Pour tenir régulièrement informer l’opinion publique malienne de la situation sécuritaire du Mali et parallèlement les opérations des FAMa sur le terrain, la Direction de l’Information et des Relations Publiques des Armées (DIRPA) organise chaque mois une conférence de presse à l’attention des journalistes. Mais, exceptionnellement pour ce mois, la Dirpa était accompagnée par le ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération internationale afin de prendre en compte tous les aspects du processus du retrait de la Minusma qui était l’ordre du jour. C’était le mardi 5 septembre 2023, au siège du département en charge des affaires étrangères et de la Coopération internationale à Koulouba.
Si une question attire l’attention des Maliens aujourd’hui, c’est bien celle concernant le retrait de la Minusma du Mali. En effet, le processus de retrait de la Minusma a entamé dès le 1er septembre, sa deuxième phase, après une première qui s’est exécutée du 1er au 31 août 2023 à travers la rétrocession aux Forces Armées Maliennes (FAMa) des emprises de la Minusma d’Ogossagou, dans la région de Mopti et Ber, Goundam et Ménaka dans la région de Tombouctou. Cela, parallèlement au désengagement de près de 30% du personnel international de la Minusma qui aura quitté le territoire avant la fin du mois de septembre. « Toutefois, à la date du 04 août 2023, 1.734 Casques bleus, avaient quitté le Mali » ont indiqué les conférenciers le mardi.
En effet, l’objectif de cette conférence de presse, était justement de faire le bilan de la première phase du processus de retrait tout en se penchant également sur le reste du processus qui s’étendra jusqu’au 31 décembre 2023, conformément à la résolution 2690 du conseil de sécurité de l’ONU adoptée après demande de la partie malienne du désengagement de la Mission Onusienne au Mali.
Pour l’occasion, le gouvernement de la transition et les Nations unies ont mis en place un cadre de concertation et de travail afin de réussir un retrait en bon ordre, (coordonné et sécurisé) à travers le Comité de suivi de la mise en œuvre de la résolution 2690 afin de réduire au mieux son impact autant sur plan sécuritaire que social, points saillants de l’intervention de l’ambassadeur Dr Madou DIALLO, Directeur des Organisations internationales au Ministère des Affaires étrangères et de la Coopérations internationale, lors de cette conférence de presse.
Malgré quelques contraintes soulignées de part et d’autres, son excellence l’ambassadeur Dr Madou DIALLO se félicite de la bonne exécution de cette première phase du processus de retrait de la Minusma. En outre, souligne –t-il qu’une si grande opération de retrait telle que la Minusma ne pourrait se faire dans le temps impartie (6mois) sans aucune contrainte. L’important, selon lui, c’est le cadre mise en place pour faire face aux défis et, les deux parties ont noté avec satisfaction, selon lui, la bonne coordination qui a facilité la rétrocession au gouvernement des Camps d’Ogossagou, Ber, Goundam et Ménaka marquant l’achèvement de la première phase du retrait de la MINUSMA.
Cette conférence était une occasion pour le diplomate malien de rassurer de l’engagement des plus hautes autorités de la transition à atténuer, au mieux, l’impact de du retrait de la Minusma autant sur le plan militaire que Social. C’est pourquoi, en plus des groupes de travail conjoints mis en place par le gouvernement et la Minusma, la partie malienne a encore instauré à l’interne, un 3ème groupe, chargé de l’atténuation de l’impact du retrait de la MINUSMA et dans les différents domaines de la vie publique économique et sociale. Ainsi souligne-t-il que des démarches ont été engagées auprès des établissements financiers (BDM et la BNDA) pour trouver avec les employés locaux ayant des dettes, un projet de protocole sous la garantie du Gouvernement. Encore rassure l’ambassadeur, de la poursuite de cette dynamique du Comité de suivi de la mise en œuvre de la résolution 2690 dans plusieurs autres domaines, lors de la deuxième phase de rétrocession au Gouvernement « avant le 31 décembre 2023 » des camps d’Aguelhoc, Ansongo, Kidal, Douentza et Tessalit. Il s’agit notamment, selon lui, de la question environnementale, le transport du matériel, les autorisations des vols, les mouvements des contingents, l’importation, la réexportation des matériels et la sécurité des convois.
Pour sa part, l’autre conférencier, le Col. Souleymane Dembélé, Directeur de l’Information et des Relations publiques des Armées (DIRPA) a réaffirmé que l’armée reste un bras sous la commande des pouvoirs politiques. Une occasion pour lui de souligner que la région de Kidal sur laquelle sont fixés tous les regards lors de la deuxième phase du processus de retrait de la Minusma est régit par un accord politique contrairement à la ville Ber qui hébergeait des Groupes Armés Terroristes (GAT). Donc, il a appelé les Maliens à plus de responsabilité face au respect de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger. Opposant les Maliens, le Col. Dembélé, espère qu’une solution politique sera trouver au vite possible sur le sort de la région de Kidal, d’autant plus que les groupes armés signataires sont représentés dans toutes les instances de prise de décision. Par ailleurs, il a enlevé toute ambigüité concernant les Groupes armés Terroristes. « Les FAMa continueront leur mission de recherche et de destruction des terroristes jusque dans leurs derniers retranchements, » a-t-il rassuré.
A propos de la recrudescence actuelle des violences terroristes dans la région de Tombouctou, ce n’est autre que l’impact de la défaite des Terroristes à Ber. Selon le Directeur de la Dirpa, les terroristes n’arrivent toujours pas à digérer leur défaite qu’ils essaient de venger. « En 10 ans d’absence de l’armée Malienne, Ber était devenu comme un Etat dans un autre. Un lieu de trafic fleurissant où étaient cachés tous les véhicules volés des terroristes. La reprise de Ber est la confirmation de la puissance de l’armée Malienne » s’est réjoui.
Issa Djiguiba
Source : LE PAYS