Dans une interview accordée lundi à PBS, une chaîne publique américaine, le président Erdogan a souligné qu’il n’était pas en mesure de fournir un calendrier pour la fin de la guerre en Ukraine.
« Il m’est impossible de vous donner un calendrier pour la fin de cette guerre ou sa durée », a indiqué le président turc Recep Tayyip Erdogan lundi dans une interview sur les antennes de la chaîne publique américaine PBS, avant de poursuivre : « Seuls les dirigeants des deux parties impliquées seront en mesure de vous le dire », en faisait référence aux présidents russe Vladimir Poutine et ukrainien Volodymyr Zelensky.
Interrogé sur ses discussions avec Poutine concernant l’évolution de la guerre, le président Erdogan a estimé que le conflit pourrait se poursuivre « pendant longtemps ».
« Et pour que la guerre s’achève le plus tôt possible, nous aimerions avoir beaucoup d’espoir. Et M. Poutine est en fait en faveur de la fin de cette guerre le plus tôt possible », a déclaré le président turc.
« Je n’ai aucune raison de ne pas leur faire confiance. Dans la mesure où l’Occident est fiable, la Russie l’est tout autant. Au cours des 50 dernières années, nous avons attendu aux portes de l’UE. Et à l’heure actuelle, je fais autant confiance à la Russie qu’à l’Occident », a également précisé le chef d’État turc.
Interrogé sur ses récentes remarques concernant une éventuelle séparation avec l’Union européenne, le président a déclaré que la Turquie attachait une grande importance aux décisions prises par l’UE et qu’elle accueillerait favorablement toute avancée positive.
« Cela fait cinq décennies que la Turquie patiente aux portes de l’UE. Et nous avons toujours été autosuffisants. Nous n’avons jamais compté sur les contributions ou le soutien que nous recevions de l’UE, ce n’est donc même pas nécessaire pour nous », a-t-il ajouté.
Négociations d’adhésion à l’UE et adhésion à l’OTAN de la Suède
Le président Erdogan a également réaffirmé que la candidature de la Suède à l’OTAN et la position actuelle de la Turquie dans les négociations d’adhésion à l’UE étaient deux questions distinctes.
« Nous avons déclaré à plusieurs reprises que nous étions prêts à soutenir la Suède pour qu’elle rejoigne l’OTAN. Mais la Suède est censée se montrer à la hauteur et tenir ses promesses, car dans les rues de Stockholm, nous voyons encore des terroristes se promener librement », a affirmé M. Erdogan.
Le dirigeant turc faisait référence aux partisans des groupes terroristes PKK et FETO dans le pays. Il a à plusieurs reprises exhorté Stockholm à prendre des mesures contre ces partisans qui déambulent librement.
La Finlande et la Suède ont demandé à adhérer à l’OTAN peu après que la Russie a lancé sa guerre contre l’Ukraine en février 2022.
Bien que la Turquie ait approuvé l’adhésion de la Finlande à l’OTAN, elle attend que la Suède respecte ses engagements de ne pas fournir d’abri aux terroristes ou à leurs partisans et de ne pas faciliter leurs actions.
Le président turc a déclaré que la candidature de la Suède à l’adhésion à l’OTAN sera évaluée par la Grande Assemblée nationale turque (parlement) et que c’est par ses soins que l’adhésion sera finalement ratifiée.
« Cela fait partie de l’ordre du jour de la Grande Assemblée nationale turque. L’Assemblée examinera la situation dans le cadre de son propre calendrier. Cette proposition sera soumise au vote des législateurs », a-t-il expliqué.
Il a toutefois réaffirmé que la Suède devait tenir ses promesses.
« Les organisations terroristes doivent immédiatement cesser leurs manifestations dans les rues de Stockholm et leurs activités. Parce que voir cela se produire sera très important pour le peuple turc. La Suède a apparemment procédé à des modifications législatives, mais ce n’est pas suffisant », a conclut le président.
Source : TRT afrika