Depuis 2012, pour des besoins sanitaires, particulièrement quand les évacuations chirurgicales deviennent obligatoires, les patients préfèrent d’être évacués à Niamey, au Niger, qu’à Bamako. Cela, non seulement à cause de la proximité géographique (à moins de 500 kms) et du facteur de communication (le sonrhaï et le zerma forment la même famille linguistique), mais aussi à cause de la qualité du plateau médical nigérien. En tout cas, selon une source locale, à l’Hôpital régional de Gao, il y a manque de Spécialistes et de plateau médical adéquat. « C’est ce qui nous pousse souvent à évacuer souvent nos patients sur Niamey. En plus, il y a la distance, la dégradation de la route Sévaré-Gao et la communication au plan linguistique entrent toutes en ligne de compte», nous a confié un Haut Responsable régional de Gao.
Malgré que la ville ait été dotée d’un nouvel Hôpital d’une valeur de 1,8 milliard de francs CFA en plus du nouvel Hôpital militaire de niveau 2 de Gao qui a ouvert ses portes le 4 juillet 2018, au camp Firoun Ag Alensar, le plateau médical de notre VIeRégion est au-dessous des besoins en matière d’interventions chirurgicales principalement. Pourtant, lors de la cérémonie d’inauguration du nouvel Hôpital militaire, présidée conjointement par le Ministre de la Défense et des Anciens Combattants à l’époque Tiéna Coulibaly et son collègue de la Santé et de l’Hygiène Publique, Pr Samba Sow, on a fait savoir que désormais, ce centre de santé sera administré sur tous les soins de qualité répondant aux normes et standards internationaux en matière de soutien médical, de prises en charge au service des Forces de défense et de sécurité maliennes des populations civiles. L’Hôpital régional de Gao est situé au 7e Quartier (Sossokoïra) de la ville. C’est un hôpital stratégique qui reçoit tous les malades venant des Régions du Nord du pays, et des blessés de guerre. «Donc, c’est un hôpital qui doit avoir un niveau de plateau technique élevé. Étant un hôpital post-crise et vu sa situation géographique, tous les blessés de guerre dans les Régions du Nord sont évacués ici», nous a expliqué un autre Spécialiste. Cependant, a-t-il déploré, cet Hôpital régional ne répond pas aux normes d’un hôpital de troisième référence. La carence médicale en termes de personnels qualifiés et le manque de matériels, etc., ne permettent pas une prise en charge adéquate des sollicitations des populations. Pourtant, l’Hôpital de Gao qui occupe une place importante dans le système de santé de la Région et bénéficie de l’appui du Gouvernement et de ses partenaires internationaux dont la MINUSMA qui ne cesse de l’assister en médicaments et tout autre type d’aides pour son fonctionnement. L’hôpital régional avait des moments difficiles avec l’occupation par « les djihadistes » du MUJAO qui avaient à l’époque, réquisitionné de force des médecins des urgences pour pratiquer des amputations. L’organisation avait pris en charge les salaires des médecins et l’approvisionnement en médicaments.
Mahamadou YATTARA
LE COMBAT