VIE CHERE
Hausse têtue du prix de l’aliment bétail
Equation de plus en plus difficile pour les éleveurs de la capitale. À Bamako, le prix de l’aliment bétail connaît une hausse considérable en continu depuis le début du mois de ramadan. Propriétaires de champs, marchands de bétails, consommateurs etc. ; tous se plaignent actuellement de la situation. D’après des sources que nous avons contactées, le problème est aggravé par les sanctions prises par la CEDEAO contre le Mali.
Le phénomène s’est déclenché bien avant la célébration de la fête de Ramadan. Mais il a pris de l’ampleur et s’est inscrit dans la durée. Au point que les vendeurs eux-mêmes s’affirment confus par la situation. Presque tous les prix ont doublé, et toutes les qualités disponibles d’aliment bétail sont concernées. Jean Baptiste Traoré, éleveur, s’approvisionne en aliment bétail pour ses poussins, lapins, moutons etc. Interrogé, il affirme que les produits qui étaient accessibles à 17 000 F CFA, sont actuellement cédés à 19 000 F CFA le sac.
Qu’en est-il de la cause profonde du problème ?
D’après Sinaly Ballo, producteur de produits animaliers, le problème est dû à l’augmentation du prix des denrées de première nécessité, comme le maïs. « Nos produits sont essentiellement fabriqués avec le maïs. Le sac était accessible à 15000 F CFA. Maintenant, on l’achète à 30.000 F CFA voire 31000 F CFA », se désole-t-il. Selon lui, la flambée est en majeure partie causée par les grands commerçants du pays. « Ce sont eux qui s’approvisionnent en maïs et autres denrées. Ils les stockent dans leurs magasins. Ensuite, ils les vendent cher aux clients », a-t-il ajouté.
Drissa Bingaly, marchand de bétail, a fait part de son inquiétude par rapport à la situation. Aux dires de notre interlocuteur, les graines de coton étant fortement utilisées en alimentation animale, les prix de cette denrée ont soudainement grimpé. « On achetait un sac de graines à 7500 F CFA. Aujourd’hui, il n’est accessible qu’à 12500 F CFA », a-t-il affirmé. La hausse concerne aussi le son de riz. Le sac de sons qui était vendu à 3000 F CFA, est monté à 6000 F CFA.
Pour le marchand, cette flambée de prix est un mal qui s’amplifie au fil des jours. Chose qui impacte le business des marchands de bétail. Surtout, à l’approche de la fête de Tabaski, puisque les animaux seront vendus à des prix chers. « Les clients se plaignent de la cherté du prix du bétail, mais tout dépend de celui de la nourriture. Lorsque la nourriture se vend cher, nous serons obligés d’élever les prix pour gagner un peu », a-t-il ajouté.
Fatoumata Boba Doumbia
Source: Les Échos- Mali