L’attelage gouvernemental rendu public le 5 mai dernier par le ministre secrétaire général du Gouvernement, Moustaph Ben Barka, comprend de fortes personnalités, à l’instar du réputé Michel Sidibé de la Santé, de l’intègre Malick Coulibaly de la Justice, du très rigoureux Bocar Ba de l’Administration territoriale, du pragmatique Téimoré Tioulenta de l’Education et bien d’autres.
Le tout nouveau ministre de l’Agriculture, Moulaye Ahmed Aboubacar, un homme réputé pour sa gestion axée sur les résultats, obtient un département sur mesure.
Fort de ses diplômes en gestion de projets, en gestion d’entreprise et en ressources humaines, Moulaye Ahmed Aboubacar s’est vite familiarisé avec le développement rural. En effet, depuis 1993, ce natif de Tombouctou a créé une société dénommée : « Céréalier du nord ». Avec son pragmatisme, sa connaissance en gestion d’entreprise, le FED finance son projet, basé sur un système de décorticage, d’emballage et de commercialisation du riz paddy dans la région de Gao. Le son étant transformé en aliment bétail. Il participait ainsi à la sécurité alimentaire de la région et à la vulgarisation de l’aliment bétail pour engraisser un cheptel déjà chétif.
Le céréalier du nord ayant été, son promoteur Moulaye Ahmed Aboubacar débarque à Sikasso en qualité de coordinateur de l’ONG ISCOS, spécialisée dans l’encadrement et le suivi des paysans. Durant trois longues années, Moulaye Ahmed Aboubacar a côtoyé sur le terrain, dans la région de Sikasso, les producteurs pour les aider à se regrouper en coopérative, dans le but de réussir la commercialisation des fruits et légumes. C’est dans ce cadre qu’il a réintroduit en 2003 « Claustar », une qualité de pomme de terre qui se conserve, avec moins d’engrais, disparue depuis 1966. Avec le soutien des pouvoirs publics, 12 000 tonnes de cette qualité de pomme de terre ont été exonérées. Résultat : de 25 000 franc FCA la caisse, le prix a chuté à 17 500F CFA pour les paysans.
Les résultats de l’ONG ISCOS ont permis à Kafo Djiguinè, pour la première fois, d’octroyer un prêt de 100 millions de F CFA aux paysans. Pour un coup d’essai, ce fut un coup de maitre. L’opération fut grand succès.
L’UE, bailleur du projet avait bien apprécié le management basé sur le résultat. Les partenaires du projet (l’UNTM avec la coopération inter syndicale libre) ont bien ressenti la réduction du chômage à Sikasso, Koutiala et villages environnants. L’UE finance une seconde phase relative à l’unité de séchage, à l’amélioration des revenus paysans à travers la promotion des filières. Résultats : des magasins de stockage de 80 à 300 tonnes ont été construits avec des matériels locaux pour la conservation de la pomme de terre. Ce n’est pas tout. Le coordinateur, l’actuel ministre de l’Agriculture, a pris son bâton de pèlerin pour créer des points de ventes à Bobo Dioulasso, Accra, Koumassi, Abidjan, Cotonou. De même, Moulaye Ahmed Aboubacar a réussi à nouer un partenariat entre producteurs ivoiriens de bananes et producteurs maliens de mangues, sur la base d’un système de troc. C’est bien l’équipe que présidait l’actuel ministre, composée aussi de médecins et d’infirmiers, qui a sillonné 32 villages dans la région de Sikasso, avant de conclure : « les sikassois produisent beaucoup avec un faible taux de nutrition, 8% à l’époque.
Le coordinateur de l’ONG ISCOS, Moulaye Ahmed Aboubacar et son équipe ont donc changé de fusil d’épaule pour s’attaquer à la problématique nutritionnelle, en s’intéressant aux enfants de zéro à cinq ans et aux femmes en état de procréation. Au regard des nombreux résultats obtenus, Rome n’a pas manqué de lui décerner une médaille dans le cadre de la souveraineté alimentaire.
Membre actif Réseau ouest-africain des Organisations paysannes, le nouveau ministre de l’Agriculture est en terrain connu. C’est pourquoi, ceux qui le connaissent, qui savent apprécier la qualité des hommes, soutiennent que son département lui a été attribué sur mesure.
Rappelons que ce chérif bon teint de Tombouctou, très humble, qui a fréquenté l’école coranique avant celle française, est fou d’IBK. Démissionnaire de l’Adema, militant de premières heures d’alternative 2002, membre fondateur du RPM à Sikasso, il s’est retrouvé secrétaire au développement rural et à l’environnement du BPN entre 2007 et 2013. A la création du parti, il dirigeait la commission audit et contrôle financier. Au dernier congrès du RPM en 2017, il se voit confier le secrétariat au développement et aux infrastructures.
C’est donc un militant convaincu et engagé, doublé de compétences qui sont les siennes, qui dirige le ministère de l’Agriculture, un secteur clé du développement de notre pays. Il saura donc se hisser à hauteur de souhait pour consolider les acquis, ouvrir de nouveaux chantiers et mettre des récoltes en grange.
El Hadji Chahana Takiou
Source: Le 22 Septembre