La pêche annuelle de San, communément appelée « Sangué Mô », édition 2018, s’est tenu le 21 juin dernier, dans la ville de San. Mme Dembélé Ouleymatou Sow est choisie par les autorités municipales et coutumières comme Marraine de l’évènement. Un honneur fait à cette battante pour la cause des femmes et du monde rural.
La pêche collective annuelle de San, Sangué Mô, édition 2018, a eu lieu, le jeudi 21 juin dernier, à San. La Coordination des Associations et Organisations Féminines (CAFO) était à l’honneur à ce rendez-vous annuel de pêche à travers sa Présidente, Mme Dembélé Ouleymatou Sow. Les autorités municipales et coutumières de San ont jeté leur dévolu sur cette Dame battante pour parrainer cet évènement culturel. Pour la circonstance, elle était accompagnée d’une forte délégation pour rehausser l’éclat de l’évènement.
Cet honneur fait à Mme Dembélé honore toute la femme malienne. C’est aussi la reconnaissance de la lutte que mène au quotidien la gent féminine.
Les autorités coutumières et municipales de San ne se sont pas trompées d’option en choisissant la Présidente de la CAFO comme Marraine de cette édition. C’est le signe de la reconnaissance du combat de cette que mène inlassablement cette brave femme qui consacre sa vie au bien-être de ses sœurs. Mme Dembélé Ouleymatou Sow est au cœur de la lutte pour l’émancipation de la femme et de l’enfant au Mali. Elle a été de tous les combats à la CAFO en tant Secrétaire Générale de cette faitière, ensuite la Fédération nationale des collectifs et organisations féminines du Mali (Fénacof-Mali).
Celle qui lutte pour un Mali en paix ne ménage aucun effort pour parvenir à une paix durable au Mali. Sur la mise en œuvre de l’Accord pour la paix, elle tranche : «On ne veut plus une minute de tolérance pour ceux qui vont tenter de compromettre le processus de paix officiellement engagé vendredi dernier à la suite de la signature de l’Accord d’Alger à Bamako. La guerre doit trancher si cet Accord ne nous ramène pas la paix », a-t-elle lancé résolument.
Membre de la Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR) en tant que Commissaire, elle pèse de tout son pesant d’or dans la balance pour mettre les victimes de violences, de guerre et conflits dans leurs droits. Cette commission, mise en place par le Président IBK, vise à réparer les torts et préjudices causé aux victimes d’exactions et arbitraires au Mali de 1960 à nos jours. .
Le choix porté sur cette Dame pour être Marraine de Sangué Mô, édition 2018 est la reconnaissance à ses combats pour le bien-être de la société malienne.
Ainsi, c’est toute la CAFO qui est honorée dans toutes ses splendeurs à travers sa Présidente.
Auparavant, le mercredi 20 juin 2018, la Marraine a animé une conférence débat sur l’épanouissement socio économique de la femme. La conférencière a mis cette occasion à profit pour attirer l’attention des plus hautes autorités sur les conditions de vie et de travail des femmes du Mali. Actrice de développement national, la femme malienne joue un rôle de premier plan dans le bien-être du pays. Son apport est inestimable dans l’économie nationale. Elle pourrait pleinement jouer son rôle si elle bénéficiait de l’accompagnement des plus hautes autorités.
Notons que le Sangué Mô a lieu dans la mare du Sangué. Cette mare est une vaste étendue d’eau boueuse peu profonde, alimentée par les eaux de pluies et les déversoirs de la pleine agricole de San. Sur ses bords plantés de kapokiers, des vergers ont poussé. A l’Ouest, une digue la sépare d’un marigot qui longe les champs de riz. La digue de Sangué débouche sur la route nationale non loin de l’antenne locale de la société Energie du Mali.
Avant le début de la pêche collective, très tôt dans la matinée, à Karentéla où habitent les descendants de Bakorô Traoré (fondateur de San), des femmes apprêtent la crème traditionnelle (Mugu Fara). Le Colonel Youssouf Traoré est l’un des arrières petit-fils de Bakorô Traoré. Drapé dans un grand boubou, l’Officier à la retraite explique : « Quand notre patriarche a découvert la mare, la zone était boisée. L’accès était difficile. Il a fait appel donc aux Bwas de Térékoungo et Paraan pour les besoins de la main-d’œuvre. Comme nourriture, il leur apportait ce petit mil écrasé et très vitaminé ».
Ambaba de Dissongo, Envoyé Spécial
Source: L’Observatoire