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[En direct] Crash de l’A320: Hollande, Merkel et Rajoy sur place

L’analyse des boîtes noires, c’est généralement dans les enquêtes sur les accidents d’avions une étape de l’enquête qui est très attendue, car elle permet d’en apprendre beaucoup. Pour l’avion de la Germanwings qui s’est écrasé mardi à midi dans le sud des Alpes françaises, une seule des deux boites noires a été retrouvée pour l’instant. Les experts du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) se sont penchés dessus, ils ont rendu les premières conclusions.

Angela Merkel François Hollande Mariano Rajoy crash ’Airbus A320

Cet article est mis à jour régulièrement, 

Avec nos envoyés spéciaux à Seyne-les-Alpes, Stéphane Burgatt et Guilhem Delteil

« C’est une scène très difficile d’accès », avait d’emblée prévenu le général de gendarmerie David Galtier, mardi après-midi. Mais une des boîtes noires de l’appareil a été retrouvée, et selon les dernières informations disponibles, il s’agit de celle enregistrant les sons et des conversations à l’intérieur du cockpit. Elle est exploitable mais « endommagée », a précisé une source proche de l’enquête à l’AFP. Elle a été transférée à Paris ce mercredi matin, au Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA).

Lors d’une conférence de presse ce mercredi après-midi, Rémi Jouty, le directeur du BEA a indiqué : « Nous venons de réussir à extraire des données utilisables » de la boîte noire trouvée mardi sur l’épave de l’Airbus, dont un « fichier audio utilisable ». Il est trop tôt pour tirer la moindre conclusion, a t-il ajouté, il faudra plusieurs jours encore. « A ce stade, on ne ferme aucune hypothèse ». La seconde boîte noire, sur les données de vol, n’a pas encore été retrouvée, contrairement à l’information donnée par François Hollande, selon qui « l’enveloppe » de cette boîte aurait été retrouvée. Rémi Jouty a toutefois estimé que la concentration des débris n’était pas compatible avec une explosion en vol et que le scénario d’une dépressurisation n’était pas privilégié. Le dernier message émis de l’avion était un message de routine, explique encore le directeur du BEA.

De son côté, le patron du groupe aérien Lufthansa, Carsten Spohr, a affirmé ce mercredi que l’avion était « techniquement irréprochable » et a qualifié l’accident d’« inexplicable ».

Selon le patron de la compagnie Germanwings, l’Airbus A320 aurait commencé à perdre de l’altitude vers 10h32 ce mardi et aurait chuté durant huit minutes avant de s’écraser. Cette durée suggère une descente rapide, mais pas une chute libre, aux yeux de plusieurs experts en aéronautique. Après avoir cru dans un premier temps que l’appareil avait envoyé un signal de détresse, on a appris que c’est en fait la Direction générale de l’aviation civile qui a émis ce signal après avoir constaté que l’appareil avait disparu des radars, et qu’il n’y avait plus de contact avec l’équipage.

Une chapelle ardente et un PC opérationnel ont été installés à Seyne-les-Alpes, où des familles de victimes se succèdent ce mercredi. François Hollande, Angela Merkel et Mariano Rajoy sont arrivés sur place. Ils se sont entretenus avec des médecins, des pompiers et militaires impliqués dans la recherche des corps. Deux nouvelles victimes espagnoles ont été d’ailleurs été identifiées parmi les passagers.

« Toutes les hypothèses doivent être regardées », a précisé ce mercredi matin le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, mais un acte terroriste n’est pas à ce stade l’hypothèse privilégiée. Une possibilité que semble écarter aussi Jean-Claude Bück, ancien pilote de ligne et commandant de bord chez Air France, et ancien président de l’Académie de l’air et de l’espace, interrogé par RFI : « D’une part parce que l’accès au cockpit est sécurisé. Il y a une porte plus ou moins blindée et il faut un code pour y rentrer. Après sous la menace, on peut obliger une hôtesse à composer le code, mais ça suppose une préparation en amont et ça suppose une revendication en aval. Et d’autre part car cet avion là ne semble pas être une cible particulièrement intéressante. »

