C’est la panique totale chez les syndicalistes, plus précisément dans le camp du Syndicat national des travailleurs de l’Administration de l’Etat (Syntade) dont le secrétaire général est Yacouba Katilé, non moins secrétaire général de l’Union nationale des travailleurs du Mali (Untm), après le premier rapport de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite au Mali (Oclei).
L’objectif recherché par le Syntade n’est autre que d’abroger la Loi N°2014-015 du 27 mai 2014 portant création de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite au Mali (Oclei). En d’autres termes, il s’agit de la fermeture pure et simple de cette structure. Voilà pourquoi les syndicalistes, à travers l’Untm, avaient menacé d’aller en grève, il y a quelques mois. Cette menace avait obligé le gouvernement à négocier avec eux. A l’issue des négociations, un Accord avait été trouvé entre les deux parties, sans l’implication de l’Oclei. Raison pour laquelle, une liste de 1 479 assujettis a été établie sur l’enrichissement illicite. Il s’agit des personnes qui doivent déclarer leurs biens devant la Cour Suprême.
Et les syndicalistes ont trouvé tous les moyens pour y mettre les magistrats et écarter les cadres de l’administration douanière, des impôts ou du Budget. Par exemple : seul le directeur général des douanes est habilité à déclarer ses biens tout comme celui des Impôts.
Dans une lettre en date du 18 juillet 2019 adressée au Premier ministre, Dr Boubou Cissé, le secrétaire général de l’Untm, Yacouba Katilé, a menacé le gouvernement, après la tenue de la journée africaine de lutte contre la corruption dont la cérémonie a été présidée par le ministre de la Justice, des Droits de l’Homme, Malick Coulibaly.
Le hic est que dans cette correspondance, Yacouba Katilé n’a cessé d’attaquer directement le président de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite au Mali, Moumouni Guindo.
“Malgré l’arrêt des activités de l’Oclei préconisé dans le procès-verbal de conciliation du 3 novembre 2017, nos militantes et militants fonctionnaires n’ont pas eu de cesse dans leur harcèlement par le président de l’Oclei pour se soumettre aux obligations de déclaration de leurs biens, ou de s’apprêter à subir les conséquences de leur refus. Le gouvernement le sait, mais laisse faire, au mépris des accords avec le Syntade.
Le même homme, à l’extérieur du pays, ne cesse d’œuvrer en réalité pour saccager l’image du Syntade, condamner les réticences à la lutte contre l’enrichissement illicite ; lutte selon ses mots qui se fera. Certes, elle se fera, mais pas avec l’Oclei dans ses fondements et par des hommes incorrectement commis aux tâches.
Poussant à bout l’outrecuidance de la violation des accords avec le Syntade, voilà votre gouvernement, qui comme ses prédécesseurs, s’ingénie à vouloir semer la discorde dans les rangs de notre centrale. En effet l’Oclei reprend vie avec vigueur, avec agressivité”, précise Katilé. Avant de souligner : “Monsieur le Premier ministre, comme tous vos prédécesseurs, ces tentatives subtiles, insidieuses de donner à l’Untm le coup fatal, échoueront car nous allons réagir.
Le peuple saura la vérité. Les partenaires nationaux et internationaux apprendront toutes les facettes cachées de la Loi N°2014-015 du 27 mai 2014 sur l’enrichissement illicite, tout en ignorant la corruption, la gabegie, le favoritisme, l’affairisme, les surfacturations, soit au total les cris d’alarme d’un Vérificateur de la République rendu atone par le pouvoir d’Etat… “.
En tout cas, à travers l’Accord de financement avec le gouvernement, le Fonds monétaire international (Fmi) apprécie déjà cette lutte contre l’enrichissement illicite au Mali. Il est bien précisé que : “La Loi N°1014-015 du 27 mai 2014 portant prévention et répression de l’enrichissement illicite constitue une avancée importante. Cette loi ne dispose que pour l’avenir. Aussi, les primo déclarations servent de référentiel et l’indicateur pour évaluer l’évolution du patrimoine d’un assujetti. Les mises à jour annuelles et les évolutions constatées postérieurement à la primo déclarations sont exploitées et traitées au regard des revenus légitimes de l’assujetti…”.
De toutes les façons, l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite au Mali est désormais déterminé à l’atteinte de ces objectifs pour le plus grand bonheur des citoyens maliens. Puisque cette lutte est appréciée à sa juste valeur par des milliers de Maliens.
El Hadj A.B. HAIDARA
Source: Aujourd’hui-Mali