La présidente du Comité de normalisation de la Fédération malienne de football, Mme Daou Fatoumata Guindo dite Mimi, depuis un certain temps et dans ses propos, verse dans un juridisme avec comme leitmotiv le respect des textes.
Dans ce sens et en se référant aux Statuts de la Fédération malienne de football, le Comité de normalisation n’est plus en capacité de conduire légalement sa mission d’ici la fin de son mandat fixée au 28 février 2019.
Une tâche essentielle a été assignée au Conor, celle de la mise en place d’un nouveau Comité exécutif de la Fémafoot.
Une autre tâche accessoire est assignée par le Tribunal Arbitral du Sport (TAS), celle de convoquer une Assemblée générale ordinaire pour délibérer sur les points de l’Ordre du jour de l’Assemblée générale ordinaire de la Fémafoot du 10 Janvier 2015.
En référence aux dispositions statutaires de la Fédération malienne de football, le Conor est dans l’impossibilité d’exécuter ces deux tâches. En termes clairs : le renouvellement du Comité exécutif exige l’ouverture de la procédure d’Appel à Concurrence (candidature) dans un délai de 90 jours avant l’élection. Actuellement, le Conor ne dispose que de 35 jours d’ici la fin de son mandat pour l’exécution de sa tâche.
La convocation d’une Assemblée générale ordinaire requiert un délai de 45 jours avant la tenue de la réunion. Là encore, il apparait clairement que le Conor ne dispose pas de ce temps nécessaire à l’exécution de la sentence au cas où il le voudrait.
Le football malien a besoin aujourd’hui de paix et de règlement de la crise qui le secoue depuis cinq années. Le Conor mis en place pour servir de solution pose plus de problèmes aujourd’hui par son incompétence et le noviciat de ses membres.
La présidente du Conor peut-elle nous indiquer aujourd’hui une seule tâche exécutée de la feuille de route qui lui a été assignée, malgré deux prolongations de durée de mandat et en plus d’un an d’existence ? La réponse est sans équivoque : NON !
Face à cette situation, les autorités chargées du football doivent scruter d’autres voies de sortie ou de règlement de la crise du football malien. Pour rester positif, nous proposons trois solutions :
– Procéder rapidement au changement de l’équipe actuelle du Conor à la fin de son mandat en faveur de cadres plus compétents et experts du domaine car une autre prolongation de la durée du mandat serait contreproductive et s’inscrirait dans le sens contraire de l’opinion publique du football qui manifeste déjà son désamour vis-à-vis du Conor et doute de sa compétence à régler le poids du football malien.
– Aux nouveaux membres du Conor bis il sera assigné une seule tâche : celle de procéder, dans un délai de cent jours, ce à compter du premier mars 2019, à la mise en place du nouveau Comité exécutif de la Fédération malienne de football. Ce délai permettra au Conor bis de s’installer et de convoquer dans les délais règlementaires l’Assemblée générale élective en 45 jours et de lancer l’appel à candidature en 90 jours.
Pour ce faire, cette Assemblée générale ordinaire doit être convoquée sur la base du Collège électoral existant à la date d’entrée en fonction du Comité de normalisation dirigé par Mme Daou Fatoumata Guindo. Cette solution n’est pas exclusive de l’exécution de la sentence du TAS pour laquelle aucun délai n’a été fixé par la juridiction internationale.
C’est dire donc que le nouveau Comité exécutif disposerait allègrement de temps nécessaire et légal de convocation et de la tenue de l’Assemblée générale ordinaire telle que réclamée par ladite sentence.
– Procéder au retrait du Mali de toutes les activités de football pour une durée d’au moins trois mois. Ce temps sera mis à profit pour engager une vaste opération d’intercession entre les acteurs du football afin d’aboutir à un consensus. Ce travail d’intercession sera confié aux sages et anciens footballeurs maliens. L’Association des anciens footballeurs de France, actuellement très dynamique, pourra éventuellement être associée à cette intercession.
L’intercession pourrait se faire autour de deux questions essentielles :
– Le pardon et la réconciliation des acteurs du football
– La mise en place d’un Comité exécutif consensuel pour un seul mandat. Le Comité exécutif consensuel à mettre en place doit tenir compte de groupes représentatifs du football à savoir : le groupe de Mamoutou Touré dit Bavieux ; le groupe de Salaha Baby ; le Président sortant du dernier Comité exécutif de la Fédération malienne de football, Boubacar Baba Diarra, qui jouit sans conteste d’une forte popularité auprès du monde du football.
Le Comité exécutif consensuel, pour sa pérennité, peut être ouvert à deux ou trois représentants des footballeurs expatriés anciens et à ceux des grandes institutions de la République telles que la Primature (1) l’Assemblée nationale (1) le Ministère des Sports (1).
En supposant que cette cohabitation de l’ensemble des acteurs du football permettra de ravaler les rancœurs et de revenir à une sérénité et une paix des cœurs, il y sera mis fin à l’épuisement du mandat du Comité exécutif pour revenir à un cadre normal d’élection.
La réussite de ce scénario, s”il était retenu, requiert l’accompagnement et l’engagement ferme de l’Etat à travers ses représentants. Cet engagement est exclusif des petites considérations fondées sur des raisons extra-sportives ou personnelles.
La Rédaction
Source: Aujourd’hui-Mali