Membre du Conseil National de Transition (CNT) depuis sa mise en place, l’Honorable Seydou Badini est membre de la commission Mine eau et énergie du CNT. Il est aussi le secrétaire général du parti Alliance pour la Refondation du Mali (AREMA). C’est dans son bureau au Centre International de Conférence de Bamako (CICB), siège principal du CNT que Seydou Badini a accordé une interview à notre équipe de reportage. Au menu des échanges : le scrutin référendaire du 18 juin, le départ forcé de la Mission multidimensionnelle Intégrée pour la Stabilisation du Mali (MINUSMA) et le réaménagement opéré dans l’équipe gouvernementale le week-end dernier par le Président de la transition entre autres.
Qu’en pensez-vous de ce scrutin référendaire ?
Il fallait que le Mali se dote d’une nouvelle constitution. Certains articles de l’ancienne constitution ne répondent plus aux réalités du pays après plus d’une vingtaine d’année de pratique. Car elle date du 25 février 1992. L’ancienne constitution était vieillissante pour ne pas dire caduque. Encore, je remercie les autorités de la transition de songer dès leur arrivée aux affaires à soumettre aux peuples maliens un projet de constitution.
Pensez vous que, doter le pays d’une nouvelle constitution peut être la solution aux problèmes du Mali ?
Le problème du Mali c’est quoi, c’est d’abord la mauvaise gouvernance. Vous n’êtes pas sans savoir que dans cette constitution, il y a des articles dont l’application à la lettre du mécanisme empêche obligatoirement la mauvaise gouvernance. Et ensuite l’article 30,31,32 et 33, 34 donnent au Mali sa souveraineté. Je crois que c’est l’essentielle car un pays qui a sa souveraineté peut aller loin en terme développement.
Concernant le retrait de la MINUSMA qu’en pensez-vous ?
La MINUSMA devrait partir de notre pays depuis très longtemps. Combien de fois les autorités de la transition par la voix de notre représentant aux nations unies à la personne d’Issa Konfourou et le chef de la diplomatie Abdoulaye Diop tentent de faire dégager la mission onusienne du Mali mais c’était toujours sans succès. Mais cette fois ci, c’est la bonne.
Parlons-nous un peu le bilan de cette mission onusienne au Mali ?
Cette mission n’a pas fait que du mal au Mali, certes dans leurs missions, il était aussi question de réhabiliter certaines infrastructures détruites pendant la crise. La MINUSMA a construit des écoles, des centres de santé, des forages, des commissariats de police, des postes de gendarmerie. Il serait tôt d’oublier toutes ces actions qu’elle a posées. Pour la mission onusienne, Il ne s’agit pas seulement de prendre les armes. Alors que c’était ça, notre priorité. On a demandé de modifier un peut le sens de la mission ce qui n’a pas été fait, en un mot on voulait un mandat plus robuste.
Et sur le plan sécuritaire ?
Sur ce plan rien a été fait. Aujourd’hui, nous pouvons avoir confiance à nos Forces de Défense et de Sécurité avec la montée en puissance de l’armée malienne. Notre pays est un peu sécurisé. Les FAMa ont pris à bras le corps la sécurité des biens et des personnes. Je crois que avec l’aide de Dieu et de nos partenaires la situation sécuritaire commence à être rétablie. Le départ de la MINUSMA est un ouf de soulagement pour les maliens.
Pouvez– vous nous donner votre avis sur le réaménagement ministériel opéré le 1er juillet dernier ?
Le réaménagement au sein du gouvernement Choguel n’est pas un problème. Il faut toujours s’attendre à un changement dans une équipe gouvernementale et selon le besoin, il y a souvent des partants et des entrants. Cela ne veut pas dire que ceux qui quittent le gouvernement sont inefficaces et ceux-là aussi qui font leur entrée sont efficaces. Je dis félicitation aux partants et je souhaite bon vent aux nouveaux ministres dans le gouvernement que Dieu leurs assiste dans leurs missions.
Alou Badra DOUMBIA
L’Enquêteur