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Géopolitique/Afghanistan : Pourquoi le retour au pouvoir taliban doit servir de leçon au Mali ?

Depuis des années, nous n’avons pas cessé de répéter à nos compatriotes que la solution française de la crise malienne n’était pas la bonne. Mais, par mépris pour nos propres capacités d’organisation et de résistance, les sceptiques ont continué de s’accrocher à cette grosse illusion française. Malheureusement, la situation à Kaboul rappelle la fameuse théorie selon laquelle « nul ne peut être sauvé que par soi-même ». RFI, la radio de propagande, a beau ressassé aux oreilles des incrédules la défaite américaine face à la détermination et la conviction des Talibans, cela ne change en rien la défaite collective de l’arrogant Occident en Afghanistan.

 

Comme c’était le cas 11 ans en Irak et 46 ans au Vietnam, où la puissante armée américaine a dû abdiquer devant l’engagement des vietnamiens et les Chiites irakiens. On se rappelle que le 30 avril 1975, l’armée américaine, défaite et humiliée par les guérilleros du Viêt Minh sous le commandement du communiste Ho Chi Minh, n’eut d’autre choix que d’évacuer le personnel de son Ambassade par le toit, à bord des Hélicoptères affrétés à cet effet après la chute de Saïgon. 45 ans après, le même scénario est perceptible aujourd’hui à Kaboul, où depuis le dimanche dernier, après la prise de Kaboul par les Taliban, les forces alliées de l’OTAN, avec US Army en tête, de nouveau battues et humiliées par les Barbus, se précipitent à l’aéroport militaire que les Talibans ont laissé ouvert pour permettre à ces forces d’occupation d’évacuer le pays. Comme on dit, l’Histoire se répète à Kaboul. En 1975, les Américains et leurs alliés ont fui Saïgon par l’air, en 2021, ils ont également fui Kaboul par l’air. Une bonne leçon d’humilité que l’Eternel leur administre. C’est dire que les Maliens, notamment les rebelles de Kidal et certains masques blancs peaux noires à Bamako, doivent se convaincre d’abord de la responsabilité de la France dans les merdes que nous vivons dans notre pays, ensuite que l’intervention des mêmes forces françaises au Mali n’est pas la solution aux épreuves que nous vivons. Nous devons croire à notre capacité d’organisation et de défense.

Il faut rappeler que le Mali était en paix jusqu’à l’intervention des forces de l’OTAN en Libye entre le 15 février et le 23 octobre 2011. Aidée et armée par les forces de l’OTAN, les rebelles partis de Benghazi en février à la suite d’un mouvement de contestation populaire, assorti de revendications sociales et politiques, cochés par les Français et les Anglais et finalement une forte coalition des forces de l’OTAN, avec la puissante Amérique de Barak Obama en tête, vont vaincre les troupes du guide libyen, Mouammar Ghadafi, le 19 novembre 2011, dans les faubourgs de Syrte. Les forces touarègues qui composaient l’armée libyenne, qui avaient porté main-forte aux forces de l’OTAN à désorganiser les forces de Ghadafi, conduisant la chute une après une les villes libyennes jusqu’à la prise de Tripoli et de Syrte et livrer Ghadafi à ses ennemis occidentaux, vont être convoyés au nord du Mali avec promesse ferme de l’Indépendance du septentrion malien à leur profit avec Kidal comme capitale du nouvel Etat.

Malgré les tractations du président Amadou Toumani Touré à dissuader les rebelles à renoncer à leur projet, la rébellion éclate le 12 janvier 2012 à Ménaka. Depuis, le Mali est en proie à une crise politico-sécuritaire avec ses corolaires de misère et de précarité des populations, y compris les parents des rebelles eux-mêmes à Kidal, Tessalit, Aghel Hock, Abbeibara et Tinen Esako, ville natale d’Iyad Ag Ghali, Ibrahim Ag Bahanga et colonel Hassane Fagaga, etc. dans la région de Kidal et de Ber dans la région de Tombouctou, d’où est originaire le regretté Sidi Ibrahim Ould Sidati, le président du MAA proche du Mnla. Lui Sidati qui a signé l’Accord de paix au nom de la CMA.

