Le Mali est un pays souverain et indépendant grâce aux pères fondateurs de la République à savoir l’ancien président Modibo Keïta le père de l’indépendance, les détenteurs des médailles d’or de l’indépendance, le député Mamadou Konaté père de la nation malienne et tous ces anciens militaires qui ont créé l’armée malienne en 1961. Ce Paysa fêté ses 58 ans le 22 septembre 2018 sous la présidence d’IBK. MAIS Cette indépendance est aujourd’hui bien hypothéquée, du fait de la démocratie instaurée un 26 mars 1991 suite à une révolte du peuple. Les responsables issus de ce mouvement démocratique et qui se sont succédés à la tête de l’Etat d’Alpha O. Konaré IBK en passant par ATT et Dioncounda Traoré n’ont-ils pas annihilé notre souveraineté par leur manque de vision ?
Le glas semble être sonné suite à cette cinquième rébellion dans les régions du nord du Mali, qui dure depuis 2012 et dont IBK a hérité et a mal géré en écartant le peuple malien volontairement pour la recherche de solution de sortie de crise. Les faits et gestes qui se sont passés entre temps nous édifient sur la volonté de la France de diviser le Mali pour des intérêts inavoués. En effet, malgré les différentes résolutions de l’Organisation des Nations Unies (ONU) dites musclées, il est évident que la Force Barkhane et celle des troupes de la MINUSMA restent dans un jeu double et flou contre le peuple malien. Elles observent de façon passive les exactions contre les populations civiles qu’elles disent sécuriser. Les maliens se posent la question de savoir quels sont les objectifs réels et cachés de l’agenda des forces étrangères au Mali.
Elles se disent être aux côtés d’un pays supposé être un allié dans la lutte contre le terrorisme au Sahel qui a gagné presque tout le territoire du Sahel avec une forte présence au nord et au centre du pays.Cette forte dose de guerre a atteint les ethnies dans cette zone du Mali. La France est entièrement pointée du doigt par le peuple malien, surtout avec les différentes déclarations faites par les autorités françaises depuis 2012. Tantôt certaines de ces autorités disent que les rebelles ont suffisamment remporté beaucoup de victoires et qu’il faille aller désormais aux négociations, d’autres disent que le nord et le sud ont essayé de vivre ensemble sans y parvenir, et qu’il faille faire chambre à part (donc diviser le Mali). Également l’Ambassade de France s’y est mêlée pour enseigner ‘’la République d’Azawad’’ aux élèves de l’école ‘’Liberté A’’. Pour nous donner un coup de semonce, le 12 mai 2019, un Général français répondant au nom de Jean Bernard Pinatel lors d’une conférence a dit que : « Les objectifs de l’armée sont « être et durer » en reprenant la devise du régiment du Général Bigeard. En effet, l’amélioration de la situation dépend surtout de facteurs non militaires, comme la gouvernance dans les pays du Sahel et en particulier au Mali où la situation ne se stabilisera que si Bamako consent à faire évoluer le statut de l’Azawad, car les Touaregs et les Peuls refuseront toujours de se soumettre aux noirs du sud ».
Même si après l’Ambassade de France au Mali a fait un démenti en disant que le Général en question n’était pas un spécialiste du Mali et que ses propros n’engagent pas la France, cela n’enlève en rien, la volonté des autorités françaises à diviser en trois états l’actuel territoire du Mali. Par rapport aux déclarations faites par les deux autorités françaises à savoir Alain Juppé et Ives Ledrian en 2012 pendant la guerre et en 2015 deux jours après la signature de l’Accord d’Alger on ne peut pas dire que ces deux responsables français ne connaissent pas la situation du Mali. Ce sont elles qui l’ont provoqué en effet pour des intérêts sordides.
