenaires techniques et financiers.
Il est nécessaire de rappeler que certaines localités du Sahel Occidental, à savoir Kayes, Nioro, Diéma et Nara ont été victimes d’attaques des oiseaux granivores et d’insuffisance pluviométrique. Ce qui a engendré une situation d’insécurité alimentaire aigüe dans ces zones. Et certaines zones agricoles du Delta centrale du fleuve Niger ont connu aussi une inondation suite au niveau élevé de la crue qui a submergé les cultures avant leur épiaison. Sans oublier l’insécurité au niveau de certaines régions du Centre et du Nord, notamment Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao et Ménaka.
El Hadj A.B. HAIDARA
Source: Journal Aujourdhui-Mali