Les ministres de la Justice, garde des Sceaux, Hamidou Younoussa MAIGA, et de la Sécurité et de la Protection civile, Salif TRAORÉ, étaient les invités du briefing hebdomadaire animé après le Conseil de ministre par le ministre porte-parole du Gouvernement, Amadou KOITA.
Le Garde des Sceaux a commenté le texte portant opérationnalisation d’une Cour d’appel administrative à Bamako, adopté en Conseil des ministres hier. Il a rappelé la création, à partir de 2011 de Tribunaux administratifs dans certaines régions (Bamako, Kayes, Mopti).
Suite à quoi, ont été créées des Cours d’appel administratives à Bamako, Mopti, Kayes, Sikasso, Gao, Tombouctou. Bien que les textes de création existent, ces Cours n’ont jamais fonctionné, faute de moyens nécessaires. D’où la proposition de l’opérationnalisation de la Cour d’appel administrative de Bamako à laquelle référeront tous les Tribunaux administratifs des régions.
L’avantage d’une telle mesure est qu’elle soulagera la Section administrative de la Cour suprême qui, en plus de ses tâches traditionnelles, devait supporter celles revenant aux Cours d’appel administratives.
Autre avantage évoqué par le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, c’est le rapprochement de la justice du justiciable.
Le ministre de la Sécurité et de la protection civile a exposé le décret portant Statut des fonctionnaires de Polices. Il a fait savoir que le nouveau texte corrige les lacunes constatées tout en introduisant des innovations.
M. TRAORE retient essentiellement 7 avantages qu’offre ce Statut tant réclamé par les syndicats de Policiers.
Il précise le caractère paramilitaire de la Police qui avait été démilitarisée. Désormais, s’applique à elle, les dispositions militaires, sans pour autant faire figure de militaire, précise le ministre.
Le nouveau statut introduit l’appellation ‘’Inspecteur de Police’’ qui n’a pas d’équivalent dans les autres pays de la sous-région. Aussi, sera-t-il créé un ‘’corps des officiers’’ dont les grades seront alignés sur ceux des militaires (lieutenant, capitaine…).
Il est également prévu l’augmentation de l’âge de recrutement. Ce qui permettrait à des candidats nantis de diplômes supérieurs, par exemple d’intégrer le corps.
La prise en charge de la totalité des soins des fonctionnaires de Police blessés en service fait partie des avantages. Toute chose, a expliqué le ministre qui pourrait motiver l’engagement sans réserve des agents.
Le nouveau texte permet aux fonctionnaires atteints par la limite d’âge de continuer à avancer en échelon, quand ils réunissent les conditions est-il modéré.
De même, la hiérarchie peut désormais en activité un spécialiste pour une durée limitée.
Enfin, a fait savoir le ministre TRAORE, le nouveau texte améliore les conditions de vie et de travail des fonctionnaires de Police tout en faisant la jonction avec la Loi de programmation du secteur de la sécurité.
Adossée aux avantages ci-dessus cités, une belle grille salariale, dont les contours, seront définis le moment venu.
Le ministre de la Sécurité et de la protection civile a saisi l’occasion pour réitérer sa détermination à combattre les mauvais comportements au sein de la Police nationale. ‘’Tolérance zéro’’, a-t-il martelé.
Par ailleurs, M. TRAORE a mis en garde contre la tentation trop facile de jeter le bébé avec l’eau du bain. Il en veut pour preuve de l’efficacité de ses services, l’arrestation de toutes personnes récemment impliquées dans 12 cas de viol.
Le ministre porte-parole du Gouvernement a commenté 2 textes relatifs aux ministères de l’Économie et des finances et de l’Énergie et de l’eau.
Le ministre KOITA, au chapitre de l’actualité, a fait état de la visite du Président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, à Koutiala marquée par le lancement d’importants projets.
Il a aussi informé qu’à la faveur d’une visite privée à Paris le chef de l’État a rencontré son homologue français, Emmanuel MACRON. Les échanges, a fait savoir le porte-parole, ont porté sur la situation sécuritaire dans le pays et au Sahel ; les efforts appréciables déployés par les Forces sur le terrain ; l’appel conjoint aux partenaires dans la perspective de la Conférence de Bruxelles, prévue demain jeudi, pour recueillir les contributions.
Le ministre KOITA n’a pas fait l’impasse sur ce qui défraie en ce moment la chronique : la mise sur les réseaux sociaux d’un membre du Gouvernement dans une posture délicate. Pour le ministre, il s’agit d’un montage. Cette vidéo, a-t-il condamné, est contraire à nos valeurs. ‘’Nous sommes des responsables, certes, mais nous sommes des pères de familles, nous sommes des Maliens. Ils y a des choses qui ne sont pas bonnes’’, a-t-il dénoncé en substance et d’ajouter que personne n’est à l’abri de ce qui arrive au ministre Ben KATTRA. Le Gouvernement, a fait savoir le porte-parole, lui a exprimé sa solidarité et condamne avec la dernière énergie cet acte qui n’honore pas notre pays.
M. KOITA a témoigné sa satisfaction face à l’impressionnant travail abattu par la Police dont l’une des preuves est l’interpellation de toutes les personnes impliquées dans les récents cas de viol. Il ne doute pas que la lumière sera faite sur l’affaire de cette vidéo et que le ou les auteurs seront sanctionnés, conformément à la loi.
Par Bertin DAKOUO
Info-matin