La nationalité des victimes se précise

Les victimes du crash sont originaires d’une quinzaine de pays, d’après les autorités françaises. Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a évoqué lors d’une rencontre avec la presse « les nationalités qui sont avérées ». Sur un bilan de 150 morts, l’Allemagne et l’Espagne ont annoncé 72 Allemands et au moins 51 Espagnols décédés. Mais « il y a des nationalités confirmées qui sont aussi l’Argentine, l’Australie, la Belgique, la Colombie, le Danemark, la Grande-Bretagne, Israël, le Japon, le Maroc, le Mexique et les Pays-Bas », a ajouté Laurent Fabius. « On n’a pas encore une liste absolument définitive mais c’est lié aux procédures des compagnies aériennes », a expliqué le ministre des Affaires étrangères. « Normalement c’est l’Etat de départ de la compagnie aérienne, là en l’occurrence c’était l’Espagne, qui doit donner ces renseignements mais il faut aussi faire des vérifications. »

Le Premier ministre français, Manuel Valls a aussi évoqué la présence parmi les victimes d’un Américain. « Il appartient à la compagnie Lufthansa et aux autorités espagnoles et allemandes de fournir, je l’espère le plus vite possible, l’ensemble de ces données », a confirmé Manuel Valls en sortant d’une visite à la cellule de crise mise en place au ministère de l’Intérieur.

 ■ Des secours à pied d’oeuvre

Les dix hélicoptères de l’armée reprennent peu à peu leurs rotations. Des recherches qui reprennent avec des conditions météo un peu plus favorables qu’hier après-midi où la couverture nuageuse et où les épisodes de pluie ont vraiment compliqué le travail des équipes sur place.

Autre complication : ces débris de l’Airbus pulvérisé sont dispersés sur plusieurs hectares en tout, même si le gros de la carcasse se trouve sur une surface décrite grande comme un terrain de football. Mais elle est située dans un périmètre particulièrement escarpé, un flanc de pente abrupt à 1 500 mètres d’altitude, difficile d’accès pour qui n’est pas montagnard chevronné.

Des moyens importants ont été déployés : 600 gendarmes et pompiers sont mobilisés, deux avions, et donc une dizaine d’hélicoptères appartenant à l’armée et la gendarmerie.

Les opérations vont durer sans surprise plusieurs jours. Une caravane de gendarmes de haute montagne doit ouvrir une voie terrestre ce mercredi car il n’y a pas vraiment de route pour accéder à ce périmètre. Les transports se font actuellement par hélitreuillage et les hélicoptères particulièrement adaptés à ce type d’intervention, comme le Super Puma, pour faciliter autant que possible le travail des enquêteurs.

Au cœur de ce dispositif déployé, il y a la commune de Digne-les-Bains, à une quarantaine de kilomètres du lieu du crash, qui se prépare spécifiquement à l’accueil des familles des victimes. « Nous avons équipé nos plus grosses infrastructures, le gymnase, le palais des Congrès avec l’aide de la Croix-Rouge et des pompiers pour pouvoir accueillir dans les meilleures conditions les familles, en lien aussi avec le centre hospitalier, avec l’équipe d’aide psychologique de soutien et d’accompagnement, détaille à RFI la maire de la ville Patricia Granet-Brunello.On a prévu d’accueillir sur une structure entre 300 et 400 personnes et sur l’autre structure de 400 à 800 personnes. »

La population de Digne-les-Bains est, elle, sous le choc. Et la solidarité se fait jour. « On a des appels incessants, des messages incessants pour venir aider, pour héberger les familles, à domicile si c’est nécessaire. Il y a vraiment une mobilisation ici qui fait chaud au cœur », témoigne Patricia Granet-Brunello.

En Allemagne, un vol a été supprimé ce matin chez Germanwings et « certains équipages, en raison de la peine et de l’émotion, ne se sont pas prêts » à assurer leurs vols, a souligné la compagnie aérienne Lufthansa dans un communiqué, affirmant « éprouver de la compréhension car ces collaborateurs ont perdu pour certains de très bons amis au sein de l’équipage » de l’avion accidenté.

 ■ Vive émotion en Allemagne

Au comptoir de Germanwings, à l’aéroport de Düsseldorf, où devait atterrir l’avion, « l’atmosphère est grave et solennelle », relate notre envoyé spéciale, Stefanie Schüler. Et la presse allemande s’interroge sur le drame. « Pourquoi ? », se demande le plus grand quotidien européen Bild Zeitung rappelant les faits tragiques : la présence de bébés, d’une classe de lycéens qui rentrait d’un séjour en Espagne avec seize élèves et deux professeurs d’une même localité, et les huit minutes en chute libre – « 480 secondes » précise le journal.

Un quotidien munichois souligne de son côté qu’il s’agit du premier crash d’une compagnie à bas coûts européenne. Enfin un journal de Leipzig se demande si la guerre des prix qui règne entre ces compagnies a pu avoir une conséquence sur la maintenance et la sécurité de l’avion.

Source: rfi.fr

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