Jeudi 9 janvier 2020, les chauffeurs maliens ont fait stopper un des camions-citernes de la société d’Africa Globale, près du stade 26 mars, sur l’axe Bamako-Ségou. Ils réclament le recrutement des chauffeurs maliens dans les sociétés nationales, autant que des chauffeurs étrangers.
Cette tractation a commencé depuis quatre mois environ, lorsque la société d’hydrocarbure Africa Globale s’est dotée d’une quarantaine de véhicules-citernes neufs. Le Syndicat national des chauffeurs et conducteurs routiers libres du Mali (SYNACCRLM) reproche aux responsables de cette société (Africa Globale), d’avoir recruté l’ensemble de son personnel conducteur, parmi les étrangers. Une chose qui est inadmissible, selon le syndicat des conducteurs, dans la mesure où le pays est rempli de potentialités en chômage qui n’attendent que de telle opportunité. Pour le secrétaire chargé des relations extérieures du SYNACCRLM Benkadi, Issiaka Doumbia, l’objet de cette lutte n’est autre que de demander que les chauffeurs maliens puissent travailler autant, sinon plus que les étrangers, ici au Mali.
Les responsables de ce syndicat ont indiqué avoir entrepris, avant, beaucoup de démarches auprès des responsables de la société Africa Global, qui est une société malienne, en vue de bénéficier de cette faveur.
Si la situation est arrivée là aujourd’hui, selon M. Doumbia, c’est parce qu’ils n’ont pas pu rencontrer les vrais responsables de la société, et ceux qui servaient aussi d’intermédiaires n’étaient pas aussi honnêtes dans leurs agissements. À croire Doumbia, celui qui répondait au nom de la société au début était un certain Niangado (Saoudien), avant l’apparition du nommé N’Diaye. Selon lui, c’était pour chercher une solution à l’amiable, mais ce dernier fait intervenir les forces de sécurité pour les dissuader. Or, précise le secrétaire chargé des relations extérieures du SYNACCRLM Benkadi, cette lutte est juste contre une discrimination faite aux Maliens, quel que soit leur métier. Pour lui, c’est trop.
Il a aussi démenti les allégations faisant croire que les chauffeurs maliens ne sont pas bien. Au contraire, dit-il, nos chauffeurs ont une bonne réputation. Le secrétaire général du SYNACCRLM Benkadi, Adama Coulibaly a, lui aussi, tenu à préciser que leur action n’est aucunement une source de tension ou encore une vengeance. Il a précisé qu’ils ne sont pas contre les étrangers au Mali ni encore contre les textes qui autorisent la libre circulation des personnes et des bens dans l’espace UEMOA. Le seul but qu’ils recherchent, selon lui, c’est l’adoption du système en application dans les autres pays de la sous-région. Sur ce point, M. Coulibaly a fait savoir que dans tous les pays de la sous-région, hormis le Mali, les offres d’emploi ne donnent plus davantage aux nationaux qu’aux étrangers.
À le croire, seulement dix (10) places sont accordées aux étrangers sur cent(100) notamment dans le domaine du transport. Le secrétaire général du SYNACCRLM a profité de cette tribune pour afficher tout le calvaire que vivent au quotidien les chauffeurs maliens (l’insuffisance de salaire, la discrimination, la non-couverture par les services de sécurité sociale et l’inexistence de contrat de travail, etc.)
Si les chauffeurs maliens ont de très mauvaises réputations, selon lui, c’est parce ce que le permis malien ainsi que tous les documents administratifs maliens sont frauduleusement accessibles par tout le monde. Il laisse entendre enfin que beaucoup d’étrangers commettent, à la longueur de journées, de graves infractions avec des documents maliens.
ISSA DJIGUIBA