Les relations entre Etats sont fondées sur des rapports de force. Sur ce plan-là, le Mali l’a joué finement avec la France en expulsant son ambassadeur. Incontestablement, notre pays a frappé un grand coup en marquant les imaginations. Depuis 2017, le pays a pratiquement chassé chaque année une personne du territoire national. En octobre 2017, le gouvernement a ordonné l’expulsion d’un professeur d’une école française de Bamako, qui a utilisé le terme « Azawad » dans un devoir d’histoire et géographie. En janvier 2018, le ministère de la Communication a annoncé avoir retiré l’accréditation au journaliste Anthony Fouchard (Correspondant de RFI/France24) « à la suite de son comportement répréhensible. ».
En décembre 2019, le chef du bureau de la Minusma à Kidal, Christophe Sivillon, a été expulsé du Mali. Il avait souhaité la bienvenue aux délégations « venues du Mali et de l’étranger » lors du congrès du MNLA sur place. Octobre 2021, le représentant de la CEDEAO au Mali, Hamidou Bolly, a été déclaré « persona non grata » par les autorités maliennes. Et enfin, avant-hier lundi 31 janvier 2022, l’ambassadeur de France a expulsé du Mali alors que les tensions diplomatiques couvent entre les deux pays.
Prochaine étape: sortir de la francophonie et jeter les bases d’un pont ambitieux avec le monde anglo-saxon, l’anglais étant unanimement reconnu comme la langue internationale par excellence. C’est la seule voie pour ne pas passer sous les fourches caudines de l’ex-colonisateur, autrement la domination à travers la langue et ses effets transversaux seront toujours là.
Ousmane Ouane
Source: Le DEMOCRATE