Ce nouveau scandale de faux diplômes a choqué de nombreux citoyens dans la capitale malienne. Pourtant, certains ne sont pas surpris. Ils estiment que le phénomène ne date pas d’aujourd’hui. « Cette situation n’est pas étonnante au regard du comportement actuel des gens », martèle ce jeune homme qui pointe du doigt une négligence des organisateurs du concours. « La faute incombe aux agents chargés de vérifier les dossiers des candidats. Comment cela est arrivé à leur insu », s’interroge un autre. D’autres pensent que des mesures drastiques doivent être prises pour mettre fin à cette pratique. « C’est une honte l’État doit agir vite », se désole cette dame. Alors qu’un autre monsieur ajoute « On veut l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ».
Un phénomène inquiétant
Comment ces faux diplômes ont pu être détectés ? Dr Ousmane Magassi, directeur du centre national des concours de la fonction publique donne des explications. « On ne va jamais proclamer un résultat sans amener les diplômes à la source pour vérifier l’authenticité », explique Dr Magassi qui précise que « sur vingt cas, un était un faux diplôme et le reste était des cas de falsification ». Selon le Directeur du centre national des concours de la fonction publique ce travail de vérification ne peut pas se faire en « amont ». Mais plutôt après le concours.
Monsieur Magassi déplore, lui aussi, cette pratique par les jeunes. « C’est une situation qui n’est pas gaie. Dans la vie, il faut être honnête avec soi-même, puis envers les autres », affirme Dr Magassi. Il appelle à un changement de comportement à tous les niveaux. « Cette attitude ne doit pas venir des jeunes sachant que ce sont eux qui doivent prendre le relais : malgré tout ça, des jeunes persiste », regrette le directeur du centre national des concours de la fonction.
Notons que 58.461 candidats ont pris part au concours, 807 ont été déclarés admis.
« Il faut des sanctions sévères »
Des observateurs préconisent des sanctions « sévères » face à l’ampleur que prend le phénomène des faux diplômes. Ils estiment que la pratique n’est pas sans répercussions sur les relations socio-professionnelles.
Dr Seydou Kanté, Enseignant chercheur à la faculté des sciences juridiques et politiques de Bamako