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En Chine, le nombre de nouvelles contaminations stagne, l’OMS reste prudente

Les autorités sanitaires du pays se veulent rassurantes et confiantes au vu de la courbe des nouveaux cas qui marque un plateau, mardi 18 février. Pourtant, sur le terrain, les mesures de confinement et de quarantaine se durcissent, et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) n’est pas aussi optimiste.

 

Le dernier bilan du coronavirus Covid-19 fait état, mardi 18 février, de plus de 73 000 contaminés et près de 1 900 morts. L’épidémie continue de frapper le monde, et en particulier la Chine. Annoncé depuis plusieurs jours par les autorités chinoises, le pic de contamination du Covid-19 semble se produire en ce moment. Pékin s’en réjouit, mais il faut cependant accueillir ces informations avec circonspection.

« La crise sanitaire est toujours très active »
Il convient en effet de s’assurer qu’il ne s’agit pas là d’un biais d’observation, estime Arnaud Fontanet, le directeur du département de santé globale à l’Institut Pasteur, qui appelle à la prudence face à ces annonces. « On sait qu’il y a de gros problèmes en Chine pour obtenir des tests afin d’identifier les patients. La crise sanitaire est toujours très active et tous les travaux de modélisation qui s’appuient sur d’autres sources laissent entendre qu’il y aurait beaucoup plus de cas en Chine que ce qui est indiqué sur les rapports gouvernementaux. »
Pékin minimiserait alors l’ampleur de l’épidémie ? Si, en matière purement médicale, dans l’analyse du virus, la coopération du pays avec le reste du monde a été saluée, il lui a en revanche été reproché d’avoir tardé à révéler l’ampleur exacte de l’épidémie à ses débuts. « Je ne pense pas que le gouvernement tente de minimiser l’ampleur de la situation », nuance Arnaud Fontanet. « Ils font face à un défi logistique majeur, n’ont tout simplement pas les kits nécessaires pour faire les diagnostics et les hôpitaux sont surchargés. »

Quand bien même les chiffres communiqués seraient les bons et la courbe des nouvelles contaminations en Chine marquerait un plateau, cela ne signifie pas pour autant que la fin de l’épidémie approche. « Au niveau mondial, il n’y a pas de raisons que l’on soit sur le plateau de la courbe », analyse Jean-Stéphane Dhersin, directeur adjoint de l’Institut national des sciences mathématiques et de leurs interactions au CNRS. « On est sur le plateau de la courbe en Chine, mais c’est propre aux mesures sanitaires prises par les autorités. Il n’y a aucune raison que l’épidémie s’arrête comme ça, avec un si faible nombre de personnes contaminées par rapport au réservoir de susceptibles. »

Un nouveau foyer de contamination hors de Chine ?
La dynamique de l’épidémie, même si elle stagnait effectivement en Chine, n’est donc probablement pas encore enrayée. C’est pour cette raison que l’OMS reste encore très mesurée, car l’Organisation n’écarte pas un risque d’émergence de nouveaux foyers ailleurs dans le monde.

 

Singapour est, situation particulière du paquebot « Diamond Princess » mise à part, le deuxième pays le plus touché avec 77 cas déclarés. C’est encore sans commune mesure avec ce que l’on observe en Chine, mais suffisant pour que l’on y suive la situation avec la plus grande attention. « Singapour a connu le Sras, c’est un pays où les structures sanitaires sont solides et très bien organisées. S’ils affichent autant de cas, c’est également car ils sont capables de faire le diagnostic et le suivi de toute la chaine de contamination », explique Arnaud Fontanet. « Pour l’instant, on voit les chiffres croître à Singapour, mais on n’assiste pas à un « décollage » qui signifierait le départ d’une épidémie non contrôlée. »

Autre pays très surveillé, la Thaïlande. « la situation est similaire. Les structures sanitaires y sont peut-être un peu moins solides qu’à Singapour, car le territoire est vaste est dur à surveiller. Là aussi, si on observe une flambée des cas, on saura que l’épidémie est devenue difficile à contrôler », observe le spécialiste.

La situation est donc sous surveillance, et pour l’instant les choses sont sous contrôle. Cependant, si jamais un nouveau foyer venait à se déclarer, il y aurait une grande différence avec le début de l’épidémie en Chine, « cette fois le monde est prévenu, on connaît le virus, et surtout, les populations sont sensibilisées », conclut Arnaud Fontanet.

Les enjeux sanitaires sont importants pour les autorités qui continuent de renforcer les mesures, mais la multiplication des restrictions pèse sur la deuxième puissance mondiale.
Pékin essaie de soutenir une économie qui peine à reprendre une activité normale. Dans le but d’assouplir les prêts et crédits accordés aux entreprises, la Banque centrale chinoise a abaissé les taux d’intérêts pour les établissements financiers. Dans l’ensemble, les firmes chinoises tentent de reprendre leurs activités après près d’un mois de congé allongé dû à l’épidémie.

Dans le même temps, Apple a abaissé ses prévisions de vente pour le premier trimestre, arguant que les chaînes de distribution peinaient à remettre la machine en route. L’entreprise dépend énormément de la Chine. Le pays, qui représente son deuxième marché après les États-Unis, héberge une grande partie de ses lignes d’assemblage.

Perturbations économiques
La semaine dernière alors que les Chinois reprenaient le chemin du travail, le président Xi Jinping avait pourtant affirmé que les mesures étaient allées trop loin dans la lutte contre le coronavirus et qu’il fallait aussi soutenir la reprise de l’activité économique.

Pour autant, la Chambre européenne de commerce en Chine a annoncé que les problèmes d’approvisionnement observés dans le pays pourraient mener à une pénurie mondiale de médicaments et d’antibiotiques. Alors que Pékin assure que le pic de contamination devrait être atteint avant la fin du mois.

Le Parti communiste, de son côté, a repoussé les deux sessions du Parlement chinois. C’est la première fois en 35 ans que la réunion annuelle la plus importante du pays ne se tiendra pas début mars. Un signe que la bataille contre le coronavirus n’est pas terminée.

Par RFI

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