L’ouverture des travaux était placée sous la présidence du chef de Cabinet du Ministère de la Réconciliation, de la Paix, de la Cohésion Sociale, M. Bassi Coulibaly en présence de M. Alexandre Liebeskind, Directeur Afrique Francophone du centre (hd) ainsi les acteurs venus desdites régions.
Selon les explications de M. Alexandre, les accords poursuivent trois objectifs : réconcilier les communautés, faire taire les armes et lever les restrictions de mouvement, prévenir la résurgence de conflits. Ce sont donc moins que des accords de paix, mais plus que des cessez le feu.
De fil en aiguille, 26 accords locaux ont été facilités par HD et ses partenaires locaux au Centre du Mali au cours des quatre dernières années, indique le directeur du centre HD. En l’absence d’un processus de paix global, ces accords sont fréquemment soumis à des pressions, mais ils résistent : 21 sont toujours en vigueur, quatre ont été renégociés et amendés et un est tombé en désuétude en raison de l’extinction du conflit. L’impact humanitaire de ces accords est considérable : 73 embargos et barrières ont été levés suite aux accords, 17.476 personnes déplacées ont pu regagner leurs villages et 24.570 têtes de bétail volées ont été restituées. De plus, 87 conflits naissants ont été réglés à l’amiable par les comités de suivi des accords. Les hostilités entre groupes armés n’ont repris que dans un seul cas à Djenné, même si les communautés sont restées fidèles à leur engagement pour la paix. Mais la tâche demeure immense. Des médiations sont en cours à Kani, Bankass et Dimbal. Un accord global à Bankass est en cours de négociation et de nouveaux processus de médiations sont envisagés à Mondoro et Koubwell dans la région de Douentza. Le processus de Djenné doit être réévalué à la demande du Gouverneur et du Préfet, alors que le cercle de Bandiagara sollicite également une mission exploratoire de HD. Certains processus de médiations n’ont pas aboutit après des mois de négociations et devront être revus notamment à Bankass, Dimbal et Kani et Kounari. La dimension transfrontalière de certains conflits est également un défi que nous devons relever.
Selon lui, ces accords sont une forme de cesser le feu c’est-à-dire, les armes se taisent temporairement entre les belligérants. Mais une guerre ne se finit pas par un cesser- le feu. Une guerre se finit par un accord de paix entre les belligérants et ça, les accords communautaires aussi nombreux qu’ils soient ne peuvent pas le faire.
Moussa Diallo
NOTRE VOIE