Dans la résolution de la crise, IBK a volontairement écarté toutes les composantes maliennes pouvant sauver le Mali afin d’avoir la main libre dans la gestion de cette crise même au prix d’une abdication de l’État face à la pression de la France. Aucun malien n’est pas sans savoir que IBK avait promis l’autonomie de Kidal à la France contre son élection et qui depuis longtemps possédait un plan dont la mise en œuvre avait commencé avec le glissement de l’option pour une « décentralisée poussée » à celle de « l’autonomie du nord du Mali » présentée comme un besoin des Touaregs. L’instabilité qui a régné à Kidal n’était pas pour déplaire à tout le monde. Pour les français, elle était source de préoccupations pour l’État malien et pour le MNLA, elle était propice au HCUA et à Ansar Eddine. Sa persistance a permis aux mouvements séparatistes de préserver leur mainmise sur la région en écartant toute forme d’intervention de l’État central dont les représentants, de quelque niveau qu’ils soient, pour s’y rendre, devrait d’abord en quémander l’autorisation et se la faire accorder. Cette même persistance a favorisé les visées françaises : un climat de tension, permanente et entretenue, a servi, à terme, de prétexte pour démontrer et faire accepter à la communauté internationale que la solution aux rébellions récurrentes au nord du Mali passait par la reconnaissance de l’autonomie des régions du nord. La France avait créé « la question de l’Adrar » pour trouver une solution définitive aux rébellions touarègues dont la gestion avait connu une nette évolution de 1958 à 2018. Cependant, notons qu’à partir de 1991, la situation a changé, au détriment de l’unité et de la stabilité du Mali. La France est partie, par les voix plus ou moins officielles, soutenir la nécessité de la partition du Mali, même si le mot « partition » n’est pas prononcé. Dans sa prise de position, peut-être ne le savait-il pas, Jean Yves Ledrian a conforté Iyad Ag Ghaly quand ce dernier, dans la plateforme politique d’Ansar Eddine, a recommandé, pour qu’il n’y ait plus de rébellion au Mali, de « faire chambre à part ».
Parmi tous les présidents de l’ère démocratique IBK, semble être celui qui a bradé le plus notre intégrité territoriale jusqu’à aller presque à la partition du Mali. Il n’a construit ni infrastructure à hauteur de souhait, ni non plus équipé l’armée malienne à un niveau acceptable. Concernant le Président ATT qui de par son expérience, de 1991 et de 2006 devrait être le plus apte à étouffer cette autre rébellion de façon intransigeante et efficace, il a préféré cacher la réalité au peuple. Malheureusement les détournements des fonds d’équipement de notre armée et de sa formation ont été détournés sans que ATT ne puisse demander des comptes aux officiers généraux aux commandes des différents corps d’armée. Ceux-ci, entretemps, se sont tapés beaucoup de villas à Bamako, sans compter que leurs enfants faisaient de grandes écoles en Europe et aux Amériques. Le réveil a été brutal pour la nation malienne. ATT a été en somme laxiste envers tous les fraudeurs, car il voulait pour lui un troisième mandat. Mais le coup d’État du 22 mars l’a emporté avec sa nouvelle constitution. C’est donc le prix de la tromperie du peuple. Cependant, notons qu’il a mieux fait qu’IBK, car il a à son actif beaucoup d’infrastructures réalisées pendant ses dix ans. Le troisième Président ayant affaibli l’État est Alpha Oumar Konaré. Mais ce dernier peut bénéficier d’une circonstance attenante. En effet, il est le seul président démocratiquement élu qui a pu construire dans les régions du nord des camps militaires, des garnisons, des groupements et des compagnies afin de sécuriser le nord du Mali. Il n’a pas mis beaucoup de financements dans les équipements militaires, tout en préférant utiliser ces fonds à la réalisation d’infrastructures socio-économiques. Si le tribunal de l’histoire devrait rendre son verdict, tous ces trois présidents seront jugés coupables à des degrés différents allant de la pendaison à la prison à perpétuité et aux travaux forcés. Il faut s’attendre à ce que ces verdicts soient prononcés un jour !
Que reste-t-il au peuple malien pour déjouer le complot ourdi de la France et du Président IBK ? Il ne reste qu’une seule voie l’engagement du peuple pour assumer sa révolte contre les dirigeants de la France et nos dirigeants comploteurs avec la France contre le peuple malien, même au périr de notre vie.
Badou S. KOBA
Source: Le Carréfour