En visite de quatre jours (4 au 7 avril) au Mali à l’invitation du ministre de l’Industrie, du Commerce et de la Promotion des investissements, une délégation du Fonds africain de garantie et de coopération économique (Fagace) a rencontré lundi les acteurs du secteur privé, les banques et les établissements financiers. Cette rencontre d’échanges a eu lieu audit ministère sous la présidence du chef du département, Harouna Niang.
«Nous avons voulu cette mission parce que nous pensons que le Mali, à l’instar des autres pays africains, traverse des moments difficiles qui nécessitent des mesures vigoureuses pour faire face à la pandémie. Sans compter les effets multiples des crises multidimensionnelles que nous connaissons depuis plusieurs années», a expliqué le ministre Harouna Niang. Il a alors souhaité que cette rencontre soit l’occasion d’établir une collaboration avec le Fonds de garantie, pour densifier son appui en faveur du secteur privé malien. Surtout que l’intervention du Fagace devrait réduire le taux d’intérêt des crédits, a-t-il précisé, ajoutant qu’il urge de s’engager dans l’industrialisation qui doit s’orienter vers la valorisation de nos matières premières.
En réponse, le conseiller principal du directeur général du Fagace, Basile Tchakounté, a tenu à rassurer nos autorités. «Nous avons jugé nécessaire de répondre favorablement et très rapidement à l’invitation du ministre de l’Industrie, de Commerce et de la Promotion des investissements, parce qu’il était question de pouvoir mutualiser les efforts pour accompagner efficacement l’économie malienne», a indiqué le chef de la délégation du Fagace.
S’adressant aux participants, il a expliqué que concernant la garantie des crédits bancaires, le promoteur s’adresse à sa banque. Celle-ci, après son accord de financement, va se référer au Fagace pour garantir le prêt. Pour les garanties portefeuille et grossiste, l’institution financière (banque, institution de micro finance) s’adresse au Fagace, a détaillé Basile Tchakounté. Concernant la garantie des emprunts obligataires, le Fagace est saisi par la Société de gestion et d’intermédiation (SGI), chargée de l’arrangement de l’opération. Pour la ré-garantie et la co-garantie, le Fonds est saisi par une institution partenaire, une SGI ou les banques prêteuses, a expliqué l’expert.
En ce qui concerne les cautions sur le marché, le Fonds est saisi par la banque à laquelle est affilié le promoteur, a poursuivi Basile Tchakounté. Avant d’ajouter que le Mali a bénéficié de plusieurs interventions du Fagace dans différents secteurs comme l’agroindustriel, l’hôtellerie, les télécom et le commerce. Le montant de ses soutiens est estimé à plus de 54 milliards de Fcfa. En perspectives, le Fonds entend être davantage proche de nos porteurs de projet et des acteurs de l’écosystème.
Pour ce faire, il est question de voir avec le ministre l’Industrie, du Commerce et de la Promotion des investissements la possibilité de mettre en place un bureau d’information et de liaison du Fagace, a souligné Basile Tchakounté, ajoutant que son institution souhaite travailler avec les autres banques qui n’ont pas bénéficié de lignes de garantie du Fagace afin de leur octroyer des garanties individuelles sur des projets qu’elles aimeraient présenter. La transformation des matières premières est également un volet cher au Fonds. L’objectif est de contribuer à l’essor économique de notre pays et à la création d’emplois massifs pour les jeunes, a-t-il annoncé.
Dans l’après-midi de lundi, la délégation a visité la Société de développement des produits agricole du Mali (Sodepam). Sise à la zone industrielle, la Sodepam évolue dans le domaine de la gomme arabique et du baobab. Les visiteurs ont également rencontré les réseaux, fédération et associations des petites et moyennes entreprises (PME).
Le Fagace, créé par la volonté des chefs d’état de l’Afrique, existe depuis 44 ans. Il accompagne le développement économique et social des pays membres avec son produit phare qui est la garantie.
Babba B. COULIBALY