Le dimanche 26 février 2O23 à 18h30 a eu lieu la projection du film « 365 jours » des réalisateurs maliens Benkoro Sangaré, Ladj Ly, et Saïd Belkitibie devant les festivaliers accourus à l’hôtel de ville de Ouaga. A la sortie, nous avons tendu notre micro à un des réalisateurs pour mieux comprendre le message de cette œuvre.
Aïssata Coulibaly : Que voulez-vous dire en traitant de rébellion et de nord du Mali ?
M. Benkoro Sangaré : A la base moi je travaillais pour Reuters, une agence de presse internationale. J’avais l’habitude de tourner un peu au Nord du Mali. J’avais pas mal de contacts là-bas. A un moment donné on a discuté avec pas mal de responsables de Touareg à l’époque qui disaient qu’ils allaient partir en cessation complète avec le Mali. C’est en ce moment-là que j’ai écrit à Reuters pour demander le temps de mieux comprendre ces problèmes et permettre de participer à l’écriture d’une page de l’histoire de mon pays.
Aïssata Coulibaly : Faire comprendre quoi au à travers un film ?
M. Benkoro Sangaré : Avec mes coréalisateurs, notre objectif est que les gens comprennent que tous les acteurs avaient un engagement propre à eux. Ils avaient une motivation patriotique même au prix de leurs vies et ça c’était intéressant pour nous de le raconter aux maliens.
Aïssata Coulibaly : Est-ce que vous avez été confronté à des ménages et à des dangers au cours de vos recherches et des tournages?
M. Benkoro Sangaré : Bien évidemment. Bon, c’est comme un militaire quand on lui demande d’aller au front : soit il fait la victoire, soit il ne revient pas. Je me rappelle qu’une fois à Tombouctou c’était à la veille de l’arrivée de François Hollande ; on est tombé sur une embuscade de l’armée malienne qui nous prenait pour des terroristes. Ils nous ont fouillé et après ils nous ont dit : « vous êtes des journalistes, vous n’avez que vos micros et la caméra arrêtez de venir ». Pour nous, il s’agissait de raconter l’histoire sinon personne ne la racontera à notre place.
Aïssata Coulibaly : Etes-vous satisfait de ce que vous avez réalisé et si c’était à refaire le referiez-vous ?
M. Benkoro Sangaré : Je suis très satisfait et fier du travail réalisé. Je le referai mille fois encore.
Propos recueillis par Aïssata Coulibaly
Source: LE PAYS