Est-il besoin de rappeler que c’est la rébellion du MNLA qui a amené dans ses valises Iyad Ag Ghali et ses fidèles. A l’époque, la France de Nicolas Sarkozy a fermé les yeux et les oreilles aux crimes odieux dont Iyad et ses combattants sanguinaires se sont rendus coupables contre les forces armées maliennes à Aguelhok en mars 2012. Jusqu’ici, la France et les Nations Unies qui font mine de ne rien savoir et faisant bouches cousues sur ces crimes abominables contre l’humanité se permettent de vilipender les FAMa qui ne font que se défendre des hordes criminels sans foi ni loi, qu’ils contribuent à armer contre le Mali en favorisant des trafics d’armes illicites dans les frontières qu’elles laissent ouvertes entre le Mali et l’Algérie, le Mali et le Niger, le Mali et le Burkina Faso de Blaise Compaoré. Le président Roc Marc Christian Kaboré, qui refuse le deal, a été associé à la liste des pays hostiles aux intérêts de la France en Afrique. Depuis lors, il n’a plus la paix dans la partie septentrionale comme le Mali. Au même moment, ces puissances occidentales, notamment les Etats-Unis et la France, s’activent à visage découvert pour empêcher par tous les moyens le Mali d’accéder aux armes pour se défendre. Il faut rappeler que depuis plusieurs décennies, notre pays croupit sous le poids de l’embargo sur les armes.  Le motif invoqué officiellement, c’est qu’ « en laissant le Mali se réarmer, il y a le risque de vengeance contre les alliés de Kidal». Mais, ce qu’ils se trament entre eux, les Occidentaux soupçonnent le Mali de vouloir chasser le MNLA de Kidal et l’ONU par la suite et laisser les Russes et les Chinois exploiter la manne pétrolière et gazière dont dispose dans notre sous-sol. Pour cela, pas question de laisser l’armée malienne s’affranchir de la tutelle française et de l’ONU.

Pour parvenir à cette fin, toutes les stratégies de communication sont mises en place pour convaincre les Maliens de la faiblesse de leur armée, justifiant la présence de ces forces d’occupation pour lutter contre les forces terroristes. Or, ce qui vient de se passer en Afghanistan prouve à suffisance que la présence de ces forces est la clé toute faite pour vaincre des ennemis invisibles.

C’est dire que ces événements doivent servir de boussole pour les Maliens dans leur diversité, y compris les rebelles de Kidal, pour comprendre que personne ne fera nos pays à notre place. Car, nul ne peut maitriser l’agenda de ces puissances. Qui ne sont mues que par leurs seuls intérêts. Un expert français en sécurité a dit sur RFI qu’en Afghanistan, l’intérêt des Américains étaient d’éliminer Oussama Ben Laden. Dès que cette mission a été remplie, ils n’avaient plus de motivation à donner un Boy à la mort pour les Afghans. Depuis, ils ont poussé devant les forces talibanes, des combattants aguerris, la faible armée afghane épuisée par des années de guerre à ne pas finir et de surcroit démoralisée. Dès lors, les dés étaient pipés pour le président afghan et ses hommes. Ashraf Ghani a préféré prendre ses pieds au cou. Et depuis son exil au Tadjikistan, où il s’est réfugié, il a reconnu dimanche soir la victoire des Talibans. « Les Talibans ont gagné », avait-il déclaré. Pendant qu’au même moment les insurgés pénétraient dans le palais présidentiel et reprenaient le pouvoir à Kaboul, au grand dam des forces de l’OTAN.

Pour que le Mali ne soit pas le prochain sur la liste de ces genres de surprises en Afrique, il urge que les autorités mettent en place et très rapidement une cellule de réflexion stratégique pour anticiper sur les événements.

M A. Diakité

Source : Tjikan

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