Tout comme pour le référendum constitutionnel, initialement prévu pour le 19 mars 2023, les autorités de la transition ont annoncé, le lundi 25 septembre 2023, le report, à une date ultérieure, les élections présidentielles initialement prévues en février 2024.
Parmi les raisons avancées on retient, entre autres, la situation des cartes d’électeur, la conformité de la loi électorale avec la nouvelle constitution, la prise en compte de la révision des listes électorales qui s’effectue du 1er octobre au 31 décembre 2023, etc.
Toutes ces contraintes évoquées sont d’ordres techniques qui ne sauraient compromettre la tenue des élections présidentielles en février 2014, selon certains observateurs, d’autant plus que le référendum constitutionnel tenu, le 18 juin dernier, s’est quasiment organisé dans les mêmes conditions.
Outre cela, la classe politique et des experts de questions électorales comme Ibrahima Sangho pensent qu’avec une volonté politique, le temps restant pouvait permettre de corriger les quelques soucis pertinents avant la date du scrutin.
Ce fut, d’ailleurs le cas, rappellent-t-ils, du référendum constitutionnel où toutes les pièces d’identité ont été autorisées à la dernière minute en remplacement de la carte d’identité biométrique dont le retrait n’était pas effectif.
Une décision « solitaire » inadmissible qui ne vise qu’à rallonger le délai de la transition, en pense d’autres.
En effet, les gens s’attendaient plutôt à des arguments relatifs à la situation sécuritaire, d’autant plus que cette fin de la transition a coïncidé avec des défis supplémentaires liés à la détérioration du climat entre le gouvernement et les groupe armés signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger ainsi que le retrait de la mission onusienne au Mali (Minusma).
C’est-à-dire, à six mois de la fin de la transition, le conseil de sécurité des Nations unies sur demande du Mali a mis fin, le 30 juin dernier, au mandat de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilité au Mali (Minusma) accompagnée de la rétrocession de toutes ses emprises y comprises celles dans les zones sous contrôle des ex-rebelles, aux Forces Armées Maliennes (FAMa).
En tant que force d’interposition entre les deux belligérants depuis 2014, le retrait de la Minusma a réveillé les hostilités entre les FAMa et les mouvements indépendantistes autour du maintien sinon l’élargissement de leurs postes avancés.
Une situation qui, en plus de la pression actuelle des groupes armés terroristes (GAT) pour marquer leur présence malgré la montée en puissance de l’armée, a élargi les zones d’insécurité qui ne garantissent pas des élections apaisées et en toute sécurité.
Même si cette hypothèse ne ressort pas dans les arguments avancés par le gouvernement de la transition, elle n’est, cependant pas, à négliger.
Sinon la crainte d’une pérennisation de la transition ne doit, jusqu’à présent, pas inquiété, d’autant plus que ce n’est pas la première fois. Le 10 mars dernier le référendum constitutionnel initialement prévu pour le 19 mars avait été reporté avant d’être organisé le 18 juin.
Issa Djiguiba
Source : LE PAYS