La saison des pluies 2018 est exceptionnelle au Mali avec de fortes pluies et la montée des eaux comme facteurs d’inondation, annonce la Protection civile malienne. La montée des eaux est à ce jour à 3.82 m3 dépassant le seuil d’alerte rouge de 3.80 m3 tout au long du lit du fleuve Niger. De Kayes à Taoudénit en passant par Bamako, 131 605 victimes ont été enregistrées sur l’ensemble du territoire national. Le risque d’inondation reste élevé.
L’information a été donnée à la faveur d’un point de presse mardi 18 septembre par le directeur général de la protection civile, colonel Seydou Doumbia. Il était accompagné par le directeur national de l’hydraulique et le représentant de la direction nationale du développement social ainsi que du ministère de la protection civile.
Selon le DG de la protection civile, aucune région n’est épargnée par la crue à cause de fortes pluies qui s’abattent sur l’ensemble du territoire. Les eaux du fleuve Niger qui traverse le Mali montent considérablement causant des inondations sur son lit et en délogeant des îlots d’habitation.
Du 24 mai au 17 septembre 2018, sur l’ensemble du territoire national, 131 605 victimes ont été enregistrées sur 15 686 ménages sinistrés. Les services de protection civiles indiquent que 183 522 personnes sont à risque d’inondation si les réponses ne sont pas promptes. 13 décès et 14 blessés sont à déplorés sur ces chiffres. Ces chiffres pourraient être vus à la hausse avec de fortes pluies annoncées dans les semaines à venir.
« Dimanche dernier, le niveau d’eau est passé à 3.82 m3 dépassant ainsi le seuil d’alerte rouge de 3.80 m3 d’inondation. Avec la montée rapide du fleuve Niger, le risque d’inondation resté élevé tant qu’il pleut. Cette semaine, les prévisions sont moindres en pluie, mais il est attendu de fortes pluies dans les 2 dernières semaines du mois de septembre jusqu’à deux semaines au mois d’octobre », annoncent les services de protection civile.
Le colonel Seydou Doumbia a expliqué qu’en prélude à l’hivernage 2018 comme de coutume la protection civile établit un plan de contingences multirisques avec d’autres services de protection et partenaires. Ce plan avait inscrit les inondations, la sécheresse, le déplacement de populations et les invasions acridiens parmi les catastrophes cette année. Le plan à également mis à niveau les kits de secours. Ce qui a permis à la protection civile et partenaires de faire face à tous les cas d’inondation signalés à temps. Toutes les interventions ont été menées sans pertes en vie humaine. Les cas de décès dénombrés sont survenus avant l’arrivée des forces de la protection de civile.
Les forces appellent la population malienne au respect des consignes de sécurité et interpellent les personnes qui construisent sur le fleuve Niger et/ou sur son lit au respect des mesures d’évacuation.
Les chiffres d’inondations par région
Avec des chiffres à l’appui, le colonel Seydou Doumbia a énuméré les régions où l’inondation a frappée. Toutes les régions du Mali sans exception ont été touchées.
A Bamako 1 025 ménages ont été victimes d’inondation pour 32 748 personnes sinistrées. 6 500 personnes pourraient être victimes d’inondation si des mesures d’assistance et de secourisme, ne sont promptes à inetrevenir.
A Kayes, 1 329 ménages victimes sont dénombrés pour 9 644 sinistrés. 21 744 personnes sont menacées d’inondation. Koulikoro enregistre à ce jour, 1 151 ménages victimes, 13 774 sinistrés, 25 873 personnes sont menacées d’inondation. Sikasso : 1 067 ménages victimes pour 7 469 sinistrés, 15 160 en risque d’inondation. Ségou 4 465 ménages victimes pour 29 469 personnes sinistrées contre 36 326 personnes menacées.
A Mopti 322 victimes pour 2 254 personnes sinistrées contre 8 519 menacés d’inondation. Gao 1 568 ménages victimes, 10 976 sinistrés contre 20 450 menacées d’inondation. Tombouctou 26 138 personnes sont sinistrées contre 38 343 en risque d’inondation.
Kidal 84 ménages sont concernés pour 287 personnes sinistrées contre 2 897 populations menacées. Ménaka,enregistre 441 ménages concernés pour 2 646 personnes sinistrées, contre 5 300 personnes menacées. Taoudénit 300 ménages sont touchés pour 2100 personnes 2410 personnes menacées
Aminata Traoré
Les